Can
Les lignes du script défilent à travers nos visages, nos émotions et nos paroles.
Avec Demet j'apprend une nouvelle manière de travailler. J'avais ma propre vision des choses, scolaire, linéaire, je me rend compte aujourd'hui, ennuyeuse. Elle est entrée dans la danse, ou plutôt je suis entré dans la sienne et elle a balayé toutes mes habitudes de travail d'un revers de la main.
Elle me porte, m'inspire, donne un souffle incroyable à mon propre jeu d'acteur. Elle me fait ressentir et non plus composer. Nous ne sommes qu'au troisième jour de tournage du premier épisode mais nous avons déjà des automatismes comme si nous travaillions ensemble depuis des mois.
Aujourd'hui, nous avons tourné plusieurs scènes ensemble, les dernières de l'épisode puisque dans les 3 jours à venir je tourne seul ou avec d'autres membres de l'équipe. On ne se reverra donc que la semaine prochaine. J'ai déjà hâte d'être à l'épisode 2 pour pouvoir la retrouver.
Ces scènes tous les deux m'ont transporté si loin. J'ai quelquefois peur qu'à force je ne sois plus capable de faire la part entre la réalité et la fiction. Son regard et son sourire me font perdre tous mes moyens. Même s'ils sont fictifs, s'ils ne sont adressés qu'à mon personnage, l'avoir là, en face de moi, si fragile et délicate, si timide et hésitante me donne une envie de protection et de possession auxquelles je n'ai pas droit. Je dois juste me contenter d'être son partenaire, en espérant tout au plus devenir son ami.
Je me sens incroyablement vivant près d'elle mais dès que nos chemins se séparent, chaque soirs après le set je retombe dans l'ennui, ma routine sans elle devient morne et je n'ai pas goût à ce que je fais. Je me contente alors uniquement de penser au lendemain, aux scènes, aux nouveaux moments ensemble.
Je n'ai pas revue Deniz depuis le premier jour du tournage. Je culpabilise et je n'arrive pas à lui faire face. Comment passer du temps avec elle, construire quelque chose avec elle quand toutes mes pensées vont vers une autre ? Ce week end il faut que je lui parle, vraiment.
Je termine de ranger mes affaires dans la caravane quand j'entend toquer à ma porte.
- Can ? Can ? Tu es là ?
Demet. Comment voulez vous que je me la sorte de la tête...
- Oui ?
J'ouvre ma porte et sors tout sourire.
- excuses moi de te déranger, je pensais...enfin, si tu as toujours besoin pour tes cartons on aurait pu faire çà ce soir et comme çà pour me remercier et t'excuser de nous avoir fait recommencer la dernière scène un milliard de fois tu me cuisineras ton plat favori.
J'ai envie de la dévorer sur place. A cet instant, c'est d'elle dont je ferai bien mon plat favori mais je me garde de le lui dire. Alors je lui fais mon plus beau sourire (car je sais que les filles ont du mal à lui résister) et je me contente de jouer le gentleman...un peu dragueur.
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Et plus si affinités...
RomansaCan, 29 ans, brillant avocat de formation flirte avec la télévision depuis quelques années, s'amusant à l'acteur. Quand une proposition qui pourrait faire bondir sa carrière est posée sur la table, il y met une condition, travailler avec l'actrice d...