140 - Ida de Pawel Pawlikowski (2014)

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Dans le cadre des Mille Films de ma Vie, je vous propose Ida de Pawel Pawlikowski (2014) avec Agata Trzebuchowska, Agata Kulesza, Dawid Ogrodnik, Joanna Kulig , Jerzy Trela et Mariusz Jakus

Dans la Pologne des années 60, avant de prononcer ses vœux, Anna, jeune orpheline élevée au couvent, part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie. Elle découvre alors un sombre secret de famille datant de l'occupation nazie.

Pourquoi ce film : Premier film Polonais dans ce classement pour ma part. Film polonais qui existe les papilles des journalistes et votants de toutes les compétitions dans le monde, au détriment même de Mommy de Xavier Dolan, dont l'Oscar du Meilleur Film Etranger.

Pourquoi parlez de Mommy ici, outre le fait que la comparaison est un faire entre un génie de 25 ans, avec un réalisateur avec beaucoup de talent, qui a choisi volontairement un choix esthétique, au bord de la passion religieuse.

Car outre le format carré des deux films (ce qui veut dire que bientôt on pourra voir nos vidéos sur nos montres), Ida est plus formel et éblouissant dans le sens de la lumière, qu'une histoire qui nous prend aux tripes.

Sœur Anna (Ida) retrouve une tante inconnue, ancien procureur stalinien tombé dans l'alcool, qui lui révèle ses origines juives. Toutes deux partent à travers la campagne afin de comprendre ce qui est advenu de ses parents sous l'occupation nazie. Au village où ils vivaient, l'omerta règne, nul n'avoue connaître les Lebenstein.

A mesure que le mystère se lève, Ida découvre la vie hors du couvent, la faiblesse des Hommes, la musique , grâce à un groupe de Jazz qui fait sonner Coltrane au fin fond de la campagne.

L'autre point fort est cette lumière (le film est en noir et blanc) qui met une aura au personnage proche de la sainte que pourrait devenir cette sœur, mais qui sera approché par le péché véniel.

Et puis je pense que c'est façon de filmer (caméra fixe, ce qui est rare de nos jours) qui a excité les votants, les personnages du film sont jamais filmés en gros plan ni même au centre de l'écran (sauf pour la scène de lit qui remplit l'écran), les personnages quelles qui soient et surtout nos deux héroïnes se retrouvent coincer sur un quart de l'écran (en bas, à gauche, à droite, à gauche ou au centre) en tout petit, laissant le reste du décor prendre le soin de parler d'image. C'est joli mais spécial à voir.

Les deux actrices sont formidables, entre la sage et le diable, comme beaucoup de films. A la différence d'Haneke, dont on peut penser que le réalisateur s'inspire, le scénario est faible, plus un film contemplatif que de réflexion, même sur le pouvoir et les conséquences du communisme.

Le film devrait remporter à la suite Golden Globes, Césars et Oscars du Meilleur Film Etranger.

En revanche, un très bon générique pour jouer au Scrabble.


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