35 - Willensfreiheit

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Notes de l'autrice : ce meme de qualité en média est proposé par la talentueuse olyakrmn ! Et merci aussi pour les 40k c'est juste énorme j'en pleure presque ! Rigolez bien et bonne lecture !

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Les prunelles d'acier du caporal-chef Ackerman semblaient encore plus tranchantes que la lame avec laquelle il jouait. Sieg Jäger, en face de lui, était encerclé par toute la compagnie qui accompagnait le soldat de le plus fort de l'humanité. Simples fusils d'assauts et véritables fusils de précision étaient tous braqués sur lui.

L'air suspicieux que le brun continuait de lui lancer dansait avec l'aura dangereuse qui entourait sa petite silhouette. Sieg sentait les affres des envies meurtrières qui rendaient l'atmosphère lourde et suffocante, et cela le déconcentrait dans sa lecture. Celles-ci viciaient l'oxygène, étouffant les êtres vivants dans une pernicieuse angoisse.

Néanmoins, le haut gradé rangea sa lame. Son sang bouillonnait dans ses veines, et le tsunami de haine ravageait les rives du Styx, dont les remous fielleux faisaient fondre les créatures infernales.

Il voulait enfin lacérer sa peau et le faire hurler, jusqu'à ce qu'Erwin Smith ne l'entende, dans les profondeurs des Enfers. Il jubilait de le traîner sur une plaine d'épines pour déchirer ses tissus, et que son sang ne trace infiniment son chemin vers l'échafaud. Si Levi devait se glisser dans la peau de Thanatos pour assurer sa vengeance, alors il enfilerait les vêtements du dieu de la mort. Haineux et haï des mortels et des dieux, sans merci ni discernement pour ceux qui étaient destinés à pourrir le royaume d'Hadès.

Il porta sa tasse de thé noir à ses lèvres, et continua de transpercer l'être qu'il avait juré d'anéantir de ses pupilles d'onyx. Celui-ci fit mine d'être désintéressé de la situation, comme à son habitude, et continuait sa lecture devant le gardien des Enfers. Le barbu était une proie qui faisait mine d'être intouchable devant un prédateur, et ignorait l'enfant des bas-fonds.

La langue de Levi claqua contre son palais, et ses soldats commencèrent à relâcher leur attention, du moins en apparence. Le militaire savait que ses camarades ne se détournaient aucunement du macaque qui avait leur sang sur les mains. Le sang de leurs familles, amis, connaissances. Le sang des Eldiens.

Les voltigeurs reprirent leurs discussions, et lorsqu'un arôme amer fut porté par la brise automnale, le ricanement des astres fit trembler les épaules du titan bestial.

***

« J'arrive pas à croire qu'il a filé ! »

Deux hommes aux silhouettes graciles frôlaient les murs de la ville. De courts cheveux blancs, rasés à même le crâne, donnaient une forme ovale à sa tête. Le second avait quelques mèches blondes qui tombaient sur ses oreilles, et la finesse de celles-ci s'apparentaient à un immense champ de blé. Des capes sombres camouflaient l'uniforme caractéristique du bataillon d'exploration.

« Je t'avoue que cela m'a surpris, de la part d'Eren... Mais cela fait bien longtemps que je ne le connais plus.

- Dis pas ça, Armin... C'est qu'une phase ! Il est peut-être un peu désorienté.

- Au point de faire un attentat ? Ce n'est pas de la désorientation, mais une haine incroyable... On pourrait tout arranger en dialoguant... Après tout, cela fait plus de cent ans qu'il n'y a eu aucune communication entre l'Île et le monde. »

Connie serra les dents à la mention des erreurs de Jäger. Enfin, en étaient-ce vraiment ? Après tout, par la faute des Mahr, sa mère était condamnée à rester coincée sur son propre foyer, dans cette enveloppe monstrueuse, dénuée de bon sens et de lucidité... Sans eux, elle serait encore avec son père. Les ruines de son enfance n'auraient pas porté le nom fantôme de Ragako.

「À mon signal, déchaîne les enfers」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant