Chapitre 1

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J'aurais pu. J'aurais pu, avoir une vie normale, être une fille normale et vivre dans une famille humaine. Mais non. Je ne suis pas normale. Je suis la seule hybride vampire-loup connue. Je suis la fille de deux peuples ennemis. Je dois supporter les regards de reproches. Comment se construire une identité quand tout le monde te déteste? Bah moi je peux te dire, c'est pas tellement possible d'être douce et agréable après ça. J'en ai bavée quand j'étais enfant, baladée de tout côté entre Forks et l'Italie. Surtout avec des parents qui se blairent à peine, sauf pour baiser. Chouette. J'ai vécu plus à la Réserve, j'allais chez mon autre père seulement les vacances. De toutes façons, dans les deux cas, c'était l'Enfer. En Amérique, entourée de loup qui réagisse joyeusement à mon côté vampire, des transformations d'adolescent de plus en plus jeune et donc une haine profonde des deux meutes. Mon père, Paul, m'aime malgré qu'il ne soit pas spécialement démonstratif, pas de bisous, pas de "je t'aime", mais il me prenait dans ses bras souvent quand j'étais petite et maintenant il le fait aussi quand il voyait que ça n'allait pas. On vivait plus comme des colocataires que comme une famille, mais ça ne m'a jamais trop posé de problème. Il m'avait inscrit au lycée de la réserve. Je me rappelle avoir supplié à genoux de ne pas le faire, j'avais même pleurée. Mais il n'avait pas les moyens de m'envoyer ailleurs, alors j'y avait été. Pas d'amis évidemment, la seule blonde visage pâle de toute la région. Les transformations avaient encore un peu augmentée. J'avais appris à tout faire seule, à aller voir les professeurs en fin de cours plutôt que de demander aux autres élèves, à ne pas faire de travaux en groupe. Malgré tout, j'étais major de ma promotion. J'avais pu, pendant mes nombreuses journées dans la bibliothèque du château de Volterra avec mon oncle Marcus, un des rares à m'apprécier, lire énormément de livres anciens. Il m'avait appris beaucoup de chose et c'est entre autre à lui que je dois ma réussite. Quand je devais aller voir mon autre père en Italie, c'était souvent le seul à passer du temps avec moi. Mais quand ses devoirs de roi le rattrapait et qu'il devait me quitter, je partais me balader dans les rues de la petite ville, éloignée du monde surnaturel. Je n'avais jamais pensée à fuguer bizarrement. Je m'étais habituée à cette solitude. Mon deuxième père, Caius, n'étais pas quelqu'un de très affectueux. Il n'avait jamais témoigné une seule marque d'affection avec moi, et je n'en avais donc jamais eu envers lui non plus. Il ne m'appréciait que par obligation, et à part une heure passée avec lui à chacune de mes arrivées, nous ne nous parlions jamais. Pour lui mon père ne restait qu'un loup, c'était lui qui s'était imprégné, et il ne passait du temps avec lui que pour éviter de trop en souffrir lui même. Paul venait une semaine par mois au château, et ils passaient une semaine dans la chambre du roi. Leur relation se limitait uniquement à ça, du sexe, et j'imagine que je peux me vanter de n'avoir jamais vu mes parents se disputer. Ils se parlaient à peine, ni sur mon éducation, ni sur les nombreuses coucheries de Caïus. Je sais que Paul lui était fidèle lui, à cause de son loup m'a t'il dit. Mon existence ne faisait ni chaud ni froid au roi, et quand mon père était venu lui annoncer sa grossesse suite à un ordre de son alpha, il l'avait rapidement congédié en lui disant qu'il lui enverrai de l'argent si besoin. Paul n'avait jamais demandé d'argent, c'était loin d'être dans sa nature. On avait jamais roulé sur l'or, il travaillait, moi aussi, je n'avais pas d'argent de poche, ni demandée d'argent à qui que ce soit, et donc aucune dette. J'avais héritée de mes deux parents suffisamment de traits physique que de traits caractériels, ce qui rendait chaque rencontre avec un vampire assez vite avortée. Personne n'a envie de parler à côté de la fille de Caius Volturi. Apparemment, le monde entier pensait que j'allais lui raconter ma vie dans les moindres détails toute les semaines, et qu'en plus ça l'intéressait. Je n'avais eu de copain. Le physique m'importait peu, j'avais appris à regarder les gens à travers leurs réactions, et ça me suffisait. Même si les humains ne savaient pas ce que j'étais, ils m'évitent la plupart du temps. L'aura du chasseur dégagé par mon côté vampirique suffit à les éloigner de moi par l'instinct. Certains s'étaient déjà forcés à venir me voir en me voyant seule, mais je les avaient vite envoyés chier. Pas envie de voir quelqu'un frissonner dès que je le frôle par accident. Même si mon père Paul aurait détestée ça, je me suis nourrie d'humains pendant la moitié de mon adolescence. J'aimais sentir leur sang couler dans ma gorge, mais la chasse, tout ça, je détestais. Caïus ne m'avait jamais appris comment faire, et c'est à huit ans que j'ai massacrée un groupe de randonneurs dans la forêt après avoir été sevrée trop longtemps par Paul. Quand il avait été enceint de moi, Carlisle l'avait forcé à boire du sang humain, et l'arrêt brutal à ma naissance avait entraîné un manque profond que le lait industriel avait juste enfoui quelques années. Malgré cette enfance de merde et une adolescence relativement chaotique, j'avais réussi à obtenir mon diplôme. Le proviseur me remit mon papier, et je descendis de l'estrade rejoindre mon père Paul. Il me prit dans ses bras et me sourit.

Whatever people say I am, that's what I'm notOù les histoires vivent. Découvrez maintenant