Chapitre 1

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Ca allait être le plus beau jour de sa vie. Son mariage approchait à grands pas. On était au dernier essayage de la robe. Tout était P.A.R.F.A.I.T.
La robe de princesse au bustier orné de perles et de brillants. Un voile en broderie anglaise, summum du raffinement. Un collier de perles de culture pour habiller son cou fin et gracieux. Évidemment une paire de Louboutin nacré aux pieds, standing oblige. Et pour terminer en apothéose : une extraordinaire bague de fiançailles qui étincelait à son annulaire gauche.
Elle se regardait dans le miroir avec beaucoup d'émotion, tout comme l'ensemble des personnes qui l'entourait, dans la plus belle boutique de robe de marié de Paris. Oui tout le monde la regardait avec les yeux embués de larmes. Même les vendeuses, la main sur le coeur, la contemplaient avec admiration et envie. Tout le monde était sous son charme. Enfin tout le monde sauf moi!
J'avais beau la détester, elle allait faire une super mariée cette saleté. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas jalouse! Pas du tout. Non non non. Absolument pas. Bon, peut-être un peu. Beaucoup en fait. Mais vous le seriez aussi si vous étiez à ma place ! La nana en blanc au milieu de la pièce c'est Maya, parisienne prétentieuse de mère en fille. C'est la propriétaire d'un des restaurants les plus branchés du Paris mondain dont le sous sol cache un des clubs les plus sélect de la capital. Et elle va se marier avec un avocat d'affaire très prisé, canon de chez canon, et qui a été mannequin dans sa jeunesse. Maya est belle avec sa chevelure de feu, son corps fin et tonique, et en plus de ça elle est très intelligente et cultivée, et polie aussi. au yeux du monde ? La perfection incarnée. A mes yeux ? Une pétasse bon chic bon genre pleine de manière et de chichi. Vous vous demandez surement pourquoi, si je la déteste autant, je me retrouve assise dans le temple du tulle et de la meringue à la contempler ainsi ? La raison est simple, le futur marié c'est mon grand frère, Ashton. Ne vous méprenez pas je suis heureuse pour lui qu'il s'unisse à une femme aussi classe et au pédrigrée irréprochable. Visiblement elle le comble de bonheur mais surtout elle le sort de sa zone de confort. Mon frère n'étant pas un grand fêtard, elle avait au moins le don de lui sortir quelque fois le balais qu'il avait dans les miches. Métaphoriquement parlant bien sur.  

Mais merde trop de perfection pour une seule personne c'est quand même injuste. Elle tenait même parfaitement en équilibre sur des échasses de 12 cm sans la moindre crainte de se péter une cheville. Si je me compare à elle, c'est certain que je ne fais pas le poids. d'ailleurs en parlant de poids ... Moi je me traine mes nombreux kilos en trop, mon blond foncé aux mèches claires un peu fade, mes vergetures et mon langage fleuri. 

J'ai de quoi être jalouse non ?

-Charlie ? Tu vas continuer à rêvasser comme une bécasse ou tu vas répondre à la question que ma mère t'a posée ?

Charmante en plus hein ? Je regarde autour de moi et remarque que dix paires d'yeux son braqués dans ma direction, attendant avidement ma réponse. Je croise le regard de sa chère maman et lui répond la première chose qui me vient en tête.

-Pardon, j'étais éblouie par la vision angélique de votre fille dans la plus belle robe de sa vie. Vous disiez ?

Pas mal la pirouette avouez ... Sa mère me lance un regard remplis d'étonnement et d'une pointe de dégoût.

-Je vous demandais si vous aviez trouver un cavalier pour le mariage. Pour une raison qui me semble absurde ma fille vous a choisi pour être une de ses demoiselles d'honneur. Il est donc inconcevable que vous veniez seule. Etre la sœur du marié ne vous octroie pas toutes les fantaisies après tout.

Sa mère ? La même pétasse mais en vieille.

-Oh mais je cherche vous savez, je cherche.

Aussi imparfaite soit-elle !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant