145 - Birdman de Alejandro Gonzales Inarritu (2014)

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Dans le cadre des Mille Films De Ma Vie, je vous propose Birdman de Alejandro Gonzales Inarritu (2014) avec Michael Keaton, Edward Norton, et Emma Stone, Andre Roseborough, Naomi watts, Amy Ryan et Zach GAalifianakis.

Pourquoi ce film : Si vous avez aimé les plus grands films du cinéma relatant le théâtre, pour la confrontation des acteurs comme dans Eve de Joseph L. Mankiewicz, dans la candeur de rêver d'Hollywood comme Barton Fink, sur les méandres tortueux du théâtre comme Entré des Artistes, Le dernier métro et bien Les enfants du paradis, ou sur la réflexion sur l'âge et d'avoir été dans Opening NIghts de John Cassavetes vous allez adorez ce film.


Si vous pensez voir un super-héros ou son acteur qui disjoncte, ce n'est pas le sujet, passez votre chemin, le film est plus fin et intelligent que ce l'affiche pourrait démontrer au premier regard.

Le film qui ouvre sur le dernier poème écrit par Raymond Carver, va ponctuer toute l'ambiance et la suite du film. Riggan (Keaton) aimerait être aimé après avoir été adulé comme tout à chacun , mais à condition d'avoir du talent un tant soit peu.

Notre héros a connu la célébrité il y a 20 ans plus tôt dans le costume en latex d'un super-héros dans une trilogie Hollywoodienne (Birdman) cela vous rappelle rien , non pas Ben Affleck, mais Michael Keaton lui-même qui avait interprété Batman à l'écran (le meilleur d'ailleurs), et l'acteur génial de Beetlejuice de Tim Burton, on se croirait dans le Portrait de Dorian Gray , ou on ne soit pas vieillir, mais où celui-ci vous le rappelle.

Riggan essaie d'être quelqu'un qu'il n'est pas, un acteur qui aime ce qui l'entoure, il s'est isolé dans son monde depuis ces années, refusant d'être et d'avoir été, avec une petite voix du diable qui lui dit de reprendre son personnage de Birdman (et les pouvoirs de destruction qui vont avec de la nature humaine) et de l'autre son ange qui lui dit de se ressaisir et d'aller au bout de son adaptation de Raymond Carver.

Dans Birdman on se croirait chez Cassavetes, c'est pourquoi j'ai cité Opening Nights, de ces difficultés à se parler et à se convaincre, de s'aimer soi-même souvent.

Inarritu est un grand réalisateur on le sait depuis longtemps (Babel) mais que dire de la photo virtuose de Emmanuel Lubeski qui vampirise l'écran vous prenant vos dernières gouttes de sang et d'oxygène. Si avec ce film il n'obtient pas l'Oscar c'est à désespéré.

Tout est troublant dans le film, on se prendrait au jeu d'un Thriller à la David Fincher, comme si cela devait finir mal, ou si on était dans un rêve, mais en aucun cas, ce sont simplement les personnages qui nous donnent l'impression d'être en submersion en attendant de sauter d'un immeuble de théâtre, et cela fait mal, surtout si on n'a pas de pouvoir.

Dans Birdman on est aussi dans Phantom of Paradise, comme si un des êtres se cachaient dans le théâtre ou dans l'âme des comédiens. Si on regarde bien, il y a un hommage à ce film dans ce film, avec la pièce à l'affiche du théâtre en face. Car Birdman c'est avant tout un film sur les comédiens, sur leurs doutes avant d'entrer en scène, sur leur certitude d'avoir été bon ou mauvais en sortant de scène.

Que reprocher au Casting, de Inarritu, rien mais vraiment rien, car au début avec ce casting hétéroclites, on pouvait s'attendre à tout, mais l'alchimie fonctionne et les acteurs bouffent l'écran pour nous laisser que des miettes à ramasser par terre, tellement on est bluffer.

Keaton absolument géniale avec une voix sortis d'Outre-Tombe nous emballe comme du papier cadeau et nous fait prendre un plaisir malsain sans fouet et menottes, comme quoi un comédien reste toujours un comédien.

Edward Norton (mégalo à souhait comme nombre de comédiens) nous livre une de ses meilleures prestations dignes de Peur Primale et son match avec Keaton dans une scène d'anthologie sur scène et à mettre au diapason du cinéma.

J'en suis sortis les yeux pleins d'étoiles et une folle envie d'aller au théâtre.

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