Lorsque Kaelyra arrive à l'Académie de Magie d'Aladris, elle est persuadée qu'elle va enfin trouver de l'aide, comprendre tout ce qui lui arrive, et que tous ses problèmes prendront fin. Mais très vite, elle réalise que toute cette fumée dissimule e...
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Après m'avoir fait signe de le rejoindre en bas, son image s'évanouit dans l'air et je me retrouvai de nouveau seule dans ma chambre. Déjà prête, je m'approchai à pas de loup de la porte et tendis l'oreille. Le couloir semblait désert, mais je préférais m'en assurer. J'entrebâillai donc la porte et jetai un œil à droite, à gauche : pas de gouvernante en vue. Après avoir pris soin de refermer derrière moi, espérant que personne n'aurait l'idée de venir s'assurer que j'étais toujours là, je m'aventurai au-dehors, le cœur battant à tout rompre. Si par malheur mon absence venait à être remarquée, j'étais prête à en subir les conséquences, quitte à voire la surveillance se resserrer sur moi. Tout ce que je voulais, c'était que rien ni personne ne vînt contrecarrer mes plans de la nuit. Le reste n'était que détails.
Je traversai le couloir d'un pas vif et dévalai les escaliers, les sens en alerte, prête à faire demi-tour au moindre bruit suspect. Arrivée dans le hall d'entrée, j'eus tout juste le temps de me dissimuler dans un recoin sombre avant de voir la silhouette de la gouvernante s'engager dans un couloir de l'autre côté de la salle. Je ne sortis de ma cachette qu'une fois qu'elle eut disparu au loin, et je ne tardai pas à me retrouver dehors. Un vent glacial me fouetta le visage et je resserrai les pans de ma cape sur moi pour me protéger du froid. Puis je scrutai l'obscurité environnant le dortoir, à la recherche de mon guide. Étrangement, je ne sentais sa présence nulle part, et une pointe d'anxiété me perça la poitrine tandis que l'obscurité opaque ne me permettait pas de distinguer quoi que ce fût à plus de deux mètres devant moi.
— Il y a quelqu'un ? appelai-je d'une voix mal assurée en m'avançant de quelques pas, l'oreille aux aguets.
— Je suis là.
Je sursautai et me retournai brusquement. Il se tenait devant moi, tout souriant, visiblement très fier de son petit effet de surprise. Le cœur battant à tout rompre, je haussai les épaules pour ne pas lui faire le plaisir de lui montrer qu'il avait réussi son coup, puis je lui emboîtai le pas en direction du bâtiment principal. Nous traversâmes le hall plongé dans l'obscurité, le silence ambiant étant uniquement brisé par le claquement de mes talons sur les dalles du sol résonnant contre les murs de pierre. Il contourna le grand escalier et s'engagea alors dans des couloirs sombres où je ne m'étais encore jamais aventurée. Talonnant mon guide pour ne pas perdre sa trace dans ce dédale, je le suivais tandis qu'il marchait d'un pas assuré, semblant parfaitement connaître le chemin à suivre. Il fallait dire qu'il n'y avait pas énormément de possibilités de trajectoire, car le couloir que nous arpentions était uniquement rompu par de réguliers virages vers la gauche, et rares étaient les embranchements. Je ne tardai pas à avoir l'étrange impression de tourner en rond, comme si je traversais une galerie qui se repliait constamment sur elle-même. À mesure que nous avancions, l'atmosphère se faisait plus froide et l'air se chargeait de poussière. Un frisson me parcourut l'échine et j'accélérai le pas pour me rapprocher encore de mon guide, dont la silhouette lumineuse se détachai très nettement de l'obscurité. D'une certaine manière, sa présence me rassurait.
