Chapitre 27

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Ça fait deux semaines que nos vies avec Ashton ont viré au cauchemar. Deux semaines que j'alterne entre les pleurs, la colère et la déception. Ashton, lui, est revenu vivre chez nous quelques jours après la cérémonie. Il s'était sauvé après le drame et ne nous avait presque pas donné de nouvelles pendant deux jours. Jusqu'a ce qu'il vienne toqué à la porte, une valise à la main. On aurait dit un zombie. Il nous avait tous pris dans les bras un par un en marmonnant des excuses à peine audibles. Je sais que ça avait troublé les autres de voir leur grand frère, leur roc, détruit et malheureux. On en discutait peu, préférant ne pas retourner le couteau dans la plaie. Maya n'arrêtait pas d'appeler Ash. Il ne lui répondait jamais. Quand nous lui avions demandé pourquoi, il nous avait confié ne pas se sentir capable de lui parler "cordialement". Je ne m'attendais pas à une telle réaction de la part de mon frère, lui qui est calme, posé, rationnel. Il s'est changé en bête féroce en l'espace de deux semaines. Pire que ça, il voue a Maya une haine profonde et vorace qui le ronge à petit feu. Parfois, quand l'émotion est un peu trop intense pour son cœur, il nous vomi sa rancoeur en nous disant que la prochaine fois qu'il entendra la voix de cette femme, ça sera au tribunal, pour leur divorce. J'aimerais qu'il puisse discuter avec elle avant. Les explications qu'il a reçu lors de notre affrontement ne lui ont pas suffit. A nous non plus d'ailleurs. Mais lui il l'a aimé. Suffisamment pour vouloir qu'elle devienne sa femme. Ce n'ai pas rien n'est-ce pas ? Ça donne au moins à Maya le droit d'essayer de se défendre, tout le monde devrait avoir le droit de se défendre. Je ne veux pas lui trouver d'excuse ou lui pardonner, je la déteste, mais au risque de me répéter mon frère, lui, l'a aimé. Il l'aime probablement encore malgré tout ce qu'il nous dit. C'est pour ça que la colère le ronge d'ailleurs. C'est son amour pour elle qui lui grignote les entrailles. Tout ce que je veux, c'est apaiser son cœur et son esprit. Même si pour tout vous avouer j'espère ne plus jamais la croiser de ma vie, je ne sais pas si je serais capable de me retenir de la gifler en plein visage pour tout le mal qu'elle a voulu me faire. Mais je laisse mon frère s'occuper d'elle, je n'ai pas mon mot à dire. Je suis seulement là s'il a besoin de moi. Et puis, j'ai mes propres batailles à mener. Romy me réclame Julian presque tous les jours. Je n'ai pas eu la force de lui expliquer ce qu'il s'est passé entre nous. J'espère secrètement qu'à force de lui dire que nous ne le reverrons pas tout de suite, elle finisse par abandonner l'idée de le revoir, voir même de l'oublier. Je sais que je suis lâche, mais je n'ai pas la force de briser le cœur de ma fille. J'ai déjà un mal fou à réparer le mien.

Les jumeaux et Knox ne savent plus quoi faire avec nous. Ils sont déjà allé chercher Ashton au bar trois fois en deux semaines. Le proprio, un copain de Knox, l'avait averti qu'Ashton buvait comme un trou et commençait même a chercher la bagarre. Il ne nous le dit pas mais il est totalement abattu, vidé de tout l'essence qui le caractérisait. Il en oubli même d'être chiant, c'est pour vous dire à quelle point l'heure est grave. Jeudi dernier, les garçons ont ramené Ash dans un état lamentable. Il tanguait dans tous les sens et il a finit par vomir dans un pot de fleur. Assis sur le canapé, Ashton s'était mis à pleurer. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Il n'arrêtait pas de répéter que tout était de sa faute. Que rien ne se serait produit s'il n'avait jamais fait parti de nos vies. Avant cette scène, je pensais que mon coeur ne pouvait pas se briser d'avantage, j'avais tord. Ashton a réussit à creuser un peu plus profondément le trou que j'avais dans la poitrine.

Ce soir, les jumeaux ont décidé de tous nous réunir pour une soirée pizza. Je reconnais qu'ils ont mis du cœur à l'ouvrage. Néanmoins je n'ai pas envie de participer à ça. Je n'ai pas faim. Je n'arrive même plus à manger. Je me nourris pour dire de garder un minimum de force pour m'occuper de Romy mais je n'ai plus aucun entrain. Je suis vide. Le seul point positif dans toute cette histoire c'est que j'ai perdue trois kilos.
Comme tous les soirs depuis deux semaines, je me suis retirée dans ma chambre directement après avoir couchée la petite, mais ma porte s'ouvre en grand et mon casse-pied de frère se pointe à côté de mon lit.

Aussi imparfaite soit-elle !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant