De géôlier à tortionnaire (partie 2)

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Damian arpenta rapidement le couloir jusqu'à la salle de surveillance.  Là où il pouvait l'observer sans qu'elle ne le fasse en retour.
Là où il pouvait s'asseoir et réfléchir à ce qui venait de se passer.

Il entra dans la salle, referma la porte derrière lui et s'affala sur son siège à roulettes. 

Les écrans recouvrant la totalité du mur en face de lui montrait sur tous les angles la même personne.
Cette jeune fille qui hantait son cerveau sans qu'il ne comprenne réellement à quel point.

Il la voulait pour lui et c'était chose faite. Mais elle ne lui appartenait pas encore. 

La frustration montait en lui.

La situation lui échappait. Il était entrain d'échouer là où il avait brillamment réussi avec Cindy.

Tout était plus simple avec Cindy. Il n'avait pas eu besoin d'avoir recours à   la force, elle était venue d'elle même.

Son charme avait suffit aimait-il se dire.

Pourtant, aujourd'hui cela lui paraît trop simple, il avait su s'en contenter jusqu'à ce que l'excitation de la traque le reprenne.
La sensation de s'emparer de l'inaccessible.
Moëra est tout le contraire de ce qu'il avait recherché, de tout ce qu'il avait côtoyé. Pourtant elle est tout ce qu'il désire aujourd'hui.

Elle lui appartiendrait complètement et tant pis s'il devait la dompter, la dresser pour qu'elle devienne docile et qu'elle accepte son sort.

Il tourna sur lui même pour se retrouver face à une petite commode a deux tiroirs, il ouvrit le premier et en sortit une corde. Puis se leva pour retourner auprès de l'objet de sa convoitise.

Moëra était recroquevillée dans un coin de la pièce, son corps encore endoloris à de multiples points, ses larmes coulant en silence. Elle n'osait plus bouger d'une part à cause de la douleur et d'autre part parce que c'était une façon pour elle de penser le temps suspendu. Le moindre geste pourrait le faire revenir.

Pourtant à ce moment là, une crampe vint lui saisir la jambe. Elle sentit sa jambe droite se tendre et se tordre. Serrant les dents pour ne pas crier.
C'est à ce moment-là qu'il revint dans la pièce.

Ses larmes coulèrent de plus belle, entre la douleur à sa jambe, la fatigue et le retour de cet homme, corde en main. Moëra cru sa dernière heure arrivée.

Damian s'arrêta à l'entrée, attendant que sa crampe lui passe.

Moëra sentit sa douleur passer. Immédiatement elle se réenfonça dans le coin du mur en tentative vaine d'y disparaître ou seulement de lui échapper.

Il s'avanca vers elle. Tirant derrière lui la chaise qu'il avait laissé là quelques minutes plus tôt.

Arrivé à quelques mètres d'elle, il abandonna la chaise et vint s'accroupir en face d'elle, la regardant dans les yeux comme pour la sonder ou pour décider ce qu'il allait lui faire.
Il jeta ensuite un coup d'oeil à la corde qu'il tenait dans sa main gauche.

Moëra suivit son regard sur la corde et dans un moment d'absence ne vit pas venir le coup violent qu'il venait de lui asséner dans le ventre.

Elle rouvrit les yeux plusieurs minutes plus tard et ressenti une vive douleur au niveau de son abdomen. Elle voulu y poser sa main mais celle-ci était maintenue dans son dos, d'ailleurs, ses deux mains étaient maintenues ensemble dans son dos. Elle même était solidement attachée à une chaise.

Elle regarda frénétiquement autour d'elle. Son regard se stoppa sur son agresseur.
Il était de dos, les mains croisées en arrière, un jean délavé pour seul vêtement qui laissait entrevoir la ligne de son boxer. Sa peau halée semblait vierge de toutes traces. Elle se l'était imaginé avec des tatouages partout pouvant refléter la noirceur de son âme, mais rien, à vrai dire seul son regard trahissait l'homme qu'il est vraiment.

Elle fut sortit de ses pensées quand il se retourna pour lui faire face.

- Tu as dormi un moment. Bien reposée ? Demanda t-il

- La chaise ça change du sol retorqua t-elle avant de se rendre compte d'avoir pensé à haute voix.

-Je vois que tu as retrouvé ta repartie reprit-il en avançant dans sa direction. Mais qu'en est-il de ton bon sens ?

Moëra se maudissait intérieurement d'avoir parlé et le regarda sans comprendre sa question.

- Je reformule. Est-ce tu t'es décidé à devenir obéissante et à accepter que tu ne partiras pas d'ici ?

Pour toute réponse, Moëra se débattit violemment dans une tentative vaine de se libérer mais ne réussit qu'à se faire basculer sur le côté pour finir au sol.

Damian remua la tête de gauche à droite comme exaspéré et se baissa à son niveau pour la relever en la tirant par le dossier de la chaise.

- J'imagine que tu voulais dire non ?

Moëra ne répondit pas, se contentant de le défier du regard.

- Mauvaise réponse dit-il en lui assènant une violente gifle qui la fit basculer de l'autre côté.

Il se baissa pour la relever à nouveau.
Moëra sentit sa joue en feu, un goût âcre vint lui remplir la bouche. Elle saignait, le coup lui avait fait se mordre la langue.

Elle crachat au pied de l'homme en face d'elle le sang qui s'était accumulé dans sa bouche.

Il évita le jet de justesse et lui releva la tête en la tirant par les cheveux.

- C'est fou ce que tu es têtue. Mais ... ajouta t-il en se rapprochant de son oreille pour terminer sa phrase en chuchotant.
《C'est justement ce que j'aime chez toi...》

Le coeur de Moëra, rata un battement.  Il s'éloigna pour venir plonger son regard dans celui de la jeune fille. Ses yeux brillaient d'une lueur prédatrice, la même qu'il avait le jour où il l'avait emmener.
Il sourit, dévoilant sa parfaite dentition blanche ; avant de lui asséner une seconde gifle, sa poigne sur ses cheveux l'empêcha de tomber. Ce qui lui permit de lui en mettre une autre.

Puis une autre et encore une autre

《Bienvenue en enfer Mo... 》ce sont les derniers mots qu'elle entendit avant de sombrer.

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Voili voilou

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Petite étoile

La suite au prochain numéro 😉


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