Et plus si affinités...

46. Etoile filante

15 Août 2019

Can

De bains de soleil en câlins, de dîners amicaux en têtes à têtes, de baignades rafraichissantes en balades au bord de la plage, à l'abri des regards, nous avons passés deux journées idylliques. La chaleur, le goût du sel sur sa peau et son sourire reposé sont autant d'émerveillement.

Pourtant, je passe nerveusement mes mains dans mes cheveux et dépose mon portable sur la rambarde du bateau, soucieux. Ma conversation ce matin avec Faruk, l'appel d'Ilker à l'instant, la réalité de notre vie nous rattrape. J'aurais aimé pouvoir rester plus longtemps, prendre le temps, juste d'être deux, de discuter de toutes ces choses que nous n'avons pas encore abordé et surtout le bébé...

Se poser et réfléchir à notre avenir.

Demet, même si elle profite de ces moments de plénitude parce que c'est l'été, qu'Erkenci Kus vient de se terminer et qu'elle a besoin de vacances, se pose beaucoup de questions. De nombreux projets lui ont été proposé mais sa grossesse remet tout en question. Elle ne peut plus s'engager sur le long terme pour le moment.

Comment prendra t'elle la nouvelle qu'on vient de m'annoncer ?

Je dois, dès demain, prendre l'avion pour rentrer à Istanbul avant de m'envoler pour l'Italie. Mes agents et Faruk veulent absolument que je fasse une tournée Européenne tant ma popularité s'y développe à une vitesse effrénée. C'est une très bonne chose pour les affaires, pour la vente des projets à l'étranger et mon image mais çà nécessite un investissement personnel supplémentaire et ce n'est vraiment pas le meilleur moment pour moi.

J'ai tellement de choses à mettre en ordre, de sujets à aborder avec Demet...

Mes yeux se perdent vers l'horizon quand je sens ses mains m'enserrer par derrière et sa tête se poser contre mes omoplates. Je ferme les yeux un instant, me concentrant sur la douce sensation de son corps contre le mien, me donnant le courage nécessaire pour les minutes à venir. J'aimerai me retourner, la prendre dans mes bras et lui promettre que je ne la quitterai pas, jamais. Elle m'embrasserai délicatement, me laissant le loisir de savourer ses lèvres veloutées, d'approfondir notre baiser avant de reculer, dans un sourire, les yeux encore fermés. Nous savourerions l'infini de la nuit, la plénitude d'être juste ensemble.

Au lieu de cela, je laisse échapper un profond soupir et lui fait face, contrarié. Ce qu'elle remarque instantanément.

- Can ? Qu'est ce qui se passe ? Quelque chose ne va pas ?

- Je viens d'avoir Ilker au téléphone...

- Et ? Rien de grave j'espère ?

- Non...rassures toi, enfin pas dans ce sens là...

- Explique moi, tu me fais peur.

Je m'adosse à la rambarde, écarte mes jambes et l'invite à se placer entre alors que j'emprisonne son corps contre le mien un instant.

- Je veux que tu saches que quoi qu'il se passe je t'aime Demet, je t'ai toujours aimé, avant même de te connaître c'était déjà toi, il n'y aura jamais personne d'autre...

- Tu me fais peur Can, parle moi franchement...

Alors je m'exécute, je laisse se déverser les explications comme elle viennent. Ma discussion avec Faruk le matin même, le coup de fil de mes agents, les propositions de projets à venir, les partenariats avec les firmes espagnoles et italiennes, le festival des séries télé à Cannes en France en octobre...