Make something right (Fanfiction Malec)

11. Réminiscence

-Simon, est-ce que ce serveur dont tu m'as parlé a prévu de se faire désirer encore... Ah, et bien j'imagine que non. Alec Lightwood, je présume ?

Je suis toujours dos à la voix. J'ai eu froid en l'entendant, un long frisson qui a parcouru mon corps de haut en bas, et j'essaie de cacher cette étrange sensation, sans doute due au stress.
Je fronce les sourcils et secoue la tête, puis me retourne enfin. La vision qui s'offre à moi me coupe le souffle.

Un asiatique, grand, les cheveux pailletés, du maquillage mettant en valeur ses incroyables yeux vert-doré... L'hétéro bandant de l'autre jour ??

- Toi ? je ne peux m'empêcher de m'exclamer, surpris.

- Toi ! répond-il en retour, visiblement étonné lui aussi. Puis une lueur s'allume dans ses yeux.
- Je savais que tu m'avais vu !

Je rougis et me mords la lèvre inférieure.

Merde, Alec, tu t'es trahi tout seul, mec.

Puis l'asiatique en face de moi semble se souvenir de la présence d'Izzy et de Simon.

- Eh bien, Alec, continuons cette conversation dans mon bureau, veux-tu ?

Il fait volte-face et s'enfonce dans un couloir à peine éclairé.

La main d'Izzy effleure mon dos, comme un encouragement muet. Je m'avance, alors que je n'ai qu'une envie : fuir, fuir loin de ce magnifique asiatique. Dans quelle merde me suis-je encore fourré ?

Nous arrivons dans son bureau bien trop vite à mon goût. La pièce est spacieuse et chaleureuse, avec ses canapés en cuir et ses tableaux de paysages aux murs. D'où nous sommes, nous pouvons voir en contrebas, à travers de larges fenêtres, la pièce que nous venons de quitter, avec la piste de danse, le bar et les canapés.
Simon et Izzy se sont assis et bavardent avec animation. Je me demande de quoi ils peuvent bien discuter. Je n'ai jamais vu ma sœur aussi enthousiasmée par quoi que ce soit.

Un raclement de gorge me fait me retourner. L'homme dont je ne connais toujours pas le nom me regarde avec un sourire en coin.

- Pouvons-nous commencer ? s'enquiert-il très poliment.

Merde, c'est vrai que pendant un entretien d'embauche, on n'est peut-être pas censé observer le paysage en laissant son peut-être futur employeur poireauter.

Je rougis et m'excuse en bégayant. Il se contente de sourire.

- Assieds-toi, Alec, mets-toi à l'aise je t'en prie.

Je m'exécute sans un mot. S'asseoir : ok. Être à l'aise : encore à cocher.

- Du vin ? me propose-t-il en continuant de me fixer. Je détourne le regard, gêné, observant tout, le sol, les murs, mes mains, son bureau, tout mais pas lui.

- De l'eau sera très bien, merci, je réussis à répondre, la gorge serrée.

- Un barman qui ne boit pas d'alcool ? souligne-t-il d'un ton ironique tout en se servant lui-même. Et qui refuse de servir certains clients, ajoute-t-il soudain plus sérieux. Pourquoi...

- Je me suis dit que puisque vous prévoyiez aussi ostensiblement de coucher très prochainement avec cette fille, vous servir un verre serait une perte de temps. Vous seriez parti trouver une chambre avant même de l'avoir fini, je rétorque en le coupant, soudainement énervé sans trop savoir pourquoi, le défiant du regard. Et je suis contre le gaspillage.