•《 Coupe des Nations 》•
Je n'ai pas reparlé à Lubin depuis hier soir. Ce matin je suis sans faute dans les sept ans avec Dotilas et je suis hyper contente de lui. Nous avons signé notre meilleur tours de la saison avec une seconde place à la clé. Il était totalement taré pendant la remise des prix, j'avais les rênes allemande comme d'habitude et Lubin le tenait le temps que j'aille sur le podium. Zéro réponse de ma part à chaque fois. Le peu de caarapace qu'il avait réussi à percer s'est refermé depuis son annonce.Pour l'instant je suis en interview avec l'équipe de France pour un mag. On rit beaucoup durant le tournage. Romane fait partie de l'aventure tout comme Bastien, les deux étaient déjà sélectionnés pour la dernière coupe des Nations avec une autre fille : Emma. Les trois répondent à quelques questions sur la dernière échéance et on se reconcentre sur l'équipe entière. On parle de nos poneys, nos résultats, nos petites anecdotes et on fait quelques défis. Cela me permet de faire connaissance avec Emma qui est vraiment sympa. Après une bonne heure de tournage les autres partent et je vais juste me prendre des frites et je reviens. On enchaine sur un autre format d'interview pour le mag et c'est toujours aussi drôle.
- Les frites c'est sacré?
- Pour moi oui, il ne se passe pas un concours sans que j'en prenne. Elles finissent souvent piquer par Lubin d'ailleurs, je ris.
- En parlant de lui, c'est ton coach depuis le Sologn c'est ça?
Je souris difficilement. Me dire que demain il ne le sera plus me mine le moral. Devoir faire semblant en ce moment n'arrange rien mais je n'ai pas le choix.
- Ouais il a épauler mon ancienne coach et ensuite mon père lui a proposer de me coacher.
- C'est une association assez explosive tous les deux non?
- Ouais, je ris légèrement, ça arrive très souvent qu'on se prenne la tête aux écuries ou en concours. Mais je suis contente malgré tout, j'ai vraiment pu progresser avec lui; je n'en serrai pas là aujourd'hui sans lui.
Elle sourit et on enchaine sur quelques tu préfères où certaines de mes réponses un peu trop spontanées nous font éclaté de rire. Je lâche quelques mots en italien et je m'amuse à imiter mon coach sur le bord de piste. Ces deux heures d'interview m'auront fait oublier un temps le départ de Lubin après ce week-end. Je le rejoins devant le CSIP qui est en cours, il me regarde tristement et baisse la tête. Je m'assois à ses côtés et lui tends ma barquette de frites. Il sourit et m'en pique une.
- Même si je t'en veux, je ne veux pas gacher ces derniers instants, avouais-je doucement.
Il sourit et hoche la tête. Il passe son bras autour de mes épaules et il me colle à lui. Je pose ma tête sur son épaule et on regarde encore un peu l'épreuve en cours avant d'aller préparer mon poney isabelle. Il le brosse pendant que je refais les pionts et je selle mon poney et pendant que mon coach lui met le filet et les guetres j'enfile ma bombe et mon airbag. J'avais gardé mes bottes et enfilé ma veste bleue à col rouge pour l'interview. On se met en route vers le paddock de détente et on confie le poney à Valentin pour aller sur la reconnaissance avec le sélectionneur, mes coéquipiers et leurs coachs. J'ai plusieurs fois pris cette entrée, mais cette fois-ci c'est une toute autre ambiance. Je me concentre le plus possible et je vois que Lubin fait la même chose. On fait le même rituel que d'habitude avec les conseils du sélectionneur en plus. Le tours est technique, très technique. C'est un vrai tours de coupe des nations. Les oxers me semblent énormément larges et les verticaux beaucoup trop hauts et fragiles. Lubin me voit paniquer et attrape mes deux épaules pour que je sois face à lui.