Tentative

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Pour la première fois depuis 14 repas, Moëra pouvait enfin se mettre debout correctement et même marcher sans boiter.
Et c'était, même si on pourrait avoir peine à le croire grâce au soins quotidiens de son geôlier.

Il était venu chaque jour soigner sa jambe, depuis sa tentative d'aggression à la serringue.

A y repenser, elle se demandait ce sur quoi elle comptait à ce moment là. Puis ce même soir il lui avait apporté en même temps que son repas un prospectus.

*Flashback*

Il entra dans la pièce chargé du plateau repas avec le menu du jour riz et poisson. Il s'apprêtait à repartir quand il se stoppa net, semblant s'être rappelé quelque chose. Il fouilla la poche arrière de son jean et en sortit un papier plié qu'il tendit à Moëra en disant : 《j'ai pensé que tu aimerais avoir ça》.

D'abord sur ses gardes, elle finit par se saisir du papier et le posa près d'elle. Elle ne voulait pas le lire devant lui et lui donner le plaisir d'avoir une quelconque réaction, quelque soit le contenu de ce papier.

Il partit. Et Moëra se mit à manger. Une fois son plat terminé, elle prit avec appréhension le papier et se mit à le déplier.

Elle le posa à plat sur le sol.

Des larmes vinrent lui brouiller la vue.

C'était un avis de recherche.
Plutôt son avis de recherhe.

Devant elle trônait une photo d'elle. Cette photo, elle se rappelle l'avoir prise peu de temps avant d'arriver ici. En dessous, il y avait en lettres capitales : 《AIDEZ-NOUS A LA RETROUVER》.

Elle se doutait bien que sa famille était à sa recherche, mais avec ça sous ses yeux, tout ça devenait trop réel. C'était comme un coup de massue.

C'était comme si elle ressentait toute la douleur de sa famille. En une fois.

En pleurs, elle hurla toute sa peine. Sachant pertinnement au fond d'elle même qu'il l'observait en ce moment même, elle vint se placer en face d'une des caméras.

-Qu'est-ce que vous me voulez ?? Pourquoi suis-je ici ?? Pourquoi me donner ça ?? continua t-elle en brandissant l'avis de recherche devant elle.

Elle resta un instant dans cette position avant de s'écrouler en larmes sur le sol, criant à s'en rompre les cordes vocales. Avant de sombrer dans un profond sommeil.

*Fin du flashback*

A ce moment là, entre deux sanglots, elle avait compris ce sur quoi elle avait compté. Ce pour quoi elle avait pensé pouvoir s'échapper.

En elle résidait encore de l'espoir, celui de pouvoir retourner auprès de sa famille. L'espoir que tout ceci n'était pas perdu pour elle et ce même espoir que lui portait chaque jour sa famille en prière.

Et cette affiche le prouvait, ils n'abandonnaient pas et elle non plus ne le ferai pas.

Ce jour là, en elle naquit la détermination de fuir ainsi qu'un plan pour lequel elle devrait être patiente.

Et aujourd'hui sonnait son grand jour. Tel un fin stratège, Moëra analysa le comportement de son geôlier. À chaque fois qu'il arrivait pour soigner sa jambe, il dégageait une certaine odeur de gel douche et ses cheveux légèrement mouillé venaient confirmé ses soupcons, il avait dû prendre sa douche, puis il l'accompagnait aux toilettes où il ne la laissait que l'équivalent de 100 gouttes d'eau. Ensuite quand il revenait cette fois pour lui apporter son plateau repas, l'odeur du gel douche avait disparu et son front légèrement humide de sueur laissait penser qu'il avait dut sortir alors que le soleil était déjà très haut dans le ciel. D'autant plus que chaque nouveau plat qu'elle recevait était toujours dans un emballge et chaud de surcroît.

Ensuite, elle attendit patiemment que sa jambe ne lui fasse plus du tout mal et lui permette peut-être même de courir.

Il ne lui adressait pratiquement jamais la parole si ce n'est pour des mondanités telles que s'enquérir de son état du jour. Et elle ne lui répondait que par mono syllabes, occupées à épier le moindre de ses gestes qui pourraient le trahir.

Aujourd'hui, Moëra fut surprise de le voir arriver vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche en dessous dont les deux premiers boutons étaient laissés ouverts.

Il lui posa son plateau repas contenant un sandwich, une bouteille de jus de fruit et une autre d'eau.

Faisant mine de l'ignorer, Moëra continua ses allers et retours dans la pièce pour étrener sa jambe.

-Je vois que tu vas beaucoup mieux aujourd'hui.

- ...

Il vint se placer sur son passage pour attirer son attention mais celle-ci dévia sans même lui porter un regard.

Agacé par son manège, il lui saisit violement le bras pour la forcer à le regarder.

-Maintenant que j'ai ton attention. Dit-il en lâchant son bras pour lui tenir le menton. Je disais donc que tu vas mieux aujourd'hui. Ajouta t-il avec un sourire.

Elle acquiesa du mieux qu'elle put à sa question qui n'en était plus du tout une.

Il la lâcha brusquement ce qui lui fit perdre l'équilibre et atterrir sur ses fesses.

-Je dois sortir aujourd'hui. Et donc je t'apporte maintenant ton repas. Tu le manges tout de suite ou plus tard, je m'en fous. De toute façon, il ne risque pas de refroidir.

Il la toisa avant de s'en aller.

Moëra sauta sur l'occasion, s'il comptait sortir maintenant. C'était l'occasion rêvée.

Il y a toujours un laps de temps entre le moment où il quitte la pièce et que la porte se ferme complètement.

Dans les gonds de la porte, elle inséra une de ses épaisses épingles à cheveux. Elle se plia sous le poids de la porte, mais au moins, elle bloqua sa fermeture.

Elle attendit ce qui pour elle équivalait à une vingtaine de minutes en en profitant pour réfléchir à la suite de son plan.

Tout ce qu'elle savait de l'extérieur, était ce qui lui faisait office de salle de bain, le reste n'était qu'un long couloir sombre pour elle. Pour sortir d'ici, elle devrait faire confiance à son instinct.

Elle leva les yeux vers les caméras en espérant de tous coeur qu'il ne soit plus là.

Elle vida la bouteille d'eau et entreprit d'ouvrir la porte. Grâce à l'épingle, il restait un pan de la porte à peine assez large pour qu'elle s'y aggripe et puisse tirer dessus.

Elle tira autant qu'elle pouvait en évitant de faire tomber son épingle. Après plusieurs tentatives, elle perçu enfin le cliquetis, signe que la porte se déverrouillait.

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Voili voilou...

Moëra arrivera t-elle à s'enfuir ?

Les pronostics sont ouverts.

Vos impressions ?

La suite au prochain numéro 😉

Stockholm SyndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant