25. Connerie

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Théo, barres-toi !

Elle tenta d'avoir l'air menaçante pour que le brun arrête enfin de la chatouiller, mais elle-même pouvait entendre l'éclat de rire logé dans sa voix, ce qui l'encouragea à continuer.

Embrasse-moi, réclama-t-il
Non, refusa-t-elle encore

Il redoubla alors ses chatouilles. La brune se mit à gigoter pour tenter de se libérer, sans succès. Elle n'arrivait presque plus à respirer.

C'est bon, c'est bon, t'as gagné, s'exclama-t-elle

Le tatoué planta ses yeux dans les siens, victorieux et Adrianna sourit. Elle logea ses doigts dans la nuque de son amant, l'attirant à elle jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent et qu'il s'empare de sa bouche. Ses mains glissèrent jusqu'à sa poitrine nue, la faisant sourire de nouveau. Et qu'est-ce qu'il était fier d'être celui qui la faisait sourire.

T'es pas attendu quelque part, toi ? demanda-t-elle, taquine, en s'arrachant à son baiser

Il l'avait réveillée à une heure indécente parce qu'apparemment il n'aurait pas pu partir l'esprit tranquille s'il ne lui avait pas fait l'amour avant, mais l'heure du départ avait largement été dépassée.

Il a l'habitude, lui assura Théodore, faisant référence à son « patron », et puis c'est toi qui ramène la thune.
Tu te laisses vulgairement entretenir.
Ouaip, acquiesça-t-il en retombant sur le matelas

Il ne savait pas vraiment d'où venait cet argent, probablement de ses parents, même si elle ne les voyait jamais, mais le bocal où elle mettait ses économies dans la cuisine ne désemplissait jamais.

D'un autre côté, ils n'étaient pas du genre dépensiers,  mais tout de même.

Viens avec moi.

Elle sourit, s'enroula dans le drap et se leva. Ça voulait dire oui. Il aimait sa compagnie, ça n'avait pas changé, et il n'aimait toujours pas la laisser seule, alors maintenant qu'ils avaient clairement dépassé un certain niveau d'intimité et qu'elle se laissait plus facilement faire, il n'hésitait plus à exiger qu'elle l'accompagne partout où il allait et ça ne semblait pas lui déplaire.

Lentement et surement, il prenait de plus en plus de place dans l'appartement de la brune, il s'installait, prenant ses aises et il en était ravi. Certains jours étaient plus faciles que d'autres, mais finalement, elle n'était peut-être pas un cas désespéré comme lui avait suggéré Sparrow. Au contraire même.

Quelques minutes plus tard, Adrianna réapparu, habillée à la vas-vite, comme à son habitude, un bonnet vissé sur sa tête qui peinait à cacher sa touffe impossible à coiffer, à peine maquillée, prête à partir.

Théodore alla alors se préparer à son tour et dans la quart d'heure qui suivit, ils étaient dehors.

Le brun enfourcha son fidèle bmx et Adrianna s'installa derrière lui, posant les mains sur ses épaules pour plus de sécurité. Il savait qu'une fois qu'il aurait pris de la vitesse, elle le lâcherait, écartant ses bras. Elle lui avait dit une fois qu'elle aimait avoir l'impression de voler et il la comprenait. Il savait aussi que tous les passants allaient se retourner sur eux, comme d'habitude, mais il n'en avait plus rien à faire. Il n'en avait jamais rien eu à faire. 

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