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Je lève la tête vers Noah qui me lance un regard noir, les poings serrés.

— Je vais pas te former.

Je souffle.

— Tu te fous de moi ?

— J'ai aucune envie de t'aider. J'aime pas les princesse et je-

— Putain, arrête de m'appeler comme ça ! m'écrié-je, en serrant les poings.

Son sourire en coin, arrogant et narquois refait surface et il me regarde.

— D'accord, Princesse.

Je lève les yeux au ciel : il va me rendre folle. Comment peut-on être aussi insupportable ?

— Juste, aide-moi à avoir le boulot, s'il te plaît, j'en ai besoin.

Il secoue la tête.

— J'ai pas envie de te former. J'ai pas envie de travailler avec toi. Alors je vais pas t'aider. Je vais juste te dire les cinq trucs à faire et après tu me fous la paix, d'accord ? Tu vas voir les gens, tu leur demande ce qu'ils veulent, tu prépares, tu sers.

Je fronce les sourcils.

— Tu as dit cinq trucs. Ça fait que quatre.

— Ah, et tu m'adresses pas la parole, conclut-il avant de s'en aller vers la salle où deux clients se sont déjà installés.

Je prends une profonde inspiration et m'avance à mon tour vers eux. Je choisis de prendre la direction d'une jeune femme, assise à une table.

— Bonjour, Madame. Qu'est-ce que je peux vous servir ?

J'ai les mains moites et le coeur qui s'accélère. Je suis en totale improvisation. J'ai besoin de ce travail. J'ai besoin de trouver un moyen de penser à autre chose toute la journée. Chez Olivia, je passe ma journée seule, à ressasser mon passé, à me poser des centaines de questions... Il faut que j'y arrive.

— Un café au lait, s'il vous plaît.

J'hoche la tête et retourne vers la cuisine. J'essaie tant bien que mal de faire fonctionner la machine à café mais sans succès. Même sans l'avoir entendu entrer, je sens le lourd regard de Noah sur mon dos. Je me retourne vers lui, en soupirant.

Il se tient dans l'embrasure de la porte, comme lorsque je l'ai vu pour la première fois dans l'appartement de Yassine, dans son appartement. Un léger sourire étire ses lèvres et il me fixe, sans un mot

— Tu peux au moins m'aider ? demandé-je.

— Je t'ai dit de ne pas m'adresser la parole, répond-il en s'avançant vers l'armoire, attrapant des tasses dans lesquelles il prépare des chocolats chauds.

Je soupire et essaie d'appuyer sur tous les boutons possibles pour allumer la machine. Noah attrape ses tasses préparées et avance vers la porte.

— Bouton de gauche, Princesse. Mais il faut la brancher avant, dit-il, un sourire en coin sur le visage avant de s'en aller.

***

La journée s'est passée tant bien que mal. Je pense que je ne m'en suis pas si mal sortie. Mais j'ai cassé deux tasses et même si Adrien m'a répété trois fois que ce n'était pas grave parce qu'il voulait bientôt les changer, j'ai peur que ça le soit. Surtout que Noah a passé le reste de l'après-midi à dire qu'il lui manquait des tasses à cause de moi.

Il est vraiment énigmatique. Parfois, il est arrogant, énervant et va tout faire pour me rendre folle avec son sourire moqueur. Mais, parfois, il est froid, fermé. Je n'y comprends rien.

loving can hurt | tome unOù les histoires vivent. Découvrez maintenant