LA DÉESSE DES TÉNÈBRES

3💄: Un fils aîné indigne

Mambaye Ndiaye: Fils aîné d'Abdou Karim Ndiaye

Un après-midi comme les autres, Mambaye Ndiaye, le fils aîné de Abdou Karim Ndiaye, était tranquillement installé dans son appartement, regardant distraitement la télévision. La sonnette retentit soudainement. À sa porte se tenait une jeune femme, l'une de ses nombreuses conquêtes, le visage marqué par l'anxiété.

Sans même prendre le temps de s'asseoir, elle lui annonça la nouvelle qui allait bouleverser son existence de séducteur invétéré : "Je suis enceinte, et c'est toi le père." Mambaye, connu pour être un incorrigible coureur de jupons, sentit le sol se dérober sous ses pieds. Lui qui avait l'habitude de voltiger d'une relation à l'autre sans attache, se retrouvait maintenant confronté aux conséquences de son mode de vie.

Le silence pesant qui suivit cette révélation fut plus éloquent que n'importe quelle parole. Dans son esprit défilaient déjà les réactions de son père, Abdou Karim Ndiaye, lorsqu'il apprendrait la nouvelle, et les responsabilités qui l'attendaient désormais.

— Je veux que tu avortes, m'as-tu bien compris ?

— (Sanglotant) Mais mon amour, c'est un risque considérable. Je pourrais perdre la vie ou être incarcérée. En es-tu conscient ?

— (Haussant le ton) Ne t'ai-je pas dit que j'avais pris contact avec un médecin compétent ? Qu'est-ce qui te fait donc redouter la police ? Ne t'ai-je pas également assuré que mon père dispose d'influences considérables à travers tout le pays ?

— Je suis consciente de tout cela, mais ne devrions-nous pas assumer nos responsabilités et élever cet enfant ensemble ?

— Si tu es prête à sacrifier ta jeunesse en devenant une femme au foyer ou une gouvernante, sache que je ne partage pas cette aspiration. Je refuse catégoriquement la paternité à ce stade de ma vie.

— Mais tu me répétais sans cesse vouloir construire ta vie avec moi, m'épouser, fonder une famille. Qu'est-ce qui nous empêche de réaliser ce projet avec l'enfant que nous attendons ?

— Comment as-tu pu être assez naïve pour croire que je ferais de toi mon épouse ? Regarde-toi donc ! La meilleure solution pour toi est de mettre un terme à cette grossesse et de refaire ta vie avec un autre homme. Notre histoire s'arrête ici.

— (Criant) Je t'en prie, ne pars pas, reste avec moi...

Je quittai l'appartement, abandonnant cette malheureuse à ses lamentations hystériques. Si elle s'imaginait que je l'épouserais, elle se berçait d'illusions. Je n'ai nullement l'intention de m'enchaîner dans une relation, encore moins avec une personne de son genre.

Je me nomme Mambaye Ndiaye, fils d'Abdou Karim Ndiaye et de Rouba Samb. Âgé de vingt-cinq ans, j'ai depuis longtemps quitté le domicile familial, refusant de me plier au mode de vie que mon père souhaitait m'imposer. L'hypocrisie de certains parents, particulièrement des miens, me reste incompréhensible.

Ma mère ne cessait de me harceler : "Mambaye, tu n'es plus un enfant. Tes sœurs sont toutes mariées et mères de famille, tandis que toi, tu refuses de prendre épouse. Toutes mes amies ont des belles-filles, je suis la seule délaissée. Tu persistes dans ton irresponsabilité. Quand donc assumeras-tu tes obligations ?"

Son insistance à me voir prendre femme ne découle pas d'une réelle préoccupation pour mon épanouissement personnel. Ses motivations sont autres. Dans ses discours, elle évoque constamment ses amies, mentionnant leurs belles-filles qui pratiquent le TÉRANGA (cadeaux traditionnels offerts par les belles-filles à leurs belles-mères). C'est ce TÉRANGA qui l'intéresse, non mon bien-être.