« Et quand je l'ai vu je me suis dis que c'était forcément Elle qui l'avait envoyé pour veiller sur nous. »
Anéanti par le décès brutal de sa femme, MinHo se retrouve seul avec son fils de six ans, Shin.
Traumatisé après avoir assisté à l'accident...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
« En fin de compte, la vie de père ne tient qu'à un fils. » - Vincent Roca.
Octobre 2022, Daejeon, Corée du Sud.
- Vous êtes en retard, c'est la troisième fois cette semaine, gronda presque madame Park lorsque Lee MinHo franchit la porte de la garderie.
- Je sais, je suis désolé, répondit ce dernier en soupirant.
Il s'inclina poliment sous le regard sévère de la gardienne et traversa rapidement la pièce pour rejoindre son fils qui l'attendait, sagement installé sur une petite chaise en bois dans un coin de la salle. Il s'agenouilla devant lui et, avec douceur, écarta une mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux bruns.
- Salut bonhomme, lui dit MinHo à voix basse.
Le petit garçon avait les yeux rivés sur un livre ouvert sur ses genoux.
- Tu as passé une bonne journée ?
Aucune réponse.
- Monsieur Lee ?
La gardienne s'était approchée d'eux. Elle posa sa main sur l'épaule du jeune homme pour attirer son attention.
- Monsieur Lee, reprit-elle. Il est tard, la garderie est fermée depuis une heure déjà.
- Va mettre ton manteau Shin, on y va, intima MinHo en se redressant.
Le petit garçon referma silencieusement son livre et quitta sa chaise pour récupérer son sac à dos et sa veste qui étaient accrochés sur l'un des petits porte-manteaux au fond de la pièce.
- Vous ne voulez plus le garder, c'est ça ? Lança le jeune père en se retournant vers la gardienne.
La vieille femme semblait navrée.
- Je sais combien votre situation est compliqué, toute l'école le sait monsieur Lee... Mais je ne peux plus continuer à garder Shin aussi tard le soir, les autres parents commencent à me réclamer les mêmes faveurs.
- Les autres sont des crétins, grogna MinHo.
Il se frotta vigoureusement le visage, épuisé par cette nouvelle journée qu'il venait d'affronter. Tous les jours il se battait pour chasser ses idées noires qui le rongeaient. Tous les jours il se battait pour continuer à vivre, et la seule chose qui l'empêchait de s'écrouler c'était son fils.
- Je pense que vous devriez trouver une nourrice pour Shin. Quelqu'un qui pourra s'occuper de lui quand vous êtes retenu au travail, reprit madame Park.
MinHo ne répondit rien. Il se contenta d'hocher silencieusement la tête.
Shin, sa veste boutonné et son cartable sur le dos, rejoignit son père. Il glissa sa petite main dans la sienne et la pressa doucement comme pour lui dire qu'il était prêt à partir.
- Je vous remercie madame Park, et je suis désolé de vous causer autant de soucis.
- Vous savez que ce n'est pas personnel.
- Au revoir, bonne soirée.
- Au revoir monsieur Lee, à demain Shin.
Le petit garçon inclina la tête et, entraîné par son père, se dirigea vers la sortie.
- Prenez-soin de vous les enfants, murmura madame Park en les regardant s'éloigner dans la nuit.
