YOU = I | 2

50 4 0
                                    


▌│█║▌║▌║ ║▌║▌║█│▌

Pour peut être déjà la dixième fois, d'un mouvement frénétique, je jette une giclé d'eau sur mon visage pour me réveiller. Le liquide transparent s'égoutte au bout de quelques une de mes mèches pendant que je me tiens au dessus du lavabo les poings lourds, le robinet coulant à flot sans que j'y prête attention pendant que mes yeux survolent le reflet que m'offre le miroir suspendu face à moi.
Un lourd soupire quitte mes lèvres pendant que je juge chaque recoin de mon visage. Grâce à l'eau, il a reprit quelques couleurs mais j'arrive encore à lire la fatigue sur mes poches sombres sous mes pupilles et un mélange d'apaisement mais aussi de peur au fond de mes yeux.

Je viens à peine de me réveiller il y a une dizaine de minutes même pas, avant même que mon réveil chante sa mélodie matinale tout à fait charmante pour me sortir de mes rêves. Mais aujourd'hui je l'ai devancé et ce n'est pas plus mal. Je n'aurai pas pu tenir encore une minute dans cette illusion des plus réels. Ce cauchemar semblait si vrai, si présent que je sentais même les sensations dans mon corps. La douleur dans mes bras, la fatigue dans mes jambes et la hargne dans mon esprit. Pour moi c'était la réalité, jusqu'à ce que le dernier coup s'abatte en direction de mon coeur et que je m'échappe enfin de ces vilaines chimères.

"- Héra ? Tu es levé ? S'éleva une voix depuis le rez de chaussée."

C'est ma mère, elle a sûrement entendu le raffut que j'ai fais en me jetant presque hors de mon lit pour prendre une douche froide. C'est sûr qu'avec le parquet grinçant qui sert de sol à l'étage, chacun de nos pas sont loin d'être ceux d'une souris. À peine on se lève pour aller chercher un verre d'eau que toute la maison est réveillée, et peut être celle des voisins aussi.

"- oui ! Je me change et je descend. Répondis je tout en restant distraite par mon reflet ressemblant plus à un fantôme qu'à la moi que je connais."

On peut lire sur mon visage que je n'ai pas passé une bonne nuit. Mes cheveux que je n'ai pas pris de laver hier soir sont secs et coiffé comme un nid d'oiseau sur le haut de ma tête, tenant comme en apesanteur sur le sommet de mon crâne grâce à je ne sais quel talent de la gravité, mes yeux sont rouges et entourés de poches foncés - je pourrais presque ressembler à un panda - , mes lèvres ont perdu de leur couleur comme si j'étais malade et même si grâce à l'eau que je le suis jeter dessus mes joues ont repris des couleurs, ça ne durera pas.
Je fais peur. Ce que renvoie le miroir n'est pas humain, où du moins pas en vie. C'est un cadavre d'une pauvre femme morte jeune que l'on a sorti de son lit éternel.

Je souffle bruyamment tout en arrêtant enfin le robinet de couler. Je ne vais pas me laisser faire.
Alors d'un geste déterminer, j'attrape un élastique et ramasse brièvement mes cheveux dans un chignon raté. Je m'occuperai de leur cas après, d'abord il faut cacher ce visage insortable.
Tout mon attirail sorti, je commence à me peinturer la face de manière à cacher tout ce qui ne va pas et enfin reprendre forme humaine.

Je suis Héra Paonnie, voilà quelques moins que j'ai atteint l'âge fatidique des vingt ans. Un passage important, une nouvelle dizaine, le double de dix. Le moment où on se rend enfin réellement compte de la majorité et je suis une personne beaucoup trop normal.
Trop normal car je ne suis pas 'normal' comme les autres mais pas spécialement unique pour être appelé 'originale'. Si le zéro était le niveau d'être comme le reste des gens, je serai le niveau -1.
Chaque individu né avec un don, un pouvoir unique, quelque chose bien à lui comme un pouvoir capable de lire dans les pensées ou encore quelque offrant la capacité de contrôler les vents. Mais moi j'ai eu la chance - plutôt la mal chance de n'avoir 1ucun pouvoir, d'être une simple fille sans aucune once d'originalité.
Bien sûr je ne suis pas la seule, c'est déjà arrivé et ça continuera sûrement a arrivé. Mais c'est tellement rare, une personne sur des millions naissent ainsi et à cause de ce manque que l'on ne pouvait même pas choisir, notre vie devient difficile et pour certains même impossible. Juste car ils nous manquent ce qui permet à chacun d'avoir un futur écrit, ce qui offre aux autres une personnalité.

CERBERUS❞OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant