Chapitre 10

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Un homme me tourne le dos. Il est grand, élancé, habillé uniquement de noir. Ses petites fesses musclées se dessine à travers son jean, ça me donne envie d'y laisser traîner mes mains. Il avance et se met à marcher de plus en plus vite, je le suis sans parler. Au bout d'un moment je suis même obligé de courir. Je ne sais pas pourquoi mais je veux le rattraper. J'essaye de l'appeler mais je ne me rappel pas son nom, je ne suis même pas sûr de le connaître vraiment. C'est bizarre d'ailleurs. Je ne sais même pas pourquoi je le poursuit aussi avidement. En regardant autour de moi je ne reconnais pas l'endroit. C'est flou. Il m'entraîne vers un coin plus sombre que le reste du décor. Il s'arrête net et je manque de lui rentrer dedans. Je suis à bout de souffle. Cette course m'a épuisée . Quand il se retourne je reconnais enfin son visage. C'est Julian qui me regarde droit dans les yeux. Son regard limpide me donne des frissons. A moins que ce ne soit le sourire mordant qui dessine ses lèvres. Je n'aime pas ce sourire. Il a l'air hostile, je m'en méfie. Une vague de peur inonde ma tête et mon coeur. Ses lèvres bougent mais je n'entends pas ce qu'il me dit. Je le force à répété et il éclate de rire. C'est froid et totalement dénué de bienveillance. Qu'est ce qu'il lui prend. Je tends l'oreille et essaye tant bien que mal de comprendre la phrase qu'il a l'air de répéter en boucle. Je ne saisie toujours pas. J'ai de plus en plus peur. Et puis d'un coup un son me parvient. Comme un murmure. Je crois discerner de mieux en mieux ce qu'il baragouine. Sa voix ce fait plus distinct jusqu'à ce qu'il se mette à crier en répétant encore et encore la même phrase. « La petite grosse de la soirée ». J'ai envie de pleurer mais je n'y arrive pas. Je voudrais le faire taire en plaquant mes mains contre sa bouche, ou même le gifler de toute mes forces pour oser prononcer cette phrase horrible. Mais mon corps refuse de bouger. Soudain il s'arrête, son sourire disparaît et une expression remplie d'inquiétude transforme son visage. Il se jette sur moi et m'attrape par les bras. Il me secoue puis me grogne au visage « Réveille-toi Charlie ».

J'ouvre les yeux en grand et me redresse aussi vite que je peux. Manque de bol, ma tête vient heurter violemment une surface aussi dure que mon crâne.

-Aïe !! Mince Charlie tu as faillis me casser le nez.

Je porte ma main à mon front. J'ai mal moi aussi sur le dessus du crâne, à la limite entre ma peau et mes cheveux. Je suis un peu déboussoler mais je reconnais tout de suite le lieu. Je suis assise sur mon lit, dans ma chambre d'hôtel. Je regarde la personne que j'ai manqué de défigurer, c'est Ashton. Qu'est-ce qu'il fiche ici ? Pourquoi et comment il s'est retrouvé dans ma chambre ? Ça m'énerve de le savoir ici sans mon autorisation.

-Putain mais qu'est-ce que tu fais
Ash ?

Je suis sèche, presque agressive. Mais entre mon cauchemar et la présence de mon frère, rien ne m'oblige à être de bonne humeur. Je le regarde frotter son nez avec sa main. Je crois qu'il n'a pas apprécié le coup de boule. Je m'en veux un peu en voyant sa grimace de douleur.

-Excuse moi, je t'ai fais mal?

Il secoue la tête pour me signifier que non. Ok c'est déjà un bon début. L'expression de son visage change elle aussi, il à l'air de se radoucir.

-Mais ça aurait pu être pire ...

Il me dévisage avec inquiétude, au point qu'il vient poser ses mains autour de mon visage. Ça me rappel quand j'étais plus jeune et qu'il avait quelque chose d'important à dire. Il me regardait toujours droit dans les yeux en déposant ses mains en coupe sur mes joues. Il captait mon regard avec le sien. C'est exactement ce qu'il fait en ce moment.

-J'ai frappé plusieurs fois à la porte et tu n'es pas venu m'ouvrir. Je savais que tu était déjà rentré de ta balade avec Julian donc tu devais forcément être dans ta chambre. Comme tu ne répondais pas je suis entré dans ta chambre et je t'ai entendu gémir. J'ai cru que tu pleurais alors je me suis précipité vers toi. Et puis je t'ai vu étalé sur ton lit avec le visage crispé mais les yeux fermés. Je t'ai attrapé par les bras mais tu refusais de te réveiller. Et d'un coup tu as ouvert les yeux et tu m'as presque éclaté le nez. Quelques centimètres de plus à gauche et tu aurais dû appeler une ambulance.

Aussi imparfaite soit-elle !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant