Chapitre 15

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Quand je retrouve Camilla le samedi après-midi, elle est dans le jardin en train de faire de la balançoire. Le fait qu'il ait plut toute la semaine à donner à l'air une fraîcheur palpable. En m'approchant d'elle, je m'aperçois qu'elle fait la moue. Mince, ça ne va pas être une après-midi des plus sympathique.

« Camilla, qu'est-ce qui ne va pas ? »

Elle me regarde droit dans les yeux et son visage se transforme rapidement pour laisser place à la colère. J'hésite à faire demi-tour et faire comme si je ne lui avais pas parlé.

« Tu es une nounou pourrie ! Tu n'es jamais là pour jouer avec moi. Tu sers à rien. »

« Mais Camilla, il y a mes cours. Si je ne réussis pas, je ne pourrais pas rester étudier et je devrais retourner en France. »

« De toute façon t'es pas intelligente, ça te sers à rien d'étudier. »

Cette petite diablesse ne manque pas d'air. Je me retrouve prise entre deux chaises. L'envoyer paître avec sa mauvaise humeur et son manque d'éducation, ou la raisonner car il s'agit avant tout d'une enfant qui se sent seule. Mon cerveau choisi l'option une sans le moindre doute. Mais la situation est assez compliquée comme ça entre nous deux.

« Je ne peux pas changer le passé, mais on peut faire en sorte de rendre le présent un peu plus sympa. Tu veux jouer à quoi ? »

La petite semble hésiter un instant mais un large sourire vient s'ancrer sur ses lèvres, m'indiquant que j'ai gagné le combat.

« A la rançon ! Ma dernière nounou n'a jamais voulu y jouer... Mais j'adore ce jeu ! »

J'hésite un instant. Si elle n'a jamais voulu y jouer, c'est qu'elle devait avoir des raisons. Je grimace d'avance avec appréhension mais je me suis promise de faire un effort. Après tout, il ne doit pas être plus horrible que le jeu de la guillotine.

« D'accord. »

Elle pousse un cri de joie en sautant de la balançoire pour venir me rejoindre.

« Tu es ma prisonnière parce que je t'ai kidnappé ! Et tu restes attachée jusqu'à ce que je demande une rançon. »

« Je ne suis pas sûre que ce jeu soit très sympa en fait. »

« Aller ! Juste quelques minutes ! »

« Ok, mais après tu vas ranger ta chambre, c'est pire qu'un champ de bataille. » Ordonne-je en levant les yeux au ciel.

Elle applaudi en acquiesçant et me prend la main en me désignant la cabane. Je la suis sans conviction et une fois rentrée dans l'abri en bois qui doit faire office d'établit, elle me demande de m'asseoir par terre. J'obtempère au vu de son sourire joyeux et de sa bonne humeur soudaine. Je ne veux pas qu'elle s'énerve davantage aujourd'hui, je n'en aurais pas la patience, mes nerfs déjà retournés par tous ces évènements. Elle prend une corde et tourne autour de moi avec sa rapidité vampiresque. Je me retrouve saucissonnée en moins de cinq secondes. Elle resserre les cordes autour de mes poignets dans le dos avec une telle force que j'en ai mal aux bras.

« Eh Camilla doucement ! On ne peut pas simplement faire semblant, je ne bougerais pas, desserre les cordes tout de suite ! »

La vampiresse glousse et son sourire machiavélique m'indique que je vais rester dans cette situation inconfortable.

« C'est juste pour deux minutes ! Soit patiente. »

« Camilla, relâche-moi c'est un ordre ! »

Elle secoue son index devant moi de gauche à droite en faisant de même avec sa tête.

« Tah tah tah... Les prisonniers ne donnent pas d'ordre. »

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