41. Moments suspendus

1K 67 21
                                    


Janvier 2019

Can

Je salue une dernière fois mes collègues venus, comme moi, soutenir cette association caritative. Un match de basket. Un don de soi pour la bonne cause, une pause sportive entre deux prises. Je n'ai pas le temps de rester pour les ronds de jambes, les coupes de champagnes et les petits fours. Je ne peux pas me plaindre, vivre à cent à l'heure c'est ce que j'ai toujours voulu, moi, l'impatient hyperactif.

Après la pause de fin d'année tout a redémarré à fond, nous laissant à peine le temps de respirer, un jour par semaine.

Mais mon oxygène est ailleurs. Dans le regard, les sourires, les caresses et les paroles de Demet. La sensation de sa peau contre la mienne au réveil, mes doigts qui parcourent son corps...il est des routines dont je ne peut plus me passer.

Les cheveux encore humides, je débarque sur le plateau. Je passe entre les mains des coiffeuses, maquilleuses, accessoiristes et me voilà prêt, de Yaman à Divit en quelques minutes. J'aperçois au loin Demet, sous les traits de Sanem...ou est-ce l'inverse ?

Son sourire déployé sur le visage, je la suis quelques secondes du regard avant de m'engouffrer dans la petite salle où nous avons l'habitude de nous retrouver quand le tournage est à l'agence.

A peine une minute plus tard, j'entend un clap de fin. Ils ont fini de tourner la scène.

La poignée se baisse doucement et la luminosité extérieure vient éclairer la pièce. Ma main agrippe un avant bras et je plaque son corps contre le mur, suffisamment rapidement pour refermer le loquet juste derrière sans qu'elle ai même le temps de réfléchir à me résister.

Je ferme les yeux et incline ma tête dans sa nuque. Je respire son parfum et soupire, laissant mon souffle caresser sa peau à la naissance de son cou. Je sens les frissons sur ses bras, sa respiration qui change, son coeur qui s'emballe.

tu m'as manqué...

- Caaaan...

Elle pose sa main sur ma joue droite et me force à la regarder dans les yeux. La douceur de son regard apaise toutes mes attentes. Sa caresse s'éternise et je me glisse un peu plus fort contre la paume de sa main, fermant les yeux pour mieux apprécier le moment.

Sur la pointe des pieds, elle se hisse et m'embrasse, nos lèvres se frôlent à peine, prenant le temps de se savourer. Ma main navigue alors jusqu'à sa nuque et je la presse plus fort contre moi. Notre baiser devient plus primal, sauvage, impatient. Nos visages humides de nos salives mélangées trahissent le désir qui plane dans toute la pièce.

Dehors, la ville brille à travers les baies vitrées.

Quelques soupirs étouffés font place à de timides gémissements. J'ai du mal à me contrôler. Mon corps tout entier s'enflamme et mon érection presse contre son corps trop habillé. Elle ondule contre moi et dans un élan incontrôlable j'agrippe chacune de ses fesses et la soulève, la plaquant entre moi et le mur. Sa tête bascule en arrière, me laissant meilleur accès à la peau douce et parfumée de son cou.

Une de mes mains relève sa jupe et commence à caresser son entrejambe.

-Caaan, on ne peut pas, il n' y a même pas de loquet...

- Chuuuut...

Je grogne quelques mots incompréhensibles, je n'ai pas envie de m'arrêter. Demet me résiste et les quelques coups sur la porte finissent par avoir raison de ma détermination. Je soupire, résigné.

- Jamais un moment pour nous...

Je repose Demet par terre, me recule et lui souris. Elle dépose un léger baiser, bien plus chaste que ceux que nous avons partagés il y a quelques secondes. Je replace quelques mèches de ses cheveux, martyrisés par mes assauts et je souris bêtement...les maquilleuses et coiffeuses vont devoir recommencer. En terme de discrétion on a fait mieux.

Et plus si affinités...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant