Retour en enfer (partie 1 )

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Moëra s'était assise, adossée à un arbre. Les images de l'aggresion lui revinrent en tête, mais elle s'efforça de les chasser.

Elle avait réussit à s'évader. Mais elle n'avait pas encore échapper à son kidnappeur.
D'ailleurs, maintenant qu'elle y repensait, son évasion avait été trop rapide. Voire trop simple.

Elle sentit soudain de l'appréhension, cette sensation qu'elle avait décider d'éluder pour ne pas se distraire.

L'adrénaline était complètement remplacée par la peur et celle-ci la prenait aux tripes.

《Et s'il me retrouvait ?》 pensa t-elle.
《Et si cette fois, il en finissait avec moi ?》

Les questions se bousculaient dans sa tête et sans réfléchir plus longtemps, elle se leva en oubliant la douleur à sa jambe.

Elle devait s'enfuir, avancer, partir loin de cet endroit et surtout de cet homme.

Mais pour aller où ? Elle n'avait pas la moindre idée d'où elle se trouvait et à vrai dire, sa confusion était telle qu'elle ne savait même plus par quel chemin elle s'était retrouvée à cet arbre.

Elle regardait frénétiquement dans toutes les directions, mais ne reconnaissait rien. La panique la prenait, les larmes lui brouillaient la vue.

Moëra s'écroula, recroquevillée sur elle-même, en larmes. Elle n'entendit même pas les pas qui se rapprochaient d'elle.

*            *

*

Damian avait assisté à la réunion du comité d'administration de N&G corporation sans vraiment y être. Et prêta attention à ses collaborateurs que lorsque ceux-ci se levèrent pour quitter la salle.

A vrai dire, il ne comprenait même pas en quoi sa présence était "indispensable" comme le lui a signifié son co-directeur. Il n'était là que pour faire acte de présence et tout ce touin-touin administratif ne lui importait guère tant que chaque année l'entreprise fesait du profit. 

Tout ce qui lui importait à l'heure actuelle était de retourner voir "sa" Moëra.

Il se leva à son tour pour se diriger dans son bureau qui communiquait directement avec la salle de réunion.

Il y récupéra sa veste et ses clés et s'apprêtait à sortir quand il fut stoppé par sa sécrétaire.
Celle-ci entra en lui tendant des documents.

-Monsieur Nash, voici les documents concernant le contrat de partenariat avec les japonais.

Il considéra d'un air dédaigneux les papiers qu'elle lui tendait avant de les prendre presqu'en les lui arrachant.

Habituée à son attitude, elle resta de marbre du haut de son mètre 80, vêtue d'un tailleur couleur saumon et ses cheveux blonds attachés en un chignon haut strict, elle ne laissait transparaître aucune émotion. C'est d'ailleurs pour ça qu'Emmet son co-directeur et accessoirement meilleur ami l'avait engagé car je cite : 《elle est tellement coincée que tu ne pourras pas te la taper》

《Et pourtant...》 pensa t-il, sourire conquérant aux lèvres en aposant sa signature sur la dernière page du dossier.

Il le lui rendit en sortant du bureau. Lui emboîtant le pas, elle s'arrêta à son bureau avant de lancer à son patron : 《Bonne fin de journée monsieur et à la semaine prochaine》

Il ne prit pas la peine de répondre et s'engouffra dans l'ascenceur qui était sur le point de se refermer. A l'intérieur, il y avait deux employés dont il ignorait l'identité ou même le poste. En le voyant entré dans l'habitacle, ceux-ci se sont figés oubliant même de respirer. Faut dire que cet homme dégage une aura inexplicable mais angoissante.

Arrivé au parking, il se dirigea vers son audi avant de sortir à toute allure pour rentrer chez lui.

La circulation était fluide jusqu'à ce qu'il aborde l'autoroute pour retourner dans la campagne où se trouvait son pied-à-terre qu'il partagait avec Cindy et depuis peu où il gardait Moëra. Ça lui prenait bien 2h pour se rendre au travail et 3 autres pour y retourner, mais au moins il était loin de tout et c'est ça qu'il recherchait en l'achetant 4 ans plutôt.

Pourtant aujourd'hui, il était sur les nerfs. Il s'acharnait sur son klaxon alors que la vieille dame devant lui avait du mal à engager l'accélérateur.

Il voulait rentrer au plus vite pour retrouver Moëra. Et comme si cela ne suffisait pas, il entendit à la radio que la circulation serait ralentie à cause d'un accident.

《Putain mais c'est pas vrai !!》s'exclama t-il en décidant d'emprunter un raccourci. Il n'aimait pas cette route parce que celle-ci passait par un sentier qui allait sûrement abîmer ses amortisseurs ; mais au moins il pourrait arriver plus vite.

1h plus tard, il était de retour sur la route qui passait juste à côté de la petite forêt dans son quartier.

En avançant, son attention fut attiré par une personne qui boitait en entrant dans le bois. Il n'y prêta pas plus attention et continua son chemin.

Arrivé chez lui, il entra et y trouva une Cindy affairée en cuisine. Il lui addressa un bref regard avant de se diriger directement vers la porte qui mène au sous-sol.

Son coeur ne fit qu'un bond quand il la trouva entrebaîllée, certes il avait oublié de la fermer à clé en partant ce matin mais pas en la laissant ouverte. Il se retourna en colère vers Cindy.

-Je pensais t'avoir dit de ne jamais toucher à cette porte dit-il en pointant la porte du doigt.

-Oui et je ne l'ai pas fait. J'ai encore la marque de la dernière fois répondit-elle sans même lever la tête de sa préparation.

Il s'approcha d'elle et la saisit par la machoîre pour l'obliger à le regarder.

-Alors tu m'expliques pourquoi elle est ouverte ?

-Je...arrête...tu me...fais ... mal arriva t-elle à articuler alors qu'il resserait son emprise.

-Tu vas me répondre ?

-Je ne sais pas. Ce n'est pas moi. Pleura t-elle.

Soudain, il eut un préssentiment. Il la lachâ violemment, avant de partir directement vers le sous-sol, en prenant soin de refermer la porte derrière lui.

Il courru presque vers la salle des machines, et constata que Moëra n'apparaissait plus à l'écran.

Il courru vers la cellule. Et constata l'évidence.

Elle était partie.

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La suite au prochain numéro 😉

Stockholm SyndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant