Can, 29 ans, brillant avocat de formation flirte avec la télévision depuis quelques années, s'amusant à l'acteur. Quand une proposition qui pourrait faire bondir sa carrière est posée sur la table, il y met une condition, travailler avec l'actrice d...
Encore la sensation de ses lèvres. Douces. Sensuelles. Humides. Des lèvres qui appellent aux plaisirs. Quarante huit heures que je pense à ses lèvres, elles sont là, sous mes yeux, devant moi. Je les regarde, je les touche, et à cet instant, cette fois-ci nous y sommes. Fini le fantasme, fini les répétitions. Cagri est dans l'ombre, devant nous, quelque part et filme. Comme lors de nos essais, tout est allé très vite. Cette fois ci toute une équipe est derrière, à scruter nos moindres faits et gestes, à décortiquer chacune des émotions que nous allons faire passer.
Demet est entre mes bras, frissonnante sous mes doigts qui la serrent dans la douceur de notre étreinte et de ce baiser fugace. Je voudrais rester ainsi indéfiniment. Me perdre dans son parfum à l'endroit ou sa nuque rencontre ses épaules. Mordre cette tendre chair appétissante et oublier tout le reste.
Dans le script, mon personnage, Can Divit doit être immédiatement subjugué par sa mystérieuse inconnue. Il croit tout d'abord embrasser sa petite amie mais dans le noir, aveuglé, tous ses autres sens sont en éveils, alors il ressent sous ses doigts l'électricité qui passe et l'alchimie instantanée. Il capte une odeur délicieuse qu'il n'oubliera jamais. Et moi, à cet instant je n'ai même pas besoin d'aller chercher à composer avec une émotion lointaine parce que je suis complètement dans la peau de mon personnage, transporté par ma partenaire.
Elle se raidit brusquement et à contrecœur je la laisse m'échapper. Quelques secondes de fuite...
- coupez !
La voix de Cagri me ramène à la réalité.
- C'est parfait ! Franchement vous assurez, on aura même pas besoin de la refaire !
Cagri me sourit, il a l'air vraiment impressionné.
Je suis partagé entre la fierté de notre réussite et le désir de recommencer à la tenir dans mes bras. Elle a été très professionnelle. Brisant, au bon moment notre étreinte, suivant parfaitement le déroulement logique du scénario.
Je sors de la pénombre de la pièce et retrouve Demet déjà entourée de deux maquilleuses qui retouchent son visage. Accompagné de Cagri qui me tape dans le dos puis lève les pouces pour féliciter Demet.
Je m'approche d'elle souriant et confiant et elle me rend mon sourire. On dirait que le soleil brille à l'intérieur de la pièce.
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- C'est génial, on peut être fiers de nous Can ! On n'aura pas besoin de recommencer.
J'aime tellement son enthousiasme. Heureuse de réussir mais aussi et surtout de ne pas avoir à m'embrasser à nouveau aujourd'hui. Je ne peux pas en dire autant. Quel scène me permettra à nouveau de profiter de la douceur de ses lèvres ? Je soupire un peu fort.
- çà ne va pas Can ?
- si, je suis juste un peu fatigué...le tournage, mon déménagement...je ne dors pas beaucoup en ce moment...
