Chapitre 28 - James

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- Val' ? Qu'est ce que tu fais là ? lui demandé-je en le voyant sur le pas de ma porte, les yeux rougis et les cheveux en bataille.

- Laisse-moi entrer, s'il te plaît, me supplie-t-il, et j'ai soudain un mauvais pressentiment.

- Ça va ?

- Un verre, me dit-il avec un regard brouillé par les larmes.

Je cours presque dans la cuisine aller lui chercher un verre et la bouteille de vodka.

- Tiens, bois, lui dis-je en lui tendant le verre d'alcool.

Il avale deux gorgées, et plonge ses yeux gris dans les miens. Des immenses cernes pochent en dessous de ses pupilles, et je me demande combien de temps il a dormi cette nuit.

- Nuit blanche ?

- Ouais, affirme-t-il. Si tu savais, rit-il faussement.

- Explique-moi, répondis-je, en m'asseyant à côté de lui.

- Je l'ai dit à mes parents, enfin tu sais pour quoi, commence-t-il. Et... au début, j'ai vu leurs yeux s'agrandir, je te jure, on aurait dit des boules de bowling, rit-il de nouveau, mais je sais que c'est nerveux. Après... ma mère, elle m'a dit que ce n'était pas grave, et je t'avoue que ça m'a surpris de sa part.
Mais j'ai été trop naïf... Juste après, mon père a hurlé que c'était inacceptable, que j'étais un fils du diable, tu vois le truc, quoi. Ma mère a aussitôt changé d'avis, et elle m'a dit que c'était contre les idées de Dieu, que je n'étais pas homosexuel, que je traversais simplement une mauvaise passe... tout ça, continue-t-il.

- Et ton père t'a frappé, terminé-je en colère.

- Exactement. Comme je ne changeais pas d'avis, il m'a dit de dégager, et de plus jamais revenir. Ma mère pleurait, mais maintenant, je pense que c'était juste pour me faire souffrir encore plus, ajoute Val', sur un ton las.

- Ouais. Je vois le truc. C'est vraiment pas cool, murmuré-je. Tu ne mérites pas ça, ce n'est encore moins de ta faute si tu aimes les hommes. Tes parents sont des vrais...

- Non, ne dis rien, James. Je ne veux pas les insulter. Ils sont bons, ils croient simplement en des croyances qui leur ont été apprises. C'est normal, pour eux de penser comme cela. Et si j'avais suivi le bon chemin, j'aurai été comme eux, réplique-t-il.

- Eh bien moi, je te préfère comme ça. Tu es bien plus drôle et souriant que n'importe quel autre faux-catho, rigolé-je, en lui donnant une frappe dans le dos.

- Arrête de raconter n'importe quoi, toi ! s'écrie-t-il, en tombant sur moi.

Je ne m'y attends tellement pas, que ma chaise bascule, et nous nous retrouvons au sol, l'un à côté de l'autre.

- Ça va ? Je t'ai pas fait mal ? me questionne-t-il, les yeux énormes.

- Tu rigoles ? Tu pèses le poids d'un oiseau, comment pourrais-tu me casser quelque chose ? esquissé-je un sourire.

- Ouais, ok, j'ai compris, dit-il en levant les mains, après s'être relevé.

Je fais de même, accroché à la table de la cuisine pour m'aider.

- Val' ? appelé-je doucement, lorsque je rencontre son dos.

- Bouh ! s'exclame-t-il, en se retournant vivement, me faisant lâcher un hoquet de surprise.

- Putain, enfoiré ! Reviens ici ! crié-je, sans faire monter ma voix dans les aiguës.

Quand nos regards se croisent à nouveau, je devine sans mal qu'il est un peu bourré, un peu pompette.

- Attends, viens là. Je veux te demander un truc, dis-je.

Son sourire s'agrandit, alors qu'il descend les marches de l'escalier qu'il avait commencé à grimper.

- Oui ?

Je fais craquer mes jointures de doigt, et range la bouteille de vodka à sa place.

- Hé, j'en veux d'autre moi !

- Non, je ne crois pas, répliqué-je, en voyant le verre qu'il n'a même pas terminé.

- Tu m'écoutes ?

- Oui, quoi ? Ce n'est pas que j'ai envie de pisser, mais...

- Val' ! C'est sérieux, là ! Tu voudrais habiter ici ? Enfin, vu que tu n'as plus vraiment de lit où dormir, j'ai pensé que ça serait cool que tu viennes là. En plus, mes parents ne sont pas ici. Donc... tu pourras regarder la télévision quand tu le souhaites, manger, boire, dormir à l'heure que tu veux...

- Ouais, j'accepte carrément, confirme-t-il, et je suis content qu'il vienne loger ici. Merci beaucoup, James. Je sais pas trop comment te remercier...

- Va finir ton verre, et mets-le dans le lave-vaisselle, déjà, ordonné-je en riant comme un timbré devant sa grimace.

- Tu vas me faire vivre l'enfer, ici, répond-il.

- C'est toi qui a signé le contrat, grogné-je quand il m'envoie de l'eau dans la figure.

- Ne m'arrose pas, marmonné-je dans ma fausse barbe. Ok, on va régler ça tout de suite ?

- Je t'écoute, lance Val', en se pinçant les lèvres pour empêcher de faire venir un gros fou-rire.

- Demain, on va chercher tes affaires chez tes parents. Ils ne sont pas là, c'est ça ?

- Ouais, ils travaillent toute la journée.

- Ensuite, tu ranges ça dans la chambre d'amis, ok ?

Il hoche la tête, et je me surprends à remarquer son état de lucidité, malgré le fait qu'il ait un peu bu.

- Après, c'est le plus dur. Pas de vêtements à la traîne, de chaussettes, de vaisselles, tout doit être rangé à sa place...

- Quoi ? Bro, t'es sérieux ? Je suis le mec le plus bordélique qui puisse exister. Tu pourras jamais me forcer à apprendre à ranger ! s'écrie-t-il.

Le fou rire qui menaçait d'exploser prend toutes ses couleurs, lorsque Val' le lâche dans le no man's land. Nos poitrines respectives se soulèvent au fil de nos hoquet, et bientôt, des crampes se placent au creux de mes joues.

- T'en as pas marre de raconter des conneries ? dis-je en souriant.

- Non, c'est rare de te voir rire.

En l'espace de deux secondes, l'ambiance entre nous a tourné, et s'est changé en un sujet bien plus sérieux.

- Je suis désolé, m'excusé-je, en passant une main sur mon front.

- Ce n'est pas grave. Donc je mets le verre dans le lave-vaisselle, c'est ça ?

- Ouais, c'est ça, répondis-je, en souriant à nouveau.

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heyyyy how are u today ? plus qu'une semaine et c'est les vacances omg enfin

je publie aujourd'hui parce que demain je pourrais pas, donc voili voilouu
sinon vous en pensez quoi de l' histoire en général ?

c'est tout pour moi, prenez soin de vous et pensez à aimer les gens :)

à la prochaine :)

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