𝟛𝟛

293 20 62
                                    

Le docteur nous emmène dans une plus petite salle où une infirmière prépare le fauteuil pour qu'Alexie s'y installe.

— Alexie, je vais vous poser la question une dernière fois, juste pour que l'on soit sûrs. Êtes-vous certaine que vous voulez avoir recours à cette procédure ?

Elle jette un regard vers moi et j'essaie de lui sourire pour l'encourager puis elle se tourne à nouveau vers son médecin qui lui sourit gentiment.

— Je suis certaine.

Il hoche la tête et lui montre le fauteuil du bout des doigts.

— Très bien. Vous pouvez retirer votre pantalon, et vos sous-vêtements et vous installer juste ici. Retirez aussi vos chaussures, vous serez plus à l'aise.

À ces mots, je me retourne pour qu'elle puisse se déshabiller tranquillement et l'infirmière pose un long draps sur ses jambes repliées avant de m'appeler pour que je me tourne à nouveau.

— Je pensais que vous étiez le père...

Je me mords l'intérieur de la joue. Quel con. Bien évidemment, si j'avais été le père de l'enfant, je n'aurais pas eu de problème à la voir retirer ses vêtements.

Merde. J'ai peur qu'il me demande de sortir. Je suis incapable de la laisser toute seule.

Alexie entrouvre la bouche, inquiète, mais le docteur aux cheveux grisonnants secoue la tête en lui adressant un sourire réconfortant.

— C'est pas grave, les enfants. J'ai l'habitude. Je préfère quand quelqu'un est là pour tenir la main de ma patiente.

Alexie fronce les sourcils.

— Mais je croyais que...

— Que seul le père avait le droit d'accompagner la patiente ? C'est le cas, c'est le règlement. Ce n'est pas le mien et je l'ai toujours trouvé idiot. Alors, on va continuer à prétendre que vous êtes le père, si ça vous va ?

Alexie hoche la tête en souriant.

— Merci.

L'infirmière m'indique un tabouret et je m'assois dessus, placé juste à côté de la tête d'Alexie. Je pose une main sur le dessus de sa tête et la passe doucement sur ses cheveux alors qu'elle commence à respirer trop rapidement, à stresser, à angoisser. Je passe mon autre main dans la sienne et ses doigts s'entrelacent dans les miens.

— Alexie, mon infirmière va vous administrer l'anesthésie et nous pourrons débuter dans quelques minutes. Respirez, tout va bien se passer.

Ses yeux se lèvent pour rencontrer les miens et je vois qu'ils commencent à briller, qu'elle commence à paniquer. Je me mets à mimer de profondes inspirations pour l'aider à se calmer et elle me suit en fermant les yeux lorsqu'elle expire.

Quelques minutes passent et le docteur s'installer derrière les jambes pliées d'Alexie qui, elle, se met à vivement serrer ma main.

— Ça va aller, murmuré-je.

— Alexie, nous allons commencer. Prévenez-moi si vous avez trop mal. L'anesthésie arrête la douleur mais vous pouvez tout de même ressentir certaines pressions ou pincements.

Il se met au travail et je vois bien dans ses yeux qu'elle a peur, mais je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Je passe mon pouce sur sa joue pour essuyer une larme qui y coule et je me remets à caresser doucement le haut de son crâne.

— Ça va bien se passer, assuré-je en souriant.

— Je vais introduire la canule, vous ressentirez peut-être une petite pression, déclare le médecin.

loving can hurt | tome unOù les histoires vivent. Découvrez maintenant