L'âge Des Héros : La Prophétie Des Deux Frères

Chapitre 23.1: Spectrolithe et clé de la vérité

      Anzar observa longuement le frère de Boro qui quittait la zone de combat, ce dernier ne semblait pas se soucier des regards effrayés et indignés jetés par ses condisciples, à son adresse. Le maître de la pluie avait eu vent des informations concernant ce fameux Saban et, à vrai dire, il avait en partie accepté d'enseigner à l'Académie à cause de sa présence en ces lieux+.

      Le roi berbère ramena alors son attention sur le pauvre jeune homme, encore étalé sur sol. Il était inconscient et son visage, autrefois somptueux, se retrouvait, à présent, couvert de d'hématomes, de bleus et d'autres plaies.

      Son sang s'était abondamment répandu sur le sol dallé de la grande salle, la violence des coups avait éparpillé des gouttes de couleur vermeille. Le demi-dieu avait encaissé de sérieux dégâts, constata d'abord Anzar avant d'être fasciné par la puissance de Saban.

      La suite des événements s'annonçait prometteuse, pensa-t-il en commençant à soigner les blessures du pauvre homme, à l'aide de sa magie. Heureusement pour ce dernier, sa condition à moitié divine permettait à ce qu'il récupère plus rapidement qu'un humain normal.

      Une fois ses premiers soins terminés, il ordonna à quelques disciples de conduire le demi-dieu chez les guérisseurs et l'heure d'après, il alla retrouver Merlin dans ses quartiers privés. Le maître de la pluie toqua trois fois avant d'attendre durant plusieurs minutes. Mais comme à son habitude, l'enchanteur ne répondait pas.

      Anzar grogna et se donna la permission d'entrer avant de traverser la modeste salle de séjour de Merlin, celui-ci avait décoré son salon avec quelques armures postées sur chaque murs. Juste en haut de sa cheminée, se trouvait un bouclier par-dessus deux épées croisées. Un tapis rouge et poussiéreux témoignait du manque d'entretien de la pièce, ainsi que les toiles d'araignées sur les peintures représentant ses lointains acolytes de la table ronde.

      Sans surprise, il ne le trouva pas dans cette pièce. Le maître de la pluie se dirigea donc jusqu'à son laboratoire en empruntant un escalier menant vers le sous-sol. Il se sentit soudain à l'étroit, constata-t-il lorsque ses épaules touchèrent chaque côté du couloir.

      Avant d'arriver à l'escalier, il avait utilisé une porte en fer et celle-ci claqua juste derrière lui en provoquant un bruit dont l'échos se propagea jusque dans les profondeurs de la cave. Le dieu finit enfin par arriver au laboratoire, une petite lumière éclairait la pièce et au fond se trouvait Merlin. Ce dernier s'affairait devant son bureau d'enchantement et ne semblait pas avoir remarqué la présence d'Anzar.

– Est-il vraiment nécessaire d'aller jusqu'à descendre dans ton trou à rat, pour avoir une seule discussion avec toi ? interrogea alors le dieu en s'approchant du vieillard.

      Celui-ci se retourna alors subitement. L'enchanteur avait des fioles vides dans les mains et se précipitait sans dire un mot vers un tonneau. Merlin ne faisait pas attention à Anzar et préférait s'occuper de ses petites affaires en remplissant un de ses récipients d'un liquide étrange semblable à du vin.

– Oh s'il te plait, se plaignit le dieu en fronçant le nez, ne me dis tout de même pas que tu t'es mis à consommer ce breuvage, toi aussi ?

– Ne sois pas stupide, enfin ! répondit-il alors sans l'adresser un seul regard, prends place et accordes-moi une minute.

      Anzar regarda la vieille chaise branlante qui se trouvait à côté de la petite bibliothèque du vieillard, il s'y assit et contempla de ses grands yeux le laboratoire de Merlin. Il y avait un grand nombre de grimoires étranges contenant un savoir ancestral que seul l'enchanteur pouvait déchiffrer. Des bocaux vides et d'autres pleines de liquide avec des animaux en suspension, décoraient également les étagères. Une atmosphère sinistre régnait dans la pièce, Anzar se sentit presque mal à l'aise, malgré son statut de dieu.