Lorsque Kaelyra arrive à l'Académie de Magie d'Aladris, elle est persuadée qu'elle va enfin trouver de l'aide, comprendre tout ce qui lui arrive, et que tous ses problèmes prendront fin. Mais très vite, elle réalise que toute cette fumée dissimule e...
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J'y étais enfin. Devant moi se dressait la tant renommée Académie de Magie d'Aladris. Mon souffle se coupa face à la beauté transcendante, presque irréelle, de ce château de légende que jamais je n'aurais cru un jour pouvoir contempler de mes propres yeux. J'avais face à moi une véritable forteresse, une imposante bâtisse aux murs indestructibles ayant traversé les Âges, enveloppée d'une végétation dense, et dont se détachaient cinq tours semblant percer les nuages. Il s'en dégageait une atmosphère d'authenticité et de mystère qui inspirait un respect infini. Chacune des pierres qui la composaient était chargée de magie et d'Histoire.
Mon inébranlable détermination s'évapora en un clin d'œil. Écrasée par l'immensité du bâtiment qui me surplombait, je n'avais plus qu'une envie : rentrer chez moi. Sauf que je n'avais plus de chez moi. Et je n'avais pas non plus le choix. Mon destin se trouvait entre ces murs de pierre. J'arrivais enfin au terme de mon périple, et je n'avais pas fait tout ce chemin pour faire demi-tour à présent. Je pris donc une profonde inspiration et pénétrai dans l'enceinte des grandes grilles.
Après avoir gravi les quelques marches menant à la porte d'entrée, je me retrouvai enfin dans un vaste hall au sol de marbre blanc, éclairé par un colossal lustre de cristal qui flottait au-dessus de ma tête. Tout autour de lui étaient disséminées de minuscules particules lumineuses en suspension dans l'air. Éblouie par tant de clarté, je fermai les yeux un court instant. Les sens ainsi décuplés, je pus m'imprégner de chaque bruit, chaque odeur, chaque sensation. Il régnait ici une animation exaltée. Les bruits de pas et les éclats de voix se répercutaient en écho sur les murs, emplissant toute la salle d'une douce effervescence.
Lorsque je rouvris les yeux, je jetai un regard circulaire autour de moi. De nombreuses tapisseries aux tons rouges et ocre tranchaient avec l'austérité de la vieille pierre.Tout le long des murs se dressaient fièrement des dizaines de chandeliers finement ouvragés. Alimentées par la magie, leurs flammes se mouvaient en rythme en projetant sur le mur un halo lumineux dansant. Il s'en dégageait une aura chaleureuse et protectrice.
Je m'avançai de quelques pas, effleurant du bout des doigts les épais rideaux bruns qui encadraient la porte d'entrée. Le plafond, qui semblait s'élever jusqu'au ciel au-dessus de ma tête, était soutenu par huit immenses colonnes de marbre, et face à moi se dressait un somptueux escalier, presque aussi large que la pièce elle-même, menant à une galerie en hauteur surplombant le hall.
Étrangement, nul ne faisait attention à ma modeste personne, ce qui n'était pas pour me déplaire. Des dizaines et des dizaines d'étudiants de tous âges gravitaient autour de moi, leurs sacs battant en rythme contre leurs jambes, leurs capes bleu nuit flottant autour d'eux. Tous portaient, fièrement accroché sur leur poitrine, l'emblème de l'Académie.
Dès que la grande porte se fut refermée sur moi, je m'engageai sur le long tapis rouge déroulé des escaliers à la porte d'entrée. Il semblait m'indiquer le chemin, et je le suivis sans me poser plus de questions. Je gravis les marches de pierre d'un pas pressé, en prenant garde à ne bousculer personne dans ma hâte. Au cours de mon ascension, je ne pus m'empêcher de tendre une oreille attentive aux discussions des étudiants que je croisais. Je sentis une bulle de chaleur envelopper mon cœur en les entendant parler de leurs cours, de leurs professeurs, de leurs amis... La vie entre ces murs avait l'air tellement passionnante !
