Chapitre 15.2 : Sauvetage

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      Saban, après maintes tentatives, réussit tout de même à saisir l'opportunité avant de se laisser tirer à l'extérieur du tourbillon de sable par l'inconnu. Grâce à ce dernier, le jeune homme se retrouvait à présent hors de danger. Le dieu s'accrocha fermement à son sauveur, afin de ne pas s'écrouler, il le regarda longuement dans les yeux, avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'une jeune femme.

      Elle était belle, pensa-t-il en l'admirant. Ses cheveux bruns lui tombaient sur le dos, ses yeux avaient la même couleur que sa crinière. Saban remarqua qu'elle portait qu'une petite chemisette qui lui arrivait à mi-cuisse.

      Son corps était doux et chaud, sentit le jeune homme qui était toujours collé à elle. Mais étrangement, elle était mouillée alors qu'il n'y avait pas un seul point d'eau dans ce désert.

      Saban regarda alors autour de lui avant de remarquer avec stupeur, qu'il n'était plus au beau milieu du paysage aride dans lequel il se trouvait, il y a encore quelques minutes de cela. Mais plutôt au bord d'un lac. 

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      Ça faisait quelques jours déjà qu'Aïsha avait commencé l'apprentissage de la magie, de l'analyse des runes et d'autres arts. Ainsi que l'alchimie, enseignée par un ishim égyptien. Après son cours d'animisme approfondie, donné par un enseignant wodo, elle se dirigea tranquillement vers un des jardins externes. C'était précisément celui qui donnait accès à une large allée qui sinuait dans l'immensité du domaine.

      Entre les arbres, l'atmosphère y était beaucoup plus légère comparée à l'intérieur des murs du palais. L'athénienne n'en pouvait plus de passer son temps enfermée, elle était dorénavant seule avec la nature et c'était un de ses plus grands plaisirs. Ces pensées s'aventuraient gaiement au fil des sifflements d'oiseaux, dont elle prenait plaisirs à imiter les mélodies. Les pas d'Aïsha faisaient craquer bruyamment les feuilles mortes, ces dernières s'amassaient abondamment sur le chemin sinueux.

      Des épais faisceaux lumineux trouvaient le moyen d'éclairer l'avancée d'Aïsha, malgré la forte densité de la végétation. L'air frais et pur tentait, délicatement, par moment de soulever la longue robe d'été qu'elle mettait pour la première fois depuis des mois.

      Après avoir parcouru une bonne partie de l'allée, elle arriva au lac où se trouvait, comme à son habitude, Saban.

     Sauf que cette fois-ci, c'était le début du crépuscule et il avait comme coutume de s'y rendre qu'à l'aurore.

      Le jeune homme avait également outrepassé les règles d'assiduité du domaine, en ce qui concernait les cours. Saban n'était pas seul, remarqua Aïsha. En dehors des magnifiques flamands roses autour du lac, se trouvait également Amir qu'elle avait rencontré la dernière fois.

      Lorsqu'elle l'avait vu la dernière fois, l'athénienne aurait juré qu'il s'agissait d'un narte à sa couleur de peau, bronzée comme celle d'Aïsha. Mais sauf qu'elle, elle était de la descendance d'Athéna, cette dernière ayant des origines libyennes. Mais l'accoutrement de l'ami de Saban lui donnait l'air d'appartenir au peuple wodo, malgré sa couleur de peau moins foncée que ces derniers.

      La jeune femme s'approcha timidement d'eux au même moment où celui-ci se leva pour s'en aller. Une fois près d'elle, Amir ralentit avant de la regarder avec méfiance, mais sans trop y faire attention, elle se posta sur son chemin et le salua.

– Est-ce que tout va bien ? demanda Aïsha devant le visage peiné du pauvre homme.

– Non, pas du tout !

L'âge Des Héros : La Prophétie Des Deux FrèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant