Chapitre 17

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JULIAN

C'est la quinzième fois que je relis la même page. Je dois absolument me concentrer parce que ce compte rendu est très important pour la suite de la procédure. Mais rien n'y fait. Chaque fois que je termine une phrase, je suis incapable de me souvenir du début. Mais qu'est-ce qui m'arrive bordel ? C'est drôle, je me pose la question comme si je ne connaissais pas déjà la réponse. Je laisse tomber la feuille sur mon bureau, je ne vais pas insister , de toute façon je n'arriverais à rien pour l'instant. Enfin pas tant que je serais dans cet état. Je m'adosse plus confortablement à mon fauteuil, mets les pieds sur le bureau et desserre ma cravate. J'ai l'impression qu'elle me coupe la respiration. A moins que ce ne soit plutôt ELLE qui me coupe la respiration. Je me frotte le visage et les cheveux énergiquement, comme si ça pouvait me remettre les idées en place. Mais lorsque je ferme les yeux, ce sont les siens qui apparaissent. Il y a quelque chose de différent des autres filles dans son regard, comme une sorte de fragilité. La première fois que j'ai croisé son regard de biche apeuré , j'ai eu envie de l'enfermer dans une cage pour la protéger de tout et de tout le monde. Mais il y a aussi quelque chose que je n'arrive pas à décrypter encore. Peut être une forme de candeur mélangée à de l'abnégation pure. Ce qui n'enlève rien à son sale caractère. C'est une effronté doublée d'une chieuse ! Elle est capable de remettre à sa place n'importe qui si elle se sent attaquée, sans oublier qu'elle met toujours son nez partout. Elle sait tout sur tout le monde, une vraie commère. Enfin, uniquement lorsque le sujet concerne une autre personne parce que lorsqu'il s'agit d'elle, elle est totalement à l'ouest. Parfois elle n'est même pas capable de voir un éléphant au milieu d'un couloir. Mais peu importe, ça la rend charmante et attirante. D'ailleurs j'adore sa façon de flirter sans le vouloir. Elle a cet air tellement innocent quand elle fixe mon regard et qu'elle me balance ses petites punshline ! Mon dieu que c'est sexy ! Et je ne vous parle pas des petits cris qu'elle poussent quand elle prend du plaisir. Rien que d'y penser ma queue réagit à la seconde. Je ne suis plus un adolescent pourtant ! Je ne devrais pas bander juste en me remémorant les quelques minutes ou j'ai pu la sentir, la pénétrer et la faire jouir. Bon il faut dire que j'ai sacrément pris du plaisir aussi. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressentis tous ses petits picotements dans ma colonne vertébrale. Putain mais qu'est-ce qui m'arrive. J'ai l'impression de penser comme une gonzesse. Ressaisis-toi Julian merde ! Des bruits dans le couloir me sortent de mes pensées. J'entends le rires de nos deux secrétaires puis une porte claquer. Je suis enfin seul. Ashton est parti plus tôt pour retrouver Maya. Je devrais rentrer moi aussi, prendre une bonne douche bien froide et arrêter de me torturer l'esprit avec tout ça. J'ai vraiment joué les enfoirés tout à l'heure. Quel con, à peine finis je l'ai viré de mon bureau en me servant de son frère comme excuse. Moi qui voulait jouer les gentlemans, c'est raté. Elle doit me détester maintenant. Est-ce que je devrais rattraper le coup ? Il faut que je lui parle, mais pour lui dire quoi ? "J'ai adoré nos deux partis de jambes en l'air mais il ne se passera jamais rien de plus que ce que j'ai décidé. Par contre si tu veux recommencer, juste pour prendre ton pied, c'est quand tu veux !". J'espère que ma mère ne me voit pas de là haut, elle aurait honte. Elle m'a appris à respecter les femmes quoi qu'il arrive et j'ai l'impression d'avoir fais tout l'inverse avec Charlie. Comme si j'avais merdé sur toute la ligne. Si je pouvais, je recommencerais tout depuis notre rencontre. Je recommencerais même bien avant ... cela m'aurait éviter d'avoir à affronter tout ce merdier. La porte d'entrée s'ouvre avec violence et celle de mon bureau ne tarde pas à claquer contre le mur. Une tornade blonde se tient dans l'embrasure. Elle me fixe avec un regard dure qui vient assombrir les beaux reflets brun-doré de ses yeux. 

-Charlie ? Tu n'es pas parti en même temps que Nadine ?

-Si, mais je lui ai dis que j'avais oublié quelque chose à mon bureau, alors j'ai fais demi tour et me voilà.

Aussi imparfaite soit-elle !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant