Attention

71 8 7
                                    

~Safe and Sound - Taylor Swift~

Dans la voiture, personne ne parlait. Et pas pour les mêmes raisons. 

Sabina et Kévin étaient gênés. “Se seraient-ils compromis ?” pensèrent-ils chacun en eux même. 

Quant à Moëra, la tête posée sur sa vitre, elle fixait le paysage défilant à la vitesse de la voiture sans vraiment le voir. Certes le rapprochement entre son amie et son petit ami l'avait intriguée ; mais cette pensée était passée au second plan. Écartée par l'image de cet homme. 

Cet homme qui les suivait. Pourquoi d'ailleurs ? Au début, elle pensait que peut-être c'était la tenue, plutôt provocante de Sabina qui l'avait attiré. Mais elle avait oublié vite cette idée quand elle avait croisé son regard. 

Ce regard sombre, duquel émanait une lueur qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Ce regard qu'il lui semblait n'être destiné qu'à elle. 

Ce regard qui la terrifiait autant qu'il la fascinait. 

Elle sursauta quand elle sentit une main se poser sur la peau nue de son avant bras.

- On est arrivés, dit Kévin

Elle le regarda un instant, comme semblant ne pas comprendre ce qu'il disait, avant de se rendre compte qu'ils étaient effectivement garés en face de sa maison. 

Emboîtant le pas à ses amis, ils entrèrent dans le même silence pesant. 

- Vous rentrez tôt dis donc ! s'exclama Jordann en les voyant entrer.

Personne ne répondit et Moëra se contenta d'aller s'asseoir dans le divan du salon. 

Sa mère, ayant assisté à la scène, s'inquiéta.

- Ça va ma chérie ? Tu es toute pâle, dit-elle en posant sa main sur le front de sa fille pour vérifier sa température. 

Voyant qu'elle ne répondait pas, Sabina prit la parole.

- On a été suivies quand on était au centre commercial. 

- Comment ça "suivies" ? demanda Krys qui entrait dans le salon à ce moment là. 

- En fait je ne sais pas, c'est Mo qui l'a remarqué. Du coup on est parties du centre commercial et on est tombées sur Kévin qui nous a ramenées. 

Jordann qui était allé chercher de l'eau pour sa soeur revint à ce moment là. 

- Tiens bois ça et raconte nous tout.

Elle bu le verre d'une traite pour se calmer.

- Sab a raison. Il y avait cet homme, je ne l'ai pas vu d'assez près pour pouvoir le décrire suffisament. Tout ce que je sais, c'est qu'il est blanc, grand et baraqué. 

Tout le monde se tut pour l'écouter. Et sa mère lui fit un signe de tête pour l'inviter à continuer.

- J'ai eu la sensation d'être épiée et suivie quelques minutes après être sortie de la maison. Et puis, je l'ai vu une première fois ; je ne me suis pas inquiétée sur le coup mais c'est quand je l'ai revu au centre commercial que j'en fus persuadée, cet homme nous suivait depuis le début. 

- Il a tenté quelque chose ? demanda Krys les phalanges déjà blanchies à force de serrer les poings depuis le début du récit de sa soeur. 

- Non, il n'en a pas eu le temps. Mais j'ai eu tellement peur... répondit-elle en reniflant pour empêcher une larme de s'échapper. 

Elle s'arrêta un instant.

- En plus je ne comprends même pas pourquoi j'ai autant flippé, c'est pas comme si c'était la première fois qu'un gars chelou me suit dans la rue, finit-elle par ajouter en feignant un sourire pour tenter de détendre l'atmosphère. 

Sa mère vint la prendre dans ses bras. Et cette fois, elle ne put retenir ses larmes. 

Elle avait eu peur, vraiment peur. Et maintenant elle était là à pleurer comme un bébé et elle détestait ça. Elle se détestait de lui infliger ça avec un simple regard. 

Les bras de sa mère se resserraient autour d'elle et elle sentit les mains rassurantes de ses frères dans son dos. Puis, elle se calma doucement. 

Krys et Jordann échangèrent des regards de colère mais impuissants face à la détresse de leur soeur et ils détestaient ça. Ils étaient toujours là pour la protéger et maintenir en permanence son sourire quoi qu'il arrive, mais en ce moment ils ne pouvaient que la calmer. 

Moëra se détacha des bras de sa mère. Voyant la peine dans le regard de tout le monde, elle se força à faire le sourire le plus convaincant possible.

- Bon ça va, c'est vrai que pleurer un bon coup ça fait du bien, mais maintenant tout va bien. Et en plus j'ai faim moi ! ajouta t-elle en faisant la moue. 

S'en suivit des rires de la part de tout le monde qui, en plus de détendre l'atmosphère, servirent à réchauffer le coeur de Moëra. 

“Elle est entourée de gens qui l'aimaient et c'était ça le plus important.” pensa t-elle le sourire aux lèvres.

- Bon on passe à table!  s'exclama la mère de famille en tapant dans ses mains. 

La grande table à manger fut ensuite garnie et les convives assis. 

Kévin assis près de Moëra posa une main qui se voulait rassurante sur sa cuisse. Ils échangèrent un regard souriant puis la scène de tout à l'heure lui revint en tête. Sab dans les bras de Kévin. Elle regarda un instant son amie assise en face d'elle, occupée à découper son morceau de poulet. 

“C'était tout simplement sous le coup de l'émotion.” se dit-elle à elle-même. Plus pour se rassurer et chasser les mauvaises pensées de son esprit. 

Mais soyons honnêtes, elles ne partent jamais très loin.

••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Saluuuuut !!
Comment va ?

Vos impressions pour la suite ?

N'oubliez pas, votez, commentez et surtout likez, ça fait plaisir. 😊

La suite au prochain numéro 😉

Stockholm SyndromeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant