Can, 29 ans, brillant avocat de formation flirte avec la télévision depuis quelques années, s'amusant à l'acteur. Quand une proposition qui pourrait faire bondir sa carrière est posée sur la table, il y met une condition, travailler avec l'actrice d...
Ma nuit à moi a été peuplée d'insomnie bien avant que la douleur ne se réveille. Je n'ai pas cessé de penser à Can. La manière dont il est parti...dont il m'a laissée seule après avoir si bien pris soin de moi hier...
Je sais bien que je n'ai que ce que je mérite. Qu'est-ce que j'espérais ? Qu'au moindre petit problème, qu'à la moindre petit alerte il allait rappliquer et que tout serait oublié ? Qu'il me tomberai dans les bras transi d'amour ? Que tout resterai derrière nous ?
Non. Can n'est pas comme çà.
Je l'ai repoussé si fort après lui avoir ouvert mes bras et mon cœur. A quoi pouvais-je m'attendre ? Il a morflé et doit certainement encore souffrir mais il n'est pas prêt à faire n'importe quoi, sa fierté en a pris un coup.
Moi même suis-je bien sûre de ce que je veux ? N'est-ce pas encore un caprice de ma part de me vouloir dans ses bras ? Sentir le réconfort et la sécurité de son corps face à la dureté du monde qui nous entoure ? Me sentir cajolée, aimée envers et contre tout parce que j'ai une petite baisse de moral ? Et quand tout ira mieux ? Quand j'aurais encore cet accès de liberté qui voudra tout balayer sur son passage ? Je ne peux pas encore risquer de tout compromettre, tout perdre. Aujourd'hui, malgré tout ce qu'il s'est passé, nous arrivons à être amis, nous nous voyons chaque jour même s'il y a des moments compliqués. Si jamais un nouveau chapitre s'ouvre entre nous et qu'un nouveau revers se présente je crois que nous ne serons même plus capable de travailler ensemble.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'appeler Beste. C'est ma bouée. Pourtant, avec Can, ce n'est pas forcément la personne que j'aurais envie d'appeler en premier, elle a trop souvent tendance à prendre sa défense. Ils s'entendent très bien, elle a tout de suite su que nous étions "si compatibles" comme elle me répète si souvent.
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Son coté meilleure amie a quand même pris le dessus et elle est venue, en plein milieu de la nuit pour me remonter le moral. Son soutien m'est indispensable. Elle maintient son avis initial et ne comprend pas comment je peux encore, aujourd'hui repousser Can de toute mes forces.
"ma chérie je sais que tu as peur, mais Can...enfin franchement ! Tu es si agaçante ! Il m'a appelé hier, il m'a raconté, il était inquiet, si prévenant au téléphone...je ne te comprend vraiment pas...je donnerai beaucoup pour avoir un homme comme lui à mes cotés ! "
Je sais qu'elle a raison mais...je ne peux plus revenir en arrière.
Après de grosses larmes et un câlin, elle a fini par repartir au petit matin.
Mon frère, ma sœur et ma mère m'ont téléphoné très tôt pour prendre des nouvelles et le temps semble distendu alors que j'attends Can.
Je prépare du thé, je me déplace à cloche pied jusqu'à la baie vitrée et je profite un moment de l'air frais quand j'entend la porte d'entrée s'ouvrir. Je sursaute et me rattrape in-extremis contre un rebord.
