THE ONE WE CAN'T CATCH | JIN

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Jin || bts

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Jin || bts

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Mai 1673, dans le port sans cesse animé de Saint-Malo, c'est même en pleine nuit que les lumières des lampes à huile illuminaient l'intérieur des échoppes, que des rires gras résonnaient de chaque bars et que des silhouettes éméchés tanguaient après chaque pas en sortant d'une buvette.
Les rues étaient sales, rassemblant dans ses coins des montagnes de détritus à majorité composées de bouteilles en verre vidés jusqu'à la dernière goutte. Une odeur noséabonde flottait dans toutes les ruelles, un mélange ragoûtant de poissons peu frais, d'alcool ayant trop coulé et de saletés amassés.
De vingt heures jusqu'à le midi du jour suivant, cette ambiance joviale mais sans grâce ne s'arrêtait pas. Jusqu'à tard dans la matinée, les rires désagréablement lourds pouvaient continuer à éclater, les choppes s'entrechoquaient toujours plus et dans les coins sombres, les caresses se multipliaient.

Le port ne dormait jamais, amarant toujours de nouveaux bateaux, acceuillant des marins de partout. C'était une mine, une mine de pirates.

Alors que sur les mers, les voyageurs ne voulant s'abaisser à aucunes règles se démultipliaient, les ports et leurs habitants connaissaient enfin leur plus gros chiffres d'affaires. Le rhum et tous autres types d'alcool s'évaporaient très vite à chaque nouveau bateau amarant sur le plages. Et les femmes qui gagnaient leur vie en offrant réconfort aux voyageurs acceuillaient tous les soirs dans leurs bras de nouveaux marins cherchant du plaisir.

C'est dans un de ces bars qui grouillait de cadavres ivres jusqu'au levé du jour, où les discussions étaient si lourdes et la fumée des cigares si pesantes qu'on finirait pas avoir mal à la tête que un peu plus loin derrière le contoir, cacher par un large présentoir de bouteille, qu'une petite fille faisait des allés retours au pas de course entre la cave et les tables.
Elle n'était pas bien grande, à peine sa tête dépassait le haut de la table, et ses vêtements valaient l'endroit où elle travaillait. Une vieux draps faisant office d'une robe, un chiffon accroché à sa taille comme un tablier et ses cheveux gras et légèrement bouclés cachés dans un tissu grisâtre.

"- HEY ! Une autre bouteille ! Résonna une voix grave, peu poli et légèrement béguayante.

- Compris !"

Sans attendre, la gamine courra pour la on-ne-sait-combientième fois vers la cave à la recherche d'une nouvelle bouteille.

"- Jehanne dépêches toi ! S'écria cette fois ci l'homme qui semblait travailler lui aussi dans l'échoppe."

L'enfant soupira pendant que sur la pointe des pieds, elle essayait d'attraper un des contenants en verre posé sur une étagère trop haute.
Jehanne parti alors chercher une des caisses en bois et la poussa près des étagères avant de s'élever dessus et enfin récupérer sa convoitise.

Pas le temps de s'asseoir une seconde. Comme chaque soir, les pirates étaient d'humeur fêtarde et c'était le travail de la petite fille de les servir de toutes les boissons qu'ils souhaitaient. On s'exclafait sans retenu, on chantait des vagues airs, on baladait ses mains sur les corps chauds féminins, on buvait goulument sans prêter attention à en mettre à côté. C'était à quoi ressemblait leurs arrivées sur la terre après une longue absence.

Lorsque les demandes se calmaient enfin, que beaucoup avaient déjà quitté la boutique pour différentes raisons si ce n'est pas de s'être déjà évanoui dans la rue d'à côté au milieu des ras, et que les autres s'étaient étalés la tête sur les tables, ronflant et bavant. La gamine parti s'asseoir sur une caisse en bois sous le comptoir.
C'était un petit coin discret que personne ne remarquait, où elle pouvait rester un peu tranquille tout en entendant tout ce que l'on racontait dans la pièce.
Elle venait se faufiler ici pour rester un peu tranquille ou pour écouter les aventures que ramenaient les voyageurs des océans, leurs découvertes parfois farfelus et leurs rêves d'aucune barrière.

Jehanne aimait ça, admirait ça. Les pirates semblaient sales, sans manières, désagréables. Mais il y avait quelque chose qu'elle leur enviait. Leur liberté, leur vie sans règles.

Jehanne n'était pas grand chose. Une simple gamine, une moins que rien dont personne connaissait l'existence, travaillant dans un bar du port de Saint Malo. Elle n'avait même pas de nom de famille et était parfois considéré comme une nuisance par le gérant - mais elle lui était bien utile pour courir à la recherche des bouteilles entre la cave et le comptoir. -
Combien de fois elle avait pu entendre sa réplique préférée "- Oh Jehanne ! Quel Dieu a pu me laisser une enfant si fatiguante !" Qui ne lui faisait ni chaud ni froid. Le bar était son endroit préféré et même si le gérant avait essayé de la jeter dehors de nombreuses fois, elle revenait toujours et faisait comme ci de rien n'était. Si bien qu'il ne pouvait que soupirer de la gamine.
Bien sûr parfois elle s'échappait de ses heures de travail pour se faufiler dehors et monter vers la place principale. Elle n'y avait pas grand chose à faire mais c'était comme la curiosité de petite fille a la recherche d'un peu de spectacle. Tous les lundis matins, en même temps que le marché, les troupes de l'armée s'occupant de la sécurité de la ville venait se donner en spectacle en marchant en rang, habillé de leur tenue plus cher que certains bateaux. L'enfant trouvait simplement ça amusant et les nobles ne couraient pas les rues autour du port. C'était bien trop sal pour qu'ils s'y approchent. Pour elle, ces troupes étaient comme des clowns qui se prenait au sérieux.

Jehanne avait grandi au milieu du port, dans cette ambiance sans manière et ragoûtante comme dirait les gens de la ville. Et elle ne se voyait pas le quitter. Sa mère était une femme à marin* dont elle n'avait jamais vu le visage. Celle ci l'avait abandonné dans ce même port où elle avait été gentiment trouver par le gérant de l'échoppe.
Et pour son père ? Sûrement un des nombreux pirates qu'avaient pu passer une nuit avec sa mère. Sûrement même la femme qui lui avait donné la vie ne devait pas connaître de qui il s'agit tellement elle en avait connu.
Mais Jehanne était sûr que son admiration pour les pirates venait de ce père inconnu. C'était dans son sang. Elle aussi avait soif d'aventure et de liberté et déjà du haut de 12 ans elle se l'était promis. À son tour, elle partira sur les eaux et goûtera à l'étendu bleu semblant infini.
À son tour, elle deviendra pirate. Une pirate si grande que personne ne pourrait l'attraper. Pouvant vivre sans lois jusqu'à la fin de sa vie.

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29.0920

*femme à marin : autre expression pour parler de filles de maison close, femmes de rue, prostituées.. Il y a beaucoup de synonymes pour ce travail.

Histoire complète en cours dans le livre à son nom :

Histoire complète en cours dans le livre à son nom :

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Signé,

La méchante reine.


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