Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
❁❈⁑━━━━━━━━⁑❈❁
Assise, le dos avachi sur la vieille chaise en bois, je feuillette un vieux livre dont le temps a mangé les pages, les rendant jaunâtres. Les phrases de Pierre et Jean par Maupassant, frappées à la machine d'une encre bien noir, rencontrent et guident mes yeux sur le papier. Tout en lisant la dernière ligne de la page, j'attrape la tasse rosée fumante entre mes doigts pour l'apporter jusqu'à mes lèvres, avalant une petite gorgée brûlante, avant de la reposer sur la table de jardin qui commence à perdre sa peinture blanche.
Le chapitre terminé, je quitte quelques instants mon livre des yeux pour admirer le décor derrière la vitre qui me fait face. La rue grisâtre et mouillée après la dernière pluie datant d'à peine quelques minutes, ne connaît que quelques piétons. Ceux ci gardent encore leur parapluie mouillé au dessus de la tête, tout en avançant rapidement à travers les flaques abandonnées au sol. Les voitures et les bus éclaboussent légèrement autour d'eux a leur passage. Le ciel, encore sombre et habillé d'un voile de nuages gris ne laissant apercevoir pas même un rayon de lumière, fait comprendre qu'il se remettra à pleurer très bientôt.
Quelque chose le chagrine peut être.
Encore aujourd'hui c'est calme. Pas de petite clochette à l'entrée qui résonne, pas de téléphone qui sonne pour passer une commande. Seul les grésillements de la vieille radio en métal posé sur une étagère plus haut anime la pièce. On ne comprend qu'un mot sur dix de celle ci. Je ne sais pas même sur quelle chaîne la boîte est reliée, mais les mots comme "bourse" ou "président" me font comprendre qu'il semble s'agir d'une chaîne d'information. Peu importe, les problèmes de ce monde ne sont transcrit que par des discours trop compliqué pour que les Hommes comprennent réellement l'ampleur des événements. Si on nous apprenait que c'est la fin du monde, le discours serait rempli de tellement de périphrases et de figures de style que le moment où l'information sera vraiment décryptée, il sera trop tard.
Je pose ma lecture sur la vieille table de jardin et me relève de mon siège pour aller éteindre cette pauvre carcasse en métal. Après toutes ces années, ces générations, je ne sais pas comment elle arrive encore à produire un son. Une fois le bouton off enfoncé, le calme retombe enfin dans la boutique.
