Chapitre 11.2: Atlantide

22 6 8
                                    

– Saban n'est plus le même, expliqua Ellegua avec un regard de pitié, il ne parle plus et il peine à manger. Ton ami passe ses journées sans parler à personne, il reste confiné dans sa chambre. Nous comptant sur toi pour lui ramener la raison, c'est pour ça que tu es ici. Tâche de te rendre utile, je te prie.

– Ayez un minimum de tact, par contre ! Répliqua sèchement Aja, il vient d'apprendre la destruction d'un lieu qu'il considérait comme sa maison. Cela vous ennuierez de faire comme si vous aviez un cœur pour une fois ?

– À aucun moment je t'ai demandé de l'ouvrir, femme ! Lui rétorqua furieusement Ellegua. Apparemment, la frustration du dieu n'était pas du à ce que venez de lui dire Aja, mais plutôt à son propre manque de contrôle sur les derniers événements. Ellegua s'en voulait profondément d'avoir sous-estimé l'ennemi, il s'en voulait de ne pas avoir été là.

      Aja se leva de sa chaise pour avancer vers le dieu qui lui avait manqué de respect. Au même moment, la main d'Amir la retint et Orula lança :

– Bon ! Je pense que nous avons tous les nerfs un peu tendus, nous devrions penser à autre chose !

– Tu as raison, trois yeux ! lui répondit Poséidon en éclatant de rire devant ce spectacle.

– Au fait, interrompit Amir, où sommes-nous ?

– À Atlantide, expliqua le dieu grec. Pour être plus précis nous sommes dans le royaume d'Azaès dont Olokun est le souverain, il s'agit d'un des royaumes les plus importants de tout le continent. Amir déglutit, il avait du mal à le croire, il se trouvait donc sur la fameuse île mythique d'Atlantide. Il avait lu énormément de livres à ce sujet.

– Tu devrais y faire un tour pour te changer les idées, déclara Poséidon en se levant. Je vais parler de sujets délicats avec tes amis, ici présent.

      Le jeune homme comprit qu'il devait s'en aller, alors il quitta la salle en compagnie d'Aja. Celle-ci sous sa demande, l'emmena à la chambre de Saban. Le réflexe du jeune homme fut de toquer.

– Il ne te répondra pas, expliqua la déesse d'une voix triste.

      Elle ouvrit la porte et laissa Amir entrer en premier. Le jeune homme vit son ami de dos, assis sur son lit en train d'observer l'extérieur à travers les portes ouvertes du balcon. Une ville immense s'étendait à perte de vue. Amir se demandait pourquoi il n'avait pas observé le même panorama depuis sa chambre, mais il se souvint que les rideaux étaient tirés, il n'avait sûrement pas fait attention.

      Amir s'approcha de Saban qui ne s'était même pas retourner. Après avoir contourné le lit, il se mit à son niveau. Il regarda le visage de son ami et comprit à l'instant même que quelque chose n'allait pas. Les yeux de ce dernier semblaient avoir perdu leur éclat de vie,  son expression était blasée, presque glacial. Il ne laissait rien paraître, comme s'il était fatigué de sa propre existence. Pire que tout, on aurait dit que Saban ne s'était même pas rendu compte de sa présence.

– Eh mon frère ! Appela Amir en se plaçant devant lui, je suis là !

      Il se pencha un peu pour se mettre au même niveau et continua :

– Tu me reconnais ? Demanda le jeune homme qui commençait à paniquer, c'est moi Amir ! Enfin Saban, ne me dis pas que tu ne sais pas qui je suis ? Ce n'est pas possible, réponds moi !

– Amir, lança doucement la voix de sa compagne

      Aja posa doucement la main sur l'épaule d'Amir, mais ce dernier se dégagea violemment.

L'âge Des Héros : La Prophétie Des Deux FrèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant