14. Fonce.

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Je grogne lorsque mon réveil sonne. Il est 6h45, ma couette est chaude et j'étais au milieu d'un rêve très agréable, qui m'échappe déjà, à l'exception de l'image d'un étrange chat aux yeux verts et or... En résumé, j'ai vraiment la flemme de me lever.

Mais c'est pour la bonne cause, alors je finis par enfiler un jogging et un T-shirt, prendre mon portable et mes écouteurs, et me diriger vers chez Liz.

J'ai été engagé au Pandémonium il y a une semaine maintenant, et j'ai arrêté de chercher à tout prix des petits boulots toutes les semaines, tellement ce job paye bien ! Mais ce n'est pas une raison pour abandonner Nestor et Liz, alors je ne dors toujours pas plus de trois heures par nuit. Sauf que maintenant, mes après-midis sont surtout consacrés à de longues siestes, ce qui a fortement fait diminuer la taille de mes cernes...

Lorsque j'arrive chez Liz, je suis salué par une grosse boule de poils blanche qui me fait tomber à la renverse dans les petits escaliers qui mènent sur le perron. Je laisse un petit cri de surprise et de douleur mêlées m'échapper.

- Oh mon dieu Alec ça va ? Je suis désolée, je n'ai pas réussi à le retenir, tu n'as rien de cassé ?

- Ne t'en fais pas, Liz, dis-je en souriant, je suis bien placé pour savoir que ce chien est incontrôlable !

Je me relève en cachant une grimace. Je suis bon pour avoir des hématomes dans le dos pendant quelques jours... Pile poil quand mon visage est redevenu vierge de tout bleu !

J'oublie cependant l'incident rapidement, trop heureux de courir avec Nestor. Ces derniers jours, je trottinais doucement et moins longtemps que d'habitude à cause de mes jambes courbaturées et toujours douloureuses de ma nuit à Central Park. Mais aujourd'hui, je me sens au top de ma forme, alors je force autant que je le peux, peut-être plus que je ne l'ai jamais fait avec Nestor, qui ne s'en plaint d'ailleurs pas.

Lorsque je rentre, mon T-shirt trempé me colle à la peau, et je peux à peine respirer.

- Salut, Lydia... je suis... content... de te... revoir !

- Moi aussi Alec mais... tu pues ! s'esclaffe-t-elle en se pinçant le nez de manière théâtrale.

- Tu veux pas me faire un câlin ? fais-je avec une fausse moue triste en ouvrant grand les bras.

- Non ! crie-t-elle, horrifiée, avant de se réfugier derrière sa grand-mère, qui vient d'apparaître dans le vestibule.

- Alec ! dit l'octogénaire sévèrement. Je t'ai déjà dit que j'étais trop vieille pour faire du sport de chambre avec toi, alors je te prie d'éviter de me montrer ce que je rate avec ton corps d'Apollon en sueur devant moi, jeune homme !

Elle fronce les sourcils, faussement fâchée, tout le long de sa tirade. Je rougis un peu, mais lui réponds, d'une voix que j'espère nonchalante et pas trop essoufflée :

- Je voulais seulement m'assurer que mon charme légendaire fonctionnait toujours. Merci de ton admiration si évidente, je suis rassuré sur mes capacités de séduction ! Je vais pouvoir installer une appli de rencontre et draguer des beaux gosses toute la sainte journée à partir de maintenant.

Mes deux amies me regardent avec des yeux de merlan frit.

- Ok, qui êtes-vous et qu'avez-vous fait d'Alec Lightwood ?

- Vous savez, renchérit Lydia, c'est un joli garçon inconscient de son charme qui rougit dès qu'on lui fait un compliment ou... Ah, le revoilà ! rit-elle en voyant mes joues se teinter de rouge -encore plus que ce que ma course matinale n'avait déjà fait.

- Allez, va te doucher, ajoute Liz, et puis tu nous raconteras autour d'une tasse de thé qui t'a ENFIN fait UN PEU prendre confiance en toi...

Quinze minutes plus tard, je commence mon récit là où je les avais laissées, c'est-à-dire moi, dans une chambre d'hôpital, tout juste viré par Meliorn -on n'a pas eu l'occasion de reparler vraiment depuis ce moment-là, avec Liz, et je n'ai pas revu Lydia depuis.
Vingt minutes plus tard, je deviens sourd sous leurs cris d'adolescentes excitées.
Vingt-deux minutes plus tard, je sens une migraine se pointer à cause de leurs questions.

- Donc c'est ce Magnus Bane qui te donne confiance en toi ?

- Je l'ai juste imité un peu dans son attitude...

- Et il t'a reconnu comme le serveur qui l'avait ignoré ?

- Oui.

- Et il ne t'en a pas voulu ?

- Non.

- Et après l'épisode des vestiaires, vous vous êtes revus ?

- En coup de vent seulement.

- Pourquoi ?

- Il a beaucoup de boulot, je réponds, me tortillant sur ma chaise.

- Il a du boulot, ou bien tu l'évites ? me demande Lydia sur un ton accusateur.

Je ne réponds pas.

- Il a clairement craqué sur toi, il faut que tu l'invites à sortir !

- Quoi ? je m'exclame, interloqué. D'où est-ce que tu sors ça ? Tu ne l'as même pas rencontré ! Enfin, vite fait au Hunter quoi...

- Alec, cet homme t'embauche malgré ton coquard et ta désespérante habitude de te dénigrer tout seul, te complimente, te prend la main, te drague dans les vestiaires, et toi tu l'évites ? Il faut que tu sortes un peu de ta coquille, même si ce n'est rien de sérieux... Ce Magnus Bane, c'est un gars bien ?

Je réfléchis un instant. Je repense à sa compassion, lorsqu'il a compris mon problème d'argent. Aux blagues qu'il a faites à Simon pour le détendre avant son rencard avec ma soeur -qui s'est très bien passé, d'ailleurs. À son sourire lorsqu'il écoute ses employés. Aux signes d'encouragement lorsque, les soirs de week-end, tout le monde est découragé et débordé. À sa colère lorsqu'un riche client s'est permis de tripoter Kaelie, une serveuse. À ses poings serrés et sa mâchoire contractée lorsqu'il l'a mis dehors sans ménagement. À la douceur de ses gestes lorsqu'il a accompagné la jeune fille dans son bureau, le temps pour elle de se calmer. À ses regards blessés, cette semaine, lorsque je me détournais pour l'éviter, ou que j'écourtais brutalement nos conversations, pourtant douces et légères.

- Oui... Oui, c'est un gars bien, je finis par répondre, un léger sourire aux lèvres, rien qu'en pensant à lui.

Les deux Branwell sourient en retour, puis s'exclament de concert :

- Alors fonce !

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Bonjour/Bonsoir !

On retrouve le duo Branwell dans ce chapitre, j'espère que vous avez aimé ^^ (malgré l'absence de Malec)

Merci de continuer à lire mon histoire !

Bonne journée/soirée/nuit et à après-demain pour la suite ;-)

Make something right (Fanfiction Malec) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant