Mais je ne PEUX pas t'aimer

Chapitre 4

Il est plus de minuit et la fête bat son plein. La plupart des personnes sont avachies sur le sol et je dois redoubler d'efforts pour ne pas écraser une main ou un pied en cherchant Emmy. Elle avait un coup de fil à passer et depuis, je ne l'ai plus vue. Ma bouteille d'alcool-coca contre moi, je me fraye un chemin parmi les danseurs pour enfin atteindre une table contenant de la nourriture qui n'a pas été encore renversée ou mangée, pensant trouver ma meilleure amie en train de dévorer tous les dragibus. Ne la voyant nulle part, je pose ma bouteille, prends une assiette et pioche dans les chips et bonbons avant de chercher une place pour m'installer. Chose pas facile étant donné que le jardin est comme la maison, c'est-à-dire noir de monde.

Après m'être resservie cinq fois et avoir ingurgité six kilos de chips, je meurs de soif. Bizarrement, ma bouteille est à moitié vide alors que je suis sûr ne pas l'avoir ouverte. Mettant ça sur la fatigue je bois cul sec le reste du coca. Peu après, un sentiment de vertige m'envahit ainsi qu'un gout amer dans la bouche.

Ce n'est pas du coca.

Oh. Mon. Dieu.

J'ai confondu ma boisson d'alcool-coca avec une vraie bouteille d'alcool !

J'ai maintenant encore plus soif, et les idées aussi claires que du pétrole, j'accepte un gobelet que me tendit le barman. En essayant de tituber le moins possible je me mets à chercher Emmy ou Mathieu pour leur demander de rentrer avant que ça dégénère.

Je savais que cette fête n'était pas une bonne idée !

- Alice ! Je te cherchais justement !

Jimmy ?!

- Tu veux danser ?

- Si tu veux.

Il me relève d'une main et m'emmène sur la piste de danse où l'on passe des slows depuis plus de deux heures depuis qu'un voisin ait menacé d'appeler la police.

Jimmy me prend par les hanches et je mets mes mains derrière sa tête. Yeux fermés, je me laisse guider par ses pas en essayant d'ignorer mon mal de tête.

La vache ! Il danse super bien !

Profitant du talent de mon partenaire, je peux avoir tout le loisir d'observer plus attentivement son physique... avantageux.

Je devine ses pectoraux à travers sa chemise impeccablement repassée. Ses cheveux me donnent une irrésistible envie de plonger ma main dedans, et je ne me fais pas prier, mais au lieu de ça, ma main mouline avant de retomber mollement le long de mon corps.

- ça va ? me demande Jimmy.

Avec toute la délicatesse d'un éléphant et le charme d'un pingouin, je lui vomis dessus.

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- Ma tête...je gémis.

Je regarde autour de moi en me massant le front.

Tiens, mon papier peint a changé.

Et mes meubles aussi.

Ainsi que l'emplacement de ma fenêtre.

Je rigole intérieurement en me disant que j'ai dû bien picoler pour confondre ma chambre après quelques heures de sommeil.

Mais lorsque je vois une femme entrer dans la pièce en fredonnant, puis ouvrir l'armoire pour en sortir des draps, je me redresse subitement en grognant à cause de ma gueule de bois.

Je ne rêve pas. Ce n'est vraiment pas ma chambre !

- Tu es déjà réveillée ? Je te laisse te reposer, il y a une bassine à côté de toi ! me dit-elle avant de partir comme si c'est tout à fait normal que je sois chez elle.