130 - L'Assassin Habite au 21 de Henri-Georges Clouzot (1942)

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Dans le cadre des Mille Films De Ma Vie, je vous propose aujourd'hui un classique du Polar Français L'Assassin Habite au 21 de Henri-Georges Clouzot (1942) avec Pierre Fresnay, Noël Roquevert, Suzy Delair, Jen Tissier, Pierre Larquey, Raymond Bussières et Gabriello.

Un mystérieux assassin commet des meurtres en série et laisse sur ses cadavres sa carte de visite au nom de M. Durand. Le commissaire Wens trouve une piste qui le mène à Montmartre dans une pension de famille, les Mimosas. Il se déguise en pasteur et s'inscrit comme pensionnaire.

Pourquoi ce film : Adapté très librement (personnage, lieu, coupable différent) du roman anglais de Stanislas-André Steeman, un des maitres du Polar à la Française Clouzot (pas l'inspecteur) délivre une satire grinçante et passionnante de l'âme humaine tortueuse et complexe à travers le (ou les) coupable.

Assez bizarrement en déplaçant l'enquête au sein de cette Pension à Montmartre, Clouzot fait plus anglais que le roman et va dans les pas d'Agatha Christie, avec ses personnages hauts en couleurs, comme ses pensionnaires tous des coupables en perspective, comme un peu dans Arsenic et Vieilles Dentelles.

Jusqu'au bout on tient en haleine, ayant peur pour ce cher commissaire (Fresnay) un peu le seul être normal dans cette galerie de portrait d'assassins en puissance, on craint pour la fiancée du commissaire (Delair) qui n'attend qu'une chose pour chanter (pas faire chanter) en prenant des risques inutiles. Mais son Raymond Bussières chantera en haut d'un réverbère une chanson sur les gendarmes qui feraient polémique aujourd'hui un peu comme dans Guignol dans le fameux théâtre du même nom.

Grâce aux situations loufoques et surtout aux dialogues percutants et incisifs dans la bouche d'acteurs habitués à ses envolées lyriques, avec en tête Pierre Larquey, Noël Roquevert et le formidable Jean Tissier, un personnage à lui tout seul, le film est plus léger que le scénario l'oblige, même si le film reste noir à l'arrivée.

Et bien sûr à la tête de ce groupe d'acteurs souvent comédiens de théâtre, le grand Pierre Fresnay qui en imposait de sa simplicité et de son talent à chaque dialogue avec comme Jouvet son phrasé particulier.

J'aime bien aussi les décors et la lumière (André Andrejew et Arman Thirard) fait d'ombre et de lumière noirs et blancs dans ce vieux Paris du début du 20ème siècle du côté de Montmartre.

Un Bon polar efficace, court sur le fond, mais arrive à être explicatif et concret sur la forme, et grâce à ses comédiens on déguste ses dialogues savoureux avec une pointe de piment.

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