Chapitre XV

721 43 19
                                    

Boum, boum.

Mon cœur s'emballe dangereusement sous ma poitrine dès l'instant où Rafael referme la porte de la chambre derrière lui. Il place alors immédiatement ses mains dans les poches de son pantalon en avançant dans la pièce. À chaque nouveau pas qu'il entreprend, mes mains tremblent davantage et mes joues rosissent exponentiellement. J'aimerais pouvoir être maître de mes émotions lorsqu'il se trouve près de moi mais cela devient de plus en plus compliqué. Comme si Rafael avait pris possession de mon corps, sans que je ne puisse même lui en empêcher l'accès. Cela me perturbe plus que cela m'effraie.

- Voilà ta chambre pour cette nuit.

- Et toi ?

- Je dormirais dans le canapé.

- Quel gentleman.

Il sourit malicieusement en me fixant de ses yeux bleus si magnétiques.

- Toujours.

Boum, boum.

Je sens que je vais étouffer, être seule avec lui dans cette pièce m'oppresse et me fais perdre tous mes moyens. Je n'aime pas cela du tout. Le regard rivé à mes pieds, je me déplace donc à l'opposé de lui et m'assois sur le coin du lit le plus éloigné. Lorsque je jette un coup d'œil à l'objet de mes tourments, je le vois s'asseoir sur le côté du lit opposé au mien. Plus loin il sera, mieux je me porterai.

- Ta chambre est sympa.

En réalité, elle est plutôt banale. Mais il fallait que je dise quelque chose avant de suffoquer. Je ne comprends pas comment un homme peut réussir à me faire autant d'effet. Le fait qu'il soit l'un des premiers hommes que j'ai pu voir dans ma vie augmente très certainement cet effet-là. Cependant, je suis persuadée que cela ne fait pas tout. Rafael est un homme charismatique, qui n'a pas besoin d'ouvrir la bouche pour qu'on le remarque. Il est beau, c'est indéniable. Mais avant d'être beau, il est surtout intelligent et dévoué. Il a commencé à m'aider bien avant que nous nous connaissions. Il a cru en moi bien avant moi. Il a plus de courage que je ne pourrais jamais en avoir. Et c'est cela qui me fait craquer. C'est le cumul de toutes ces qualités qui, rassemblées, forment un unique et très irrésistible homme du nom de Rafael.

- Elle l'est. Si on aime le blanc hôpital.

- De quelle couleur aimerais-tu qu'elle soit ?

- Je ne sais pas. D'une couleur plus vive.

- Quelle est ta couleur préférée ?

- Le orange.

- Alors ta chambre sera orange.

Il rit doucement avant de tourner la tête dans ma direction. Ses yeux brillent d'amusement pendant qu'il s'appuie sur ses bras pour se rapprocher de quelques centimètres. Le matelas bouge tandis que je plonge mon regard dans ses yeux rieurs, encore une fois. Cela devient mon habitude préférée.

Boum, boum.

- Tu as déjà vu une chambre orange ?

- Après réflexion... non jamais.

- Tu vois. Une chambre ne peut pas être orange, me répond-t-il en souriant davantage.

- Pourquoi pas ?

- Sûrement parce que c'est laid.

- Chiche ?

Rafael regarde ma main tendue d'un regard interrogateur et je jubile déjà d'avance.

- Chiche à quoi ?

- Ne réfléchis pas et sers ma main.

Il tente de masquer son sourire mais je l'aperçois. À cet instant, je me rends compte que j'agis très souvent pour ces conséquences-ci bien précises. Son sourire doit être immortalisé. Il faut que je pense à contacter un peintre, un de ces jours. Pour le moment, c'est plutôt un peintre en bâtiment qu'il me faudrait. Rafael ne me lâche pas des yeux tandis qu'il place sa main dans la mienne.

VIRGIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant