Stockholm Syndrome

PROLOGUE

《L'affaire Moëra Amichia sera jugée ce week-end. 

Pour rappel, Mlle Amichia a été victime d'un kidnapping suivi d'une séquestration sur une période de 3 ans par le dénommé Damian Nash ; déjà connu dans les fichiers de la police pour violences domestiques, viols et meurtres...》

Assise sur son lit, la télécommande de la télé qu'elle venait d'éteindre dans la main ; Moëra se laissa tomber sur le dos, complètement lasse de toute cette histoire. Les médias ne parlent que de ça : la jeune fille miraculée qui a échappée à son bourreau par la force de son mental. 

《Mais quelle histoire !》se disait-elle. Les journalistes sont prêts à tout pour un peu d'audience.

Miraculée ? Elle ne se voyait pas ainsi. 

Echappée ? Pas le moins du monde, le terme le plus adéquat serait retrouvée.

Alors ne parlons même pas de sa "force mental". A ce niveau, elle ne savait même pas où elle en était et elle n'était pas la seule à se poser des questions. 

Elle se questionnait sans arrêt :

《Suis-je folle ? 

Où est-ce normal de ressentir cela ? Ma famille et le médecin de famille pense que non. 

Mais lui...

Lui pense que oui, d'ailleurs il m'en a parlé. Il m'a expliqué ce que c'était. Que ce serait normal et même que je ne pourrai pas m'en débarrasser facilement. 

M'en débarrasser ? Est-ce que j'en ai vraiment envie ? 

Je me sens bien comme ça. Du moins, aussi bien que pourrait se sentir une personne dans mon cas. 

Mon cas. 

Est-ce qu'il en existe tant que ça ? D'après le Dr. Simons, oui.

Mais qu'est ce qu'il en sait lui. Il n'est même pas psy. 

Mes parents ont confiance en lui et moi j'ai confiance en mes parents. 》

Bientôt, Moëra devra le revoir. 

Elle appréhende ce moment. Négativement ou positivement, elle ne saurait le dire. 

Quel sentiment la prendra quand elle entrera dans cette grande salle, pleine de monde dont elle ne connaît même pas la majorité ?

Toutes ces personnes à l'affût de ses moindres gestes. 

Pour pouvoir meubler les bavardages de quartiers entre deux "et la famille ?".

Les relater en long et en large et tout en hyperbole à la une du journal du lendemain.

Ou tout simplement pour juger, juger par des "oh...ah" et des hochements de tête une situation dont ils ignorent tout.

C'est vrai qu'il est facile de juger quand l'histoire ne touche pas personnellement.

Quand on est simple spectateur. On peut tout dire...tout sauf la vérité. 

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Voili voilou...
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Dites moi ce que vous en pensez ?

La suite au prochain numéro 😉