Chapitre 13 : Contre mes démons

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Je devais dormir depuis seulement quelques heures lorsque je fus réveillée par un hurlement, instinctivement j'avais attrapé mon couteau situé à ma cheville et j'avais sauté de mon fauteuil alors que tous mes sens étaient en alerte.

Mon rythme cardiaque s'était accéléré alors que je cherchais des yeux l'origine de ce cri et je baissai rapidement mon arme en constatant qu'il s'agissait du gamin qui avait l'air d'avoir fait un cauchemar. Le blond s'était tourné sur le côté et serrait contre lui un des coussins, de là où j'étais je pouvais voir ses épaules trembler. Je rangeai rapidement ma lame dans son holster avant de m'avancer vers lui :

- Doucement gamin, commençais-je en prenant place à ses côtés, il releva la tête vers moi alors qu'il tentait de reprendre une respiration convenable avec des yeux cernés et noyés de larmes.

Il avait l'air terrorisé et à bout.

En voyant cela je m'accroupis doucement près du lit médicalisé et me risquai à passer ma main dans ses cheveux courts. Il suivit mon mouvement avec méfiance et tressaillit lorsque mes doigts touchèrent son crâne.

- Tout va bien tu es en sécurité ici, personne ne te fera du mal, chuchotais-je avec autant de douceur dont j'étais capable de faire preuve.

J'observai attentivement ses réactions et commençai lentement à caresser ses cheveux en voyant qu'il était plus à l'aise avec mon contact. Je laissai passer plusieurs minutes afin qu'il se calme avant de parler de son cauchemar.

- De quoi as-tu rêvé petit ?

- De rien, répondit-il en se refermant sur lui même. Je ne peux pas t'en parler, tu me trouverai faible sinon.

J'hochai lentement la tête, les Plaines Riders avaient dû lui retourner le cerveau.

Un enfant ne devrait pas avoir à se soucier d'être fort ou faible.

- Les rêves que tu fais ne peuvent déterminer où est ta force et où sont tes faiblesses. C'est parfois des moments difficiles de nos vies qui viennent nous rappeler à quel point c'est encore douloureux, dis-je le regard dans le vide, l'image de Costia était apparue dans mon esprit, son sourire chaleureux plaqué sur son visage, puis vint un flash où j'étais violemment battue par mes harceleurs et le son de plusieurs explosions accompagnées de l'odeur de poussière et de chair brûlée.

C'étaient différents moments de ma vie qui revenaient souvent me hanter la nuit, ils étaient tous aussi insupportables à revivre les uns que les autres et à chaque fois la douleur était aussi forte que la veille, elle n'avait jamais diminué. Ces blessures là n'avaient toujours pas cicatrisé et je ne savais pas si j'allais m'en remettre un jour.

Ça me semblait impossible mais j'étais obligée de vivre avec.

Le blond pleurait silencieusement, le visage fermé. Je glissai ma main sur sa nuque et la serrai légèrement pour attirer son attention.

Je comprenais ce qu'il ressentait, l'impression d'être seul face au reste de monde et le sentiment d'être incompris de tous. J'avais vécu ça moi aussi.

- Comment... Comment on fait pour s'en débarrasser ? Me demanda t'il la voix tremblante. J'en ai marre de supporter tout ça...

Je regardai le sol à la recherche d'une réponse qui lui donnerait de l'espoir mais la vérité était que je ne le savais pas. Même plusieurs années plus tard je faisais toujours les mêmes cauchemars la nuit et j'étais toujours autant traumatisée par ce que j'avais vécu.

Alors je suppose que l'on doit simplement vivre avec en espérant un jour être assez fort pour pouvoir enfin enterrer définitivement nos vieux démons.

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