Chapitre 7.2: Le faible !

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      Le lendemain, le prince commença de nouveau son entraînement avec Olokun. Comme chaque jour, ce dernier se trouvait assis seul au bord du fleuve. Saban vint s'asseoir à côté de lui, et fût surpris lorsqu'il entendu enfin la voix du Seigneur des mers :

– Ton esprit semble apaisé aujourd'hui, dit-il avec un sourire au coin des lèvres, j'ai laissé ma lance d'or au fond du fleuve. Je veux que tu me la rapportes sans te mouiller. Saban écarquilla les yeux, il n'avait même pas encore progressé qu'Olokun lui demandait déjà une tâche qui lui semblait impossible.

– Mais je ne sais même pas encore équilibrer mon esprit avec quoi que ce soit, comment voulez-vous que je vous ramène votre lance. Olokun, je ne comprends rien.

      Mais son maître ne l'écoutait plus, il s'était replongé dans sa méditation, laissant Saban avec ses plaintes. Le prince grinça des dents et fini par s'asseoir en tailleur à côté du dieu. Il se remit à méditer avec le même degré de concentration que la veille, la forme rouge réapparut dans son esprit et pendant une heure de méditation, il l'a sentit grandir.

      Elle grandissait progressivement, et en même temps, Saban sentait quelque chose parcourir ses veines. La sensation était étrange, mais agréable. Le prince appréciait énormément cet état, cela lui procurait un plaisir inouïe, il comprenait mieux maintenant pourquoi le dieu méditait autant.

      Saban rouvrit prudemment les yeux de peur que la sensation disparaisse, il regarda le fleuve et il eu l'étrange impression de pouvoir faire tout ce qu'il lui passait par la tête. Alors il se leva doucement, son esprit était à présent en équilibre avec un point qui se trouvait au fond du fleuve.

      Du coin de l'œil, il vit Olokun le regardait sans rien dire. Le prince avança pas à pas jusqu'au cours d'eau et tendit son bras droit devant lui. Soudainement, il vit la lance d'or jaillir de l'au et se diriger lentement vers sa main tendue, sous ses yeux ébahis.

      Tout sourire, il se redirigea vers le dieu en lui montrant la lance avec un air fier, puis la lui tendit. Olokun se releva, saisit sa lance entre les mains avant de lancer :

– Enfin ! Je commençais vraiment à croire que j'avais à faire à un cas perdu !

– Je vous en prie, tous le plaisir est pour moi. Répondit joyeusement Saban qui sentait son esprit redevenir normal.

– Toutefois, interrompit Olokun en faisant tressaillir le jeune homme, tu n'as pas animé l'eau mais l'objet en lui-même, ce n'était pas l'objectif de ton entraînement.

      Olokun compatit devant le visage de Saban qui s'était assombrit, il rajouta donc pour l'encourager :

– Mais c'était tout de même fabuleux ce que tu viens d'accomplir. Vas donc voir Ogun et met lui une raclée, déclara le Seigneur des mers en s'esclaffant, il l'aura bien mérité après s'être moqué de toi.

      Le prince, confiant, se dirigea vers la ville pour se rendre au lieu où, lui et le seigneur du fer, s'entrainaient tous les jours. Le dieu avait déjà amené les épées de bois et il l'attendait assis sous un arbre. À son arrivée, Ogun se leva et le salua. Il semblait vouloir en finir le plus vite possible. Saban compatit, car cela devait sûrement être ennuyant pour lui d'affronter tous les jours un adversaire qui ne lui arrivait pas à la cheville. Mais cette fois-ci, les choses allaient changer, se dit le prince en souriant et cela surpris le dieu. Toutefois, ce dernier ne fit aucun commentaire. Sans crier garde, Ogun porta un coup sur l'épaule de Saban.

      Le jeune homme tomba au sol, gisant de douleur et se maudissant de ne pas avoir su anticiper l'attaque. Alors qu'il se massait l'épaule, il vit Ogun ramasser l'épée tombée au sol puis s'en aller sans rien dire.

– Attendez, où partez-vous? Demanda le prince.

– Laisses tomber petit, tu n'as pas l'ombre d'une chance face à Boro. Lâcha le dieu de la guerre sans même se retourner, j'ai essayé de convaincre Ellegua et Orula que c'était une perte de temps de t'enseigner quoi que ce soit, le mieux pour toi ce serait de te cacher à l'académie et d'espérer pouvoir vivre le plus longtemps possible. Ceci n'est pas une guerre pour toi, gamin, laisses donc faire les vrais dieux !

       Plus aucun son n'osait sortir de la bouche de Saban. Il était déçu, mais en même temps il savait que le dieu avait raison, il avait trop de retard face aux siècles d'entrainement de son frère. Le jeune homme ne progressait pratiquement pas, il s'en voulait terriblement d'être aussi faible.


Note d'auteur, fin du septième chapitre!

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L'âge Des Héros : La Prophétie Des Deux FrèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant