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Minuit passé, la petite ville entièrement endormie, pas un chat dans les rues, les lampadaires déjà éteints depuis plusieurs heures, aucune lumière ne sortent des fenêtres, tout le monde au fond de son lit. L'ambiance était celle d'une ville plongée dans son sommeil, comme n'importe quelle cité aux heures tardives.
Seuls les bruits nocturnes, celui du vent jouant dans les branches, les chants des animaux de nuit ou les très rares voitures lointaines faisant gronder leurs roues sur le béton à leur passage résonnaient parfois.
Rien ne bougeait, tout était mort. Sauf une seule chose.
Au bout de la rue sur son trottoir sombre, entre les pâtés de maisons immobiles, une silhouette bougeait rapidement. Ses pas résonnaient sur un rythme soutenu, cassant l'ambiance reposante de cette nuit. En grandes enjambées, sa robe caressant le sol derrière elle, l'ombre ne regardait que devant elle. Comme hypnotisée, contrôlée, hors d'elle même, elle marchait comme un aimant attiré par son opposé.
Son chemin se stoppa plus loin, au bout d'un carrefour sans retour, devant une grande maison dont les murs abîmés, délabrés, chancelant, ruinés faisaient peur à perdre équilibre à n'importe quel moment. Les fenêtres détruites dont les rideaux blancs dansant devant celles ci comme des fantômes, la nature reprenant le dessus en montant comme des bras aux griffes acérées sur l'enceinte, le toit aux nombreuses tuiles manquantes grinçant à chaque coup de vent et son jardin de derrière habité par les immenses pins dessinant les ombres de démons géants repoussaient tous les habitants à s'y approcher. Aucun enfant ne venait non plus jouer sur ce terrain, aucun animal hors des corbeaux à la couleur de pétrole, osaient monter sur le toit ou les arbres.
Cette maison était hantée, pas seulement de nom, pas seulement de légende, pas seulement d'imagination. L'aura qu'elle dessinait et ressentie par chaque âme s'approchant, les événements passés dans son antre racontés dans les vieux journaux de la région. Tout ceci était bien réel. Chacun ressentait l'ambiance pesante qui émanait de la bâtisse, tous connaissaient les meurtres si nombreux qu'on ne pouvait les compter ayant eux lieux sur son terrain depuis sa construction.
Ce n'était pas qu'un simple manoir construit quelques siècles plus tôt, il était vivant. Il avait ses propres pensées, ses propres envies et ses propres besoins..
La silhouette à la longue robe resta immobile un instant devant le grillage de rouille effondré, regardant vers son étage. Son regard était vide, creux, absent, un grand trou d'un noir inhabituel, un noir si profond de désert. Aucune vie ne brillait au fond de ceux ci, aucun sentiment, aucune émotion, aucun ressenti. Sans conscience, la silhouette poussa le portique à moitié au sol avant d'avancer à l'intérieur du terrain dans la même démarche impassible.
Les monstres d'ombre peints par les résinifères la regardaient avancer vers la porte, comme des prisonniers éternels attendant qu'on les nourrisse enfin.
Elle poussa l'accès laissant sortir un cri strident plus il s'écartait, avant de finalement mettre les pieds sur le parquet grinçant du manoir.
Sur ce sol était abandonné nombre objet : des feuilles jaunies par le temps, des couverts de métal enfoncés entre les planches, des coussins mangés par les mites et une lourde couche de poussière grisâtre. Mais rien de ces détails ne faisait bouger le doigt de l'âme vide.
Elle avançait, sans faire attention où elle marchait, sans se faire réveiller par les grincements peu agréables, jusqu'au grand escalier central. La main glissante sur la poignet, amassant sans le ressentir les flocons de poussières, elle montait jusqu'à l'étage, évitant le trou béant au milieu des marches donnant vers un trou aussi sombre qu'il semblait mener jusqu'à l'enfer.
Tout comme elle savait où aller et quoi faire, la femme à la longue robe ouvrit l'une des nombreuses portes, celle à la clenche dorée pour s'introduire dans une chambre vide.
Pas de lit, pas de table, pas de tapis ou de chaise. Juste une commode près de la fenêtre habillé de ses rideaux dansants.
Avec de lents pas, elle s'approcha du meuble et pris calmement l'un des rares objets restés à sa place même après les coups du temps. Après avec glissé ses doigts sur des papiers pour enfin trouver le coupe enveloppe abandonné sur une pile de lettre, elle l'attrapa, serrant son manche dans sa main avant de prendre une grande bouffé d'air.
Elle souleva soudainement la main, présentant la lame dans sa direction. Puis, d'un mouvement brusque, abaissa le couteau jusqu'à sa poitrine.
Les gouttes de sang s'écoulèrent jusqu'au sol, créant doucement une flaque qui s'égouttait jusqu'au rez de chaussée entre le bois.
Tel le bruit d'une fuite de toit après la pluie, le liquide rouge coulait doucement, gouttes par gouttes à travers le bois tout le long de la nuit jusqu'au matin, où le sérum avait séché.
Comme chaque premier vingt quatre Janvier* du siècle, la maison venait de se nourrir. Amenant d'elle-même l'âme qu'elle voulait avaler pour ensuite profiter de son sang jusqu'à ce que, cent ans plus tard, celui-ci ne soit plus profitable. La bâtisse avait reprit des forces, sa faim s'était calmée. Il ne lui restait plus qu'à dormir jusqu'au siècle prochain.
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↳ ͙ le 24/01 fait (peu) logiquement référence au fait qu'un corps mort perd un degrés de chaleur par heure dans les premières 24 heures.