Chapitre 4: L'antre de l'araignée.

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      Le soleil impitoyable, agressait la pauvre Aja déjà mal en point. Ses mains avaient solidement été attachées derrière son dos, les cordes lui lacéraient douloureusement les poignets. Toutes ces mesures de sécurité n'avaient pas été mises en places, par les bons soins de ses malfaiteurs, sans aucune raison. En réalité, ces derniers la craignaient, les liens étaient enchantés de telle manière à ce que la déesse ne puisse utiliser ses pouvoirs. Les yeux d'Aja avaient étés bandés afin d'éviter qu'elle puisse deviner leur destination, mais le pire pour elle était le jeûne dans lequel on l'avait plongé de force. En effet, la déesse n'eût même pas l'autorisation de se nourrir ni de s'abreuver. Cet affaiblissement ne pouvait point la tuer, voilà le but de ce châtiment d'une cruauté démoniaque qu'ont la faisait subir. Les ravisseurs l'avaient maladroitement installé sur un cheval qu'ils devaient probablement conduire à l'aide d'une corde. Son ventre vide sur le cuir épais de la selle, la faisait horriblement souffrir.

      La déesse n'était pas la seule captive, constata-t-elle en entendant les gémissements d'un autre individu qui devait probablement être dans la même situation qu'elle. Soudainement, le bruit sourd d'un corps tombant au sol la fit tressaillir. Les plaintes de l'individu augmentèrent d'intensité, un des hommes qui les avaient enlevés cracha à l'autre prisonnier :

– Ferme là, vaurien de berbère ! Elle devina avec effroi et tristesse qu'il s'adressait à Amir. Non pas lui, pas son sauveur. Elle refusait de croire à ce cauchemar. Tout ça était de sa faute, se disait-elle en se maudissant intérieurement. Après quelques secondes de silence, elle se demanda qui était celui qu'on avait jeté en cours de route ? Elle essaya d'entrapercevoir à travers le tissu noir qui lui barrait la vue, mais la tâche se révéla bien trop difficile.

      Alors que la caravane rétrécissait de plus en plus à l'horizon, Saban se retrouva seul, étalé de tout son long au beau milieu d'une savane herbeuse. Cela faisait plusieurs heures qu'il était inconscient, impossible pour lui de voir les innombrables dangers qui l'entouraient. Heureusement, Il ne perdait plus de sang et la blessure dû à la lance qui lui avait transpercé le buste s'était refermé mais laissait quand-même une belle cicatrice sur son torse et sur son dos. Quelques mètres plus loin, une créature gardait ses yeux fixés sur son corps inerte. Méfiante, la bête s'approcha lentement, une patte après l'autre. C'était une araignée, et une fois sur le corps du jeune prince, elle prit la direction de sa poitrine et passa sous le tissu de ses habits déchirés. La bête sembla hésiter puis dans un mouvement brusque, elle injecta son liquide directement dans le cœur du jeune homme.

      La seconde d'après celui-ci rouvrit les yeux et toussa à plusieurs reprises, ce qui fit tomber la créature qui alla se réfugier entre les herbes hautes. Saban se retourna sur le coté, se massa la poitrine encore douloureuse. Il prit quelques instants pour se remémorer tout ce qui s'était passé avant qu'il s'évanouisse. Tout lui revint, Amir capturé, le combat avec les gardes d'El-Kinani et le moment où il s'est fait embroché. À ce souvenir, il jeta un rapide coup d'œil à sa poitrine et fût surpris de constater que sa blessure s'était déjà cicatrisée. Impossible, pensa-t-il. Comment pouvait-il encore être vivant ? Bien-sûr, il avait déjà remarqué, plus jeune, que ses blessures régénéraient plus vite que la normale, mais sa mère lui avait toujours dit que les dieux veillaient tout simplement sur lui et il y croyait. Mais là, à son avis, les dieux s'étaient montrés excessivement généreux à moins que quelqu'un d'autre lui aie tiré d'affaire. Mais à quoi bon faire ça si c'est pour l'abandonner dans la savane ?

      Le prince se releva enfin, regarda autour de lui avant d'apercevoir des écrits à même le sol, il reconnu la langue et fut surpris du message. La langue des Ashantis, en alphabet phénicien? Apparemment c'était un ashanti qui l'avait aidé, ce peuple savait se montrer généreux avec les étrangers. Mais Saban se demandait toujours pourquoi on l'avait laissé seul au milieu de nulle part. Peut-être qu'en se fiant à ce que disait le message, il trouvera une réponse : "Étranger, tu semblais avoir besoin d'aide alors j'ai envoyé mon amie pour t'aider. Je parie que tu es encore faible alors suis le chemin que t'indiquera Aora''

L'âge Des Héros : La Prophétie Des Deux FrèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant