Chapitre 12

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UN SANCTUAIRE DE CONNAISSANCES

Je fus réveillée en sursaut par le choc douloureux de mon dos entrant en contact avec le sol froid de l'infirmerie

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Je fus réveillée en sursaut par le choc douloureux de mon dos entrant en contact avec le sol froid de l'infirmerie. Un nouveau coup de tonnerre retentit alors et acheva de me tirer des limbes du sommeil où je m'étais profondément réfugiée. Je me redressai péniblement, les gestes encore amortis par la fatigue, et me mis à tâtonner maladroitement dans le vide, à la recherche d'une source de clarté. Mes doigts rencontrèrent finalement la bougie posée à mon chevet, qui s'enflamma aussitôt à mon contact. La pièce fut soudainement auréolée de lumière et je m'assis sur le bord de mon lit en promenant mon regard tout autour de moi, dans l'espoir de comprendre ce qui pouvait être à l'origine d'un réveil aussi précoce que brutal. 

Mes yeux se dirigèrent d'eux-mêmes en direction de la fenêtre face à moi. Elle était grande ouverte, et de puissantes bourrasques de vent s'engouffraient par 'ouverture béante, produisant un vacarme sinistre qui m'arracha un frisson. Le bruit qui hurlait à mes oreilles était en tous points semblable à celui qui envahissait l'atmosphère de mon cauchemar. Je secouai vigoureusement la tête pour effacer ces images troublantes de ma mémoire. J'étais seule dans la pièce, exténuée et complètement déboussolée, mais bien seule et en sécurité. Rien de tout ce que j'avais imaginé n'était réel. Ce n'était que le vent. Un vent glacial dont la caresse sur ma peau n'avait rien d'agréable. M'enroulant dans ma couverture pour couvrir mes épaules grelottantes, je pris mon courage à deux mains et m'aventurai hors du lit avant de traverser la chambre avec hâte. Mais à peine eus-je fermé la fenêtre qu'un éclair déchira le ciel et un hurlement m'échappa. Long, strident, à me vriller les tympans. Je reculai d'un bond, mes pieds s'emmêlèrent dans le drap qui traînait au sol, je perdis l'équilibre et m'effondrai de tout mon long sur le lit le plus proche. Ce fut le corps entier parcouru de frissons que je me redressai, osant à peine poser mes yeux sur la fenêtre. À la lueur de la pleine lune, je pouvais distinguer nettement des lettres gravées dans la vitre.

« Nous nous reverrons. »

L'espace d'un instant, j'eus l'impression d'apercevoir deux yeux verts perçants me scruter dans l'obscurité derrière la vitre, mais l'illusion s'effaça aussi vite qu'elle était apparue, ne laissant qu'un voile noir opaque sur lequel se détachait trois mots étincelant à la lumière de la lune. Les images de mon cauchemar me revinrent subitement en mémoire, et un nouveau frisson secoua mon corps tout entier tandis qu'un affreux doute me transperçait de part en part.

Ce n'était pas un rêve. C'était un avertissement.

Un énième coup de tonnerre éclata, m'arrachant un cri d'effroi et de surprise tandis qu'un second éclair tranchait le ciel, irradiant à travers les lettres gravées sur la vitre. Les larmes aux yeux et le cœur battant à tout rompre, il me fallut quelques secondes pour reprendre pleinement mes esprits. Le temps nécessaire à la porte de l'infirmerie pour s'ouvrir à la volée en cognant violemment contre le mur, laissant Monsieur Aranyos faire irruption dans la pièce, talonné de près par l'infirmière. Notre directeur était vêtu de son costume complet et sans aucun pli, les cheveux parfaitement peignés et l'air vif, comme s'il n'était pas trois heures du matin. Mais j'étais bien trop troublée pour m'en étonner. Il s'immobilisa, les yeux posés sur la fenêtre. Puis, lentement, il se tourna vers moi. Le regard qu'il me lança n'avait rien de rassurant.

LYCHÉRIA Tome 1 - L'Académie de MagieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant