2💄:Les défis d'un homme dans un mariage à trois (puis quatre)

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Abdou Karim Ndiaye

Il est presque huit heures et je ne suis toujours pas sorti de la maison. Ces dames irrespectueuses m'exaspèrent avec leurs interminables diatribes, ignorant que je dois présider une réunion d'importance capitale dans un quart d'heure.

Rouba, ma première épouse, s'exprime ainsi :

- yaw dal nénga do sopékou béne yone. Sa so togué ba nieep faté rekk nga guénat fou noye nepp. yaw lane mola manké thi keur gui banga warra guene thi biti nane dangaye takk nientél. Gnoguilaye fotal, nioguilaye passél, nioguilaye togal lou nekh, dila topato dila dawal safak marwa mane dé loulafi manké bangani dangaye takk nientel moma diakhal

Traduction: Vous prétendez être immuable, mais à peine une de vos frasques est-elle oubliée que vous en recommencez une nouvelle. Que vous manquez-t-il donc dans cette maison pour que vous songiez à prendre une quatrième épouse ? Nous lavons soigneusement vos vêtements , les repassons avec soin, vous préparons des mets délicieux, veillons à votre bien-être et exauçons vos moindres désirs. Pour ma part, je ne saisis guère ce qui vous pousse à vouloir contracter une quatrième union.

Elle, c'est Rouba ma première femme.

Rouba et moi sommes mariés depuis trente ans

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Rouba et moi sommes mariés depuis trente ans. Nous avons six enfants : cinq filles et un unique garçon, notre fils aîné Mambaye, qui aura bientôt vingt-cinq ans. Parmi nos filles, il ya Daba, vingt-deux ans, mariée et mère d'un enfant de six mois ; Binta, dix-neuf ans, lauréate du concours général l'an passé, ce qui lui a valu une bourse d'études au Canada où elle suit un cursus d'ingénierie en génie civil ; Mbène, 16 ans, qui passe son BFEM cette année ; et enfin les jumelles de onze ans, Khadi et Safiétou, respectivement prénommées en l'honneur de ma mère et de ma belle-mère, qui sont en classe de CM1.

J'ai épousé Rouba à l'âge de dix-huit ans. À l'époque, j'étais un séducteur invétéré, courtisé par toutes les jeunes filles. Mon père, me jugeant irresponsable, m'avait donné en mariage la fille de son frère.
Elle était si ravissante que je n'ai pas chanté un seul instant à refuser cette union.
Mon père avait vu juste en la sélection pour moi, car c'est grâce à elle que je suis devenu l'homme responsable qu'il avait longtemps espéré.

Nous formions le couple idéal dont tout le monde rêvait. Hélas, notre complicité s'est brisée le jour où j'ai décidé de me lancer en politique.

Nous avions des visions divergentes quant à la politique. Pour elle, c'était l'apanage d'hommes malhonnêtes, exploitant les démunis tels des marchepieds pour accéder au pouvoir. Elle considérait la politique comme une pratique fondée sur le mensonge, et les politiciens comme des individus égocentrés.

Je n'ai pas réfuté ces propositions, car ils renvoient une triste réalité de notre société. Néanmoins, je ne pouvais tolérer son affirmation selon laquelle la politique serait intéressantement malhonnête.

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