𝟜𝟚

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𝕠𝕒𝕙 𝔻𝕖𝕝𝕣𝕠𝕔𝕙𝕖

Je la regarde sortir quelques vêtements de sa valise et les poser sur l'étagère. Le froid entre nous met mal à l'aise et me donne mal au ventre. Je déteste ça.

Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit tout ça, tout à l'heure. Et je peux pas m'empêcher de m'en vouloir. Parce que je sais que, si elle m'avait dit la même chose, ça m'aurait fait très mal.

La vérité, c'est que je n'ai pas envie d'en parler. Je n'ai pas envie de me plaindre et qu'on ait pitié de moi, surtout pas elle. J'ai pris l'habitude de mal dormir, je connais les mauvaises nuits. Mais, hier soir, c'était tellement plus intense.

Je sais pertinemment que, si elle avait un peu plus insisté, j'aurais tout déballé. Alors je me suis emporté et je m'en mords les doigts dès que je croise son regard.

Dans un soupir, j'ouvre moi aussi ma valise pour en sortir de quoi m'installer. Un silence glacial et, plus les secondes passent, plus je me sens mal.

Je baisse la tête.

— T'es pas rien, murmuré-je.

Elle relève la tête vers moi et ses yeux bleus trouvent les miens. J'ai les mains moites.

— T'es pas rien pour moi, soufflé-je.

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça, tout à l'heure. J'imagine que je voulais la blesser, la tester, voir comment elle le prendrait et, surtout, je voulais savoir si ça lui ferait aussi mal qu'à moi.

Elle est loin d'être rien pour moi. Elle est peut-être même tout.

— T'es ma princesse, quand même. T'es loin d'être rien.

Son visage fermé s'illumine sans qu'elle s'en rende compte et elle esquisse un léger sourire.

— Désolé d'avoir dit ça, ajouté-je.

Elle secoue la tête.

— Désolée de m'être mêlée de tes affaires, répond-elle.

Je lui souris à mon tour et elle se penche pour fouiller dans sa valise. Elle cherche quelques secondes avant de froncer les sourcils et de remuer la quantité incroyable de vêtements qu'elle a ramené pour seulement deux jours.

— Tu cherches quoi ?

Elle soupire et se laisse tomber par terre, à côté de ses bagages.

— Je crois que j'ai oublié mon pyjama à l'hôtel. C'était un t-shirt de Marco, il va me tuer.

Je hausse les épaules.

— Si c'était devenu ton pyjama, je suis pas sûr que ça lui manque beaucoup. Tu veux un t-shirt à moi ?

Elle lève les yeux vers moi.

— T'en as a pas besoin ? Je peux très bien prendre un vêtement à moi ou aux filles.

Je secoue la tête.

— Non, t'inquiète. Il t'ira sûrement mieux qu'à moi.

Je lui lance un de mes t-shirts et elle hausse un sourcil.

— T'avais déjà dit ça pour un de tes pulls, remarque-t-elle.

Je hausse les épaules en souriant.

— Qu'est ce que tu veux... C'est pas de ma faute si tout te va.

Elle sourit et ses yeux me lancent un regard malicieux.

loving can hurt | tome unOù les histoires vivent. Découvrez maintenant