« Et quand je l'ai vu je me suis dis que c'était forcément Elle qui l'avait envoyé pour veiller sur nous. »
Anéanti par le décès brutal de sa femme, MinHo se retrouve seul avec son fils de six ans, Shin.
Traumatisé après avoir assisté à l'accident...
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« Aucun enfant sur cette planète ne devrait payer le prix de la souffrance d'un adulte. »
- Roxanne Bergeron.
« Papa ? Yuri ? »
Le petit garçon était assit sur son lit de fortune. Il clignait des yeux et regardait tout autour de lui ; il ne reconnaissait pas la pièce dans laquelle il se trouvait.
Il rampa hors des couvertures et se faufila hors de la buanderie à pas de loup.
« Papa ? »
Shin traversa la maison qui était encore plongée dans le noir et trouva rapidement l'accès a l'étage.
Alors, prudemment, il grimpa les escaliers et se mit à errer dans le couloir du premier étage.
« Papa...? »
L'enfant sentit sa gorge se serrer et ses yeux devinrent soudain tout humide ; ce silence, il ne le connaissait que trop bien.
*
« Papa ? Papa ? »
Ce matin là, Shin s'était réveillé de bonne heure. Il avait fait son lit, rangeait sa chambre et s'était installé bien sagement à son bureau avec un livre. Il savait que son papa était très fatigué et avait besoin de repos.
Quelques heures plus tard, il avait quitté sa chambre en silence et s'était rendu dans la cuisine ; il commençait à avoir vraiment très faim.
D'habitude papa ne dormait pas aussi longtemps.
Il s'était mit devant la tête, s'était trouvé un programme suffisamment intéressant pour l'occuper et grignotait un fond de paquet de biscuits secs qu'il avait trouvé en fouillant dans les placards.
Papa dort depuis vraiment très longtemps maintenant.
Il était presque une heure de l'après-midi.
« Peut-être que papa a faim ? »
Shin éteignit la télé et regagna l'étage en trottinant. Il s'arrêta devant la chambre de son père et tendit l'oreille : rien, aucun bruit.
« Papa ? »
Le petit garçon se hissa sur la pointe des pieds et ouvrir la porte avant de pénétrer dans la pièce.
Les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, enveloppement de lumière le corps encore endormi de MinHo.
L'enfant grimpa sur le lit en souriant et se mit à le secouer doucement.
« Papa, aller, debout ! »
MinHo ne broncha pas. Il demeurait complètement immobile.
« Papa ! »
Shin le secoua de toutes ses forces.
« Papa, pourquoi tu te réveilles pas ! »
Il se mit à pleurer. Il voulait crier, hurler, mais aucun son ne sortait de sa bouche.
Il le secoua encore et encore, le suppliant de se réveiller, de ne pas l'abandonner lui aussi.
Pas comme maman.
*
MinHo se réveilla en sursaut, manquant de tomber du lit. Il se rattrapa de justesse aux draps, tirant Yuri du sommeil au passage.
- Shin ? Shin, j'arrive ! S'écria-t-il en s'élançant hors de la chambre.
Il retrouva son fils recroquevillés par terre, dans le noir ; il sanglotait si fort qu'il en tremblait de tous ses membres.
- Je suis là mon grand, murmura MinHo en le prenant dans ses bras. Ne t'inquiètes pas, papa est là.
Il se mit à le bercer doucement pour essayer de calmer ses pleurs.
- Shin, c'est finit. Je suis désolé, j'aurais pas du te laisser seul.
Le petit garçon s'agrippa de toutes ses forces au noiraud, ses petites mains enserrants ses avants-bras.
Ils restèrent un moment comme ça, à même le sol, se raccrochant l'un à l'autre.
Après plusieurs longues minutes, Shin se mit à renifler bruyamment. Il releva la tête vers son père et plongea ses orbes noirs dans les siennes.
- Pa...pa ? Appela-t-il d'une toute petite voix.
Yuri, qui était restée sur le palier de sa chambre, se mit à écarquiller les yeux en entendant le jeune garçon parler pour la première fois.
- Shin...?
MinHo le tenait à bout de bras, la bouche entrouverte et le souffle court.
- Papa, répéta l'enfant en souriant.
- Oh mon dieu, Shin !
Le jeune homme éclata en sanglot, attirant une nouvelle fois son fils dans ses bras, le serrant comme si sa vie en dépendait.
- Je pensais ne plus jamais t'entendre...
- Pleures pas mon papa, sois pas triste...
MinHo relâcha doucement son emprise pour venir déposer un tendre baiser sur le front de Shin.
- J'essaye bonhomme, de toutes mes forces.
Le petit garçon hocha la tête et tendit les bras vers son père pour une autre étreinte.
Ils pleuraient, tous les trois, mais cette fois c'était différent.
