Le ferite dell'amore possono essere curate solo da chi le ha create.
Les blessures d'amour ne peuvent guérir que par celui qui les a faites.
Proverbe Italien .
Entre Juin et Décembre 2022
Can
Je n'aurais pas cru qu'un jour j'arriverai à me sentir autant chez moi à l'extérieur des frontières de mon propre pays. J'y ai pensé pendant des mois, ne voulant pas m'y résoudre mais Ferzan* a fini par me convaincre. Personnellement c'est tout de même un déchirement et j'ai l'impression de tourner le dos à ma patrie. Mais professionnellement c'est une opportunité en or de finaliser des projets qui n'ont jamais vu le jour en Europe et je ne pouvais plus reporter ces propositions si généreuses.
C'est d'autant plus un sujet embarrassant que ma relation avec Demet est compliquée, difficilement qualifiable...je n'ai même pas l'adjectif adéquat...
J'ai beau avoir des sentiments très forts pour elle, la désirer encore de tout mon cœur, je suis bloqué, incapable de me résoudre à passer à autre chose mais aussi paralysé à l'idée de retenter un « nous ». J'ai tellement morflé que je ne suis pas prêt à m'investir dans une relation. Il y a la presse, nos métiers, la pression de notre entourage. Je ne veux pas retomber dans la même spirale destructrice qui finirait par nous achever. Je n'ai pas envie non plus qu'on se déteste pour de bon. Le film où nous devions être à nouveau partenaires n'a pas abouti, comme si la fatalité s'acharnait encore contre nous ou qu'elle nous montrait au contraire qu'il ne servait à rien d'insister.
Je ne saurai qualifier ce que nous sommes l'un pour l'autre : surement pas un couple mais bien plus que des amis...
Quand nous nous sommes retrouvés il y a un peu plus six mois, qu'elle m'a avoué la vérité j'ai mal réagi, très mal réagi. Malgré ses aveux je l'ai rejetée. J'étais bien trop orgueilleux pour accepter SES mauvaises raisons ayant conduit à notre rupture. J'avais tellement enfoui de rancœur et de regrets durant toute la période où elle m'avait exclu de sa vie que je ne pouvais pas voir les choses autrement.
Mais le destin et mes plus proches m'ont envoyé de nouveaux signes. J'ai compris que pour guérir et me sortir de ce mal être permanent, je devais laisser mon cœur pardonner. Je pensais que les mois qui s'étaient écoulés m'avaient permis de guérir, que j'allais mieux, que je m'en étais sorti. Pourtant, mon incapacité à nouer une nouvelle relation, à en avoir envie, me prouvait bien le contraire, j'avais juste appris à vivre avec ma douleur, résigné. Alors au lieu de continuer à apprivoiser mon chagrin, j'ai dompté ma colère. J'ai laissé Demet entrer de nouveau dans ma vie, avec parcimonie. Elle s'intéressait à mes projets, m'appelait régulièrement puis de plus en plus souvent. Nous avions recommencé à partager des sorties avec des amis communs, ma mère l'invitait à dîner en même temps que moi et finalement nous avons enchainé sur des sorties tous les deux. D'un dîner en tête à tête par semaine, elle s'est insidieusement imposée dans mon univers, plus que je ne l'aurai voulu si on m'avait posé la question. Sans rien lui promettre, sa seule présence effaçait toutes les autres sur son passage. Comment ne pas être happé par sa personnalité solaire et sa joie de vivre ?
Elle était revenue mettre de la lumière dans ma vie. J'avais beau barricader mon cœur, elle avait la clé des serrures.
Lors d'un dîner chez elle durant l'été, son frère et sa sœur étaient venus me parler en aparté, me remerciant discrètement de lui avoir redonné le sourire. Selon eux, depuis que nous avions enterré la hache de guerre, elle était apaisée, heureuse et surtout elle ne parlait plus de ses problèmes de santé, semblant avoir accepté cette fatalité.
VOUS LISEZ
Et plus si affinités...
Roman d'amourCan, 29 ans, brillant avocat de formation flirte avec la télévision depuis quelques années, s'amusant à l'acteur. Quand une proposition qui pourrait faire bondir sa carrière est posée sur la table, il y met une condition, travailler avec l'actrice d...