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Noah et moi entrons dans l'appartement d'Olivia alors que je reprends enfin mes esprits. Sans que je ne lui pose de question, Noah attrape les deux manteaux posés sur mes épaules et es accroche à côté de la porte puis, il se tourne vers moi les sourcils froncés, l'air inquiet et passe sa main sur ma joue.

— T'es sûre que ça va ? Il t'a pas touché, j'espère ? Putain, j'aurais dû arriver plus tôt... Si j'avais pu je l'aurais...

Je pose ma main sur la sienne et esquisse un léger sourire.

— Oui, ça va, t'inquiète pas.

Il retire sa main de mon visage en soupirant.

— Impossible, marmonne-t-il.

Je m'approche de lui et scrute son visage blessé. Sa pommette est enflée, son arcade sourcilière est légèrement ouverte et sa lèvre est coupée dans le sens de la largeur. Je fronce les sourcils et passe mon doigt sur ses plaies.

— Assieds-toi, je reviens, lui dis-je en pointant du doigt une chaise de la cuisine.

Il attrape par le bras avant que je ne m'éclipse et plonge son regard intense dans le mien.

— Non mais... T'es sûre que ça va ? Tu me le dirais si ça allait pas, hein ?

Je hoche la tête.

— Je vais bien. Maintenant, assieds-toi, il faut que je te soigne.

J'ai l'habitude, maintenant. Je sais m'en remettre rapidement.

Il baisse les yeux et s'installe sur la chaise. Je pars dans la salle de bain pour ouvrir le placard à pharmacie au dessus du lavabo et y attrape de quoi nettoyer ses blessures et les protéger.

Je me regarde quelques secondes dans le miroir et soupire. J'aurais dû essayer de me défendre. Mais je n'arrivais pas à bouger.

En revenant, je ressens le besoin de couvrir mon corps. J'ai froid, j'ai encore des bleus qui persistent et j'ai encore mal là où ses mains ont traîné. Alors j'attrape un pull qui traîne sur le canapé. Je le regarde quelques secondes et, m'imaginant qu'il appartient à Yassine, je l'enfile et avance vers la cuisine où Noah m'attend. Il me regarde de la tête au pied et me lance un sourire en coin. Je fronce les sourcils.

— Quoi ?

Il hausse les épaules.

— Tu pourrais me demander avant de prendre mes vêtements, dit-il en souriant.

J'entrouvre la bouche et regarde le pull avant de commencer à le retirer.

— Désolée, je croyais que c'était à Yassine.

Il secoue la tête en levant les mains pour m'arrêter.

— Non, non, garde. Il te va mieux qu'à moi de toute façon.

Je lui adresse un léger sourire et m'installe en face de lui en posant ce que j'ai apporté sur la table. J'humidifie une compresse avec du désinfectant et attrape son menton entre mes doigts pour la déposer sur ses lèvres qui saignent.

Dès que le tissu entre en contact avec sa plaie, il grimace et recule. Je lève les yeux au ciel.

— Arrête de bouger.

— Plus facile à dire qu'à faire, râle-t-il.

Je soupire.

— Noah, t'as la lèvre coupée et t'as l'arcade complètement pétée. Et si tu continues à bouger, ça va te faire encore plus mal. Alors, j'en sais rien, fixe un point, concentre-toi sur autre chose mais s'il te plaît, ne bouge pas ou je vais te faire encore plus mal. Et j'ai pas envie de te faire mal, soufflé-je.

loving can hurt | tome unOù les histoires vivent. Découvrez maintenant