Chapitre 4

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ANGOISSE SOUS LES ÉTOILES

Le soir venu, je me rendis comme prévu derrière les bâtiments, en lisière de la forêt, l'esprit encore embrumé par les événements de la matinée

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Le soir venu, je me rendis comme prévu derrière les bâtiments, en lisière de la forêt, l'esprit encore embrumé par les événements de la matinée. Un vent frais soufflait autour de moi et je resserrai les pans de ma cape sur mes épaules pour me réchauffer. Au loin, la serre était à peine visible à travers l'épais brouillard qui retombait progressivement, emplissant l'atmosphère d'une lourde humidité. Gaël était assis au sol, adossé au mur de pierre, le regard tourné vers le bois. Lorsqu'il me vit arriver, un léger sourire moqueur se dessina au coin de ses lèvres.

— Il paraît que tu as fait des tiennes en cours, ce matin, me lança-t-il en guise d'accueil.

— Qu... Comment tu sais ça ?

— Tout se sait, dans cette Académie. Tout se sait.

Je poussai un soupir de consternation, enchantée d'apprendre que tous les étudiants me voyaient à présent comme une folle instable et dangereuse, qu'il ne fallait pas approcher sous peine de finir fauché par une tornade. Même si je me doutais que cet incident ne resterait pas éternellement un secret, je n'avais pas prévu que la nouvelle se propagerait aussi rapidement.

— D'après tout ce que j'ai pu voir, je pense que tu n'as aucun problème à lancer un sort. C'est déjà ça. Mais maintenant, tu dois apprendre à maîtriser un minimum ce que tu fais.

— Je sais, c'est pour ça que je suis ici...

— Quand tu as détruit ce rocher, le premier jour, l'herbe tout autour a brûlé. Est-ce tu as compris pourquoi, au moins ?

— Non, répondis-je d'un ton curieux.

— Parce que tu ne savais pas ce que tu faisais. Ça n'a rien de compliqué : si tu te contentes de prononcer une formule bêtement, sans réfléchir aux conséquences, tu as toutes les chances de perdre le contrôle. Avant de jeter un sort, tu dois savoir ce que tu veux de manière précise. Visualise-le dans ta tête, et concentre-toi sur cet unique objectif.

— Ça a l'air simple, dit comme ça...

— Mais ça ne l'est pas. Tu n'y arriveras pas du premier coup. C'est à ça que servent ces entraînements. Et pour commencer, on va réessayer avec le feu.

— Quoi ? Mais...

— Ne t'inquiète pas, je suis là pour réparer tes bêtises. Tu vois cette souche d'arbre, là-bas ? Fais-la brûler, et sans réduire le gazon tout autour en paille, si possible.

— Sans baguette ?

— Comme tu le sens.

Après une courte réflexion, je décidai de redonner sa chance à ma baguette. Voyant que j'avais fait mon choix, Gaël s'écarta et me laissa me préparer. La souche d'arbre en question était en vérité un vieux tronc creux au bois pourri, complètement rabougri, qui semblait là depuis des millénaires. C'était un miracle qu'il tienne encore debout. Lorsque je me sentis prête, je fis le vide autour de moi et focalisai toute mon attention sur le tas de bois mort. Son image se forma alors dans mon esprit, avant de prendre feu pour être rapidement réduite en cendre. Un feu localisé, contrôlé. Je pris une profonde inspiration et esquissai un sourire confiant pour me donner de l'assurance. Je pouvais le faire.

LYCHÉRIA Tome 1 - L'Académie de MagieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant